La coalition internationale insuffisamment décidée à contrer l'EI

Les djihadistes ont montré les limites de la coalition internationale.
Les djihadistes ont montré les limites de la coalition internationale.

Le Premier ministre irakien a rejeté mardi la responsabilité de l'échec de la lutte contre l'Etat islamique dans son pays sur la coalition arabo-occidentale dont il juge le soutien insuffisant pour freiner la progression des combattants djihadistes.

Quelque 24 ministres et institutions sont réunis à Paris pour faire le point sur la stratégie mise en place depuis dix mois à l'heure où la perte des villes de Palmyre et de Ramadi met en doute l'efficacité des bombardements aériens.

Haïdar al Abadi, qui co-préside le sommet avec Laurent Fabius, est sous pression de ses partenaires pour accélérer sa politique de rassemblement des différentes communautés, notamment sunnites, dont le soutien est jugé primordial pour reconquérir les territoires passés sous contrôle de l'EI.

Ce travail de rassemblement "est en cours", a assuré ce chiite lors d'une conférence de presse à Paris. A l'heure actuelle, quelque 5.000 combattants sunnites sont mobilisés dans la lutte contre l'EI dans la province majoritairement sunnite de l'Anbar pour reconquérir la ville de Ramadi, a-t-il dit.

Les djihadistes de l'organisation sunnite ont infligé un revers aux forces irakiennes et à la coalition arabo-occidentale le 17 mai dernier en s'emparant de cette ville stratégique, située à une centaine de kilomètres à l'ouest de Bagdad.

"C'est un échec de la communauté internationale", a déclaré Haïdar al Abadi. "Le soutien aérien n'est pas suffisant (...) Il y a trop peu de surveillance. Daech (acronyme arabe de l'Etat islamique) est mobile et se déplace en très petits groupes".

Concernant les armements et les munitions, "nous n'en avons pas reçu beaucoup, nous devons compter sur nous-mêmes", a-t-il ajouté. "Il y a beaucoup de mots concernant le soutien à l'Irak mais peu d'actions sur le terrain". Les membres de la coalition qui participent aux frappes aériennes écartent pour l'heure toute intervention au sol.

Des tensions sont apparues ces dernières semaines entre l'Irak et les Etats-Unis, qui ont notamment accusé Bagdad de n'avoir pas montré suffisamment "de volonté" pour conserver la ville stratégique de Ramadi, chef-lieu de la province de l'Anbar, majoritairement sunnite.

Paris a de son côté appelé Bagdad à tenir l'engagement de mener "une politique de rassemblement inclusive" intégrant les différentes communautés du pays. "Le problème ne se pose pas exclusivement en Irak", a souligné le Premier ministre irakien. "Nous tentons de faire notre part mais Daech n'a pas été créé en Irak".

"Il faut nous expliquer pourquoi il y a autant de terroristes qui viennent d'Arabie saoudite, du Golfe, d'Egypte (...), de pays européens", a-t-il ajouté. "Si c'est dû à une situation politique en Irak, pourquoi y a-t-il des (combattants) américains, français et allemands en Irak?"

Reuters

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