L'Egypte entame la démolition du siège du parti de Moubarak

Le siège de l'ex-président Moubarak en ruines.
Le siège de l'ex-président Moubarak en ruines.

L'Egypte a entamé dimanche la démolition du siège du parti de l'ex-président Hosni Moubarak, autrefois symbole de son régime autoritaire et incendié durant la révolte populaire de 2011 qui le chassa du pouvoir.

Situé au coeur du Caire, à quelques pas de la place Tahrir, épicentre du soulèvement de 2011, le siège du Parti national démocrate (PND) avait été saccagé et incendié par des manifestants en colère qui réclamaient le départ de M. Moubarak. Ils y voyaient le symbole de la corruption et des abus policiers tolérés par son régime.

A quelques mètres du célèbre musée du Caire, des ouvriers ont attaqué dimanche à coup de bulldozers le bâtiment de quatre étages situé sur les bords du Nil, ainsi qu'un bâtiment étatique adjacent, a constaté un photographe de l'AFP.

En avril, le gouvernement avait donné son feu vert à la démolition du bâtiment à la façade noircie, jamais rénové depuis 2011. On m'a demandé de démolir les bâtiments, y compris les fondations, en trois mois. Après, nous entamerons la seconde phase qui consiste à en faire un parc, a indiqué l'entrepreneur chargé de la destruction du site, Ragab Hafez, qui a précisé que 200 ouvriers étaient impliqués dans le chantier.

Le PND était de loin majoritaire au Parlement durant la présidence Moubarak, profitant notamment de scrutins entachés de fraude et s'appuyant sur des solidarités tribales dans le sud du pays.

Ce parti a été officiellement dissous par la justice en 2011, mais un tribunal a levé en juillet une interdiction faite aux cadres de la formation de se présenter aux élections législatives. L'actuel Premier ministre, Ibrahim Mahlab, a d'ailleurs été l'un des cadres du PND.

Depuis que l'armée a destitué le président islamiste Mohamed Morsi en juillet 2013, les autorités égyptiennes sont accusées d'avoir instauré un régime encore plus répressif que celui de M. Moubarak.

Condamné à la prison à vie en première instance, Hosni Moubarak a bénéficié en novembre d'un abandon des accusations de meurtres qui pesaient contre lui pour son rôle dans la mort de centaines de manifestants durant la révolte de 2011. Il a cependant été condamné avec ses deux fils, Alaa et Gamal, à trois ans de prison dans une affaire de corruption. Mais plusieurs hauts responsables de son régime ont été récemment acquittés dans des affaires de corruption.

AFP

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