Rafika Hakkar, la reine du funk chaoui

Rafika Hakkar, la nouvelle icône de la chanson chawie.
Rafika Hakkar, la nouvelle icône de la chanson chawie.

L’expérience musicale de Rafika Hakkar est l’une des plus intéressantes sur la scène chaouie.

En effet elle est l’une des rares chanteuses qui a fait "voyagé musicalement" la chanson chaouie. Des Caraïbes, jusqu’à l’Afrique de l’ouest en passant par l’Amérique, Rafika Hakkar a porté sa sensibilité musicale partout, soumis les chants traditionnels chaouis à tout les flots : funk, reggae, raga et jazz.

Native de Besançon en France, ses parents sont arrivés des Aurès au début des années 1960.

De Fringuel à Besançon

Aux débuts des années 1960, poussés par la misère, nombreux furent les Chaouis des environs de Khenchela qui ont pris le chemin de l’exil. Comme tous les habitants du douar Aïth Fringuel (commune d’El-Hamma), les Hakkars sont allés s’installer à la périphérie de Besançon, au bidonville les Founottes cité de l’Escale que la mairie a aménagé en hâte. C’est dans cette cité que Rafika a vu le jour.

Malgré l’insalubrité des immeubles et l’isolement de la cité qui se trouvait à l’extérieur de Besançon au milieu des bois, les Chaouis vivaient avec des familles de gitans (les gens de voyage) en parfaite osmose.

Les Hakkars qui étaient très attachés à leur Aurès natal, faisaient venir des chanteurs traditionnels du pays. Irahaben (Rahaba), ijadaben (danseurs qui entraient dans des transes) égaient les fêtes et les mariages aux Founottes. La petite Rafika, encouragée par sa mère, prenaient souvent part à ces soirée festives. Elle dira un jour à sa mère: "Quand je serai grande, je voudrais être chanteuse-danseuse".

Les premiers pas dans le monde de la musique

En plus de la musique traditionnelle chaouie, Rafika Hakkar a baigné dans le soul et le funk. Après quelques hésitations, elle se lance dans la musique et fonde son premier groupe : Néfertiti, groupe ethno-jazz.

Elle formera ensuite un duo musical avec Zohra Haddad, appelé "Kween Kahina", une rencontre entre reggae, ragga et la musique chaouie.

L’aventure "Madioko et Rafika"

C’est la rencontre en 2001 avec le duo Madioko qui va révéler au public tout le talent de la chanteuse bisontine. Isaac le tromboniste et Dany’o le bassiste sont deux figures incontournables de la scène funk parisienne. "Rafika et Madioko" est une rencontre heureuse entre l’afro-funk et le reggae-chawi. Le groupe sortira son premier album : Rythm’n’Bled en 2005. Il sera un succès qui leur ouvrira les portes des grands festivals. "Rafika et Madioko" se produira un peu partout dans le monde, il foulera les scènes des festivals européens les plus prestigieux, Berlin, Rotterdam, Bern et Vienne.

En 2007, le groupe revient avec Rythm’n’Bled – Live et Remix, qui contient dix morceaux dont cinq inédits, les autres titres sont des versions live ou remixées qui figuraient dans l’album précédent.

Toujours dans le même univers funk-chawi, le troisième album Ekker "Lève toi" sera celui de la maturité. Après deux ans de travail, l’album paraitra en 2013 avec quatorze morceaux enregistrés dans divers endroits de France. Les titres comme Ekker, Tkout, Yemmek et Dreams, démontrent toute la richesse de l’univers musical du trio, qui a réussi le pari de faire fondre dans la même texture musicale de l'afro-funk, reggae, ragga, dans le creuset de la musique traditionnelle chaouie et créé ainsi son propre style.

Jugurtha Hanachi

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Commentaires (3) | Réagir ?

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Service comptabilité

merci pour l'information

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tahar foli

merci pour l'information et le partage

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