Les impunis de la république

Les dignitaires algériens sont d'éternels intouchables.
Les dignitaires algériens sont d'éternels intouchables.

Les collèges de citoyens vont en parallèle, mais ne se déplacent pas à la même vitesse et ne se croisent pas comme en géométrie.

Ceux qui sont sur les hauteurs de l’obélisque rappellent les dignitaires des reliques beylicales. Ces notabilités féodales des Caïds et autres Bach aghas que les plus naïfs ont cru que novembre les avait affaiblies et que les trois révolutions du socialisme spécifique les ont définitivement fait décimer. Grotesque mensonge. La réalité est là pour le crier depuis les porte-voix des tombes des sacrifiés, creusées jusqu’après leur mort pour couvrir leurs mémoires de trahisons indignes. La distance ne cesse d’éloigner ceux qui sont des citoyens accomplis de la république privatisée et ceux qui ne le sont pas encore et qui l'attendent depuis la Toussaint pour le devenir.

La citoyenneté n’est en fait qu’un rapport de forces. Illusion aveuglante. Certains ont compris. Pour avoir quelque chose il faut occuper les bois, couper la route, brûler des pneus, prendre des écoliers en otage... La justice aussi, elle a son penchant. Pourquoi ne l'aurait-elle pas ? Elle se fait balancer entre ceux qui siphonnent le sous-sol, ceux qui s’approprient le sol, ceux qui squattent l’espace dit public et ceux qui sont en concurrence avec les rats dans les interstices et dans les petits trous, à chacun son rang, les derniers n’en ont pas, ils sont au fond des trous.

Parfois, certains vieux chacals dont les crocs équarrisseurs sont usés par les os et la chaire, sont envoyés dans l’arène aux crédules ruminants. Comédie amusante. Saisons divertissantes. Les vrais rapaces ont pris de l’élan et l’essor et volent dans les airs, les yeux rivés aux ports. Imprenables aujourd’hui, demain sera un autre jour.

De petits nababs sadiques surgis çà et là, s’exaltent en bravant la loi et les règles sociales. De petites pontes arrivistes d’un système frauduleux; creux, sec et stérile ne savent répercuter que l'immobilité rythmée au son des échos des timbales et des cornemuses sur fond de mélodies dansant le ventre tube alimentaire, eux aussi singent leurs mentors accrochés au perchoir. Ils sont immunisés contre la loi, mais pas contre la peste, ils sont les vrillons du choléra endémique. L’espace dit public est en fait privé, leur propriété inscrite à la conservation domaniale en minute notariale. La chaussée leur appartient, leurs berlines enchaînées aux mats des plaques de signalisations "interdit de s’arrêter ou de stationner", comme le faisaient les cowboys au Far West avec leurs mustangs qu'ils attachaient devant les saloons. Les flics n’osent pas les ensaboter, ils ne peuvent rien. Le trottoir aussi est leur parking sans parcmètre, d’autres intouchables le barricadent pour que personne n’y mette le nez, sinon les mines anti-personnes leur arrachent les pieds. Bizarre, on ne s’offusque plus. Normal, tout est norme mais sans ISO.

Le public se privatise puis se monarchise, les têtes couronnées se clonent et se multiplient, le bas monde des indignés creuse des trous, que de petits trous, rien que de petits trous et de plus en plus rapprochés sous les pieds des amuseurs des galeries, l’écroulement est inévitable. Alarmiste ? Non, parce que l’Histoire est un éternel recommencement.

Ahmed Farrah

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Commentaires (2) | Réagir ?

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sarah sadim

C'est une impression ou un profond dépit que de croire en la durabilité carnavalesque de ce Pouvoir Bouteflikiste et ses aéropages actuels. Un peuple fracturé par le plus grand sectarisme régionalisme que connait l'Algérie depuis 1962. Ce peuple aculturé sciemement par Bouteflika et ses marocains avec une destructuration profonde des valeurs morales, et branché sur le tube digestif et les "Babioles matérielles périssables" semble en aphasie apoplesique, un absent momentané de la scéne des clowns politiques actuels et des abus de la justice, de la délinquance criarde de la Police et du brigandage de ces autres dépravés des routes que constituent les gendarmes de Bouteflika.

Un homme à la fin de sa vie et des institutions facades en voie de dégenerescence trés avancée, la prostitution à certains lobbys étrangers et et l'isolement international complet, cecloaque des marocains d'Algérie sera violament détruit, peut etre un génocide réactif de certains régions ou ce pouvoir puise ses impostures actuelles;

Il suffira d'un simple et plus probable conflit chaud à deux de nos frontiéres comme le Maroc et la Lybie et l'Armée algérienne (aussi corrompue que les autres polices et justice du pouvoir) partira en Lambeaux. Attention l'algérie souffre d'effectifs pléthoriques, ml formés, recrutés chez les débris sociaux, et budgétivores, inutiles et sans aucune valeur morale ou patriotique, d'ailleurs la moitié des effectifs désertera dés les premiers barouds, car ils ne sont là que pour un salaire, une tenue et une arme.

Le coup fatal est la faillite économique et l'assèchement rapide des réserves financiéres, alors ce pouvopir proxénète avec quoi va t il acheter ou corrompre?

Avec les femmes type Haddad ou les derboukas de Saidani ou les milliards volés par la famille Bouteflika et tous les autres.

Alors quoi, laissons gigoter ce régime pour l'année 2015 et après...

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Mhand AWZGHY

Les impunis de la république se partagent le gâteau-Algérie sous le regard des chouhada : belle photo à diffuser... à défaut de gâteau nous aurons toujours la latitude de nous partager l'image.