Le cri de la nuit

"Au pays de la pluie, j'ai la gorge desséchée"
"Au pays de la pluie, j'ai la gorge desséchée"

Je marche tête baissée au pays de la dignité
Ventre affamé aux champs d'orge et de blé
Au pays de la pluie, j'ai la gorge desséchée

Du coin, les chiens dédains me surveillent comme un ovin
C'est vers le ravin que chaque jour me pousse mon divin
Mon maître hautain a fait de moi le meilleur des crétins
L'anéantissement sera-t-il mon destin et ma fin ?

Ma dignité est sous les pieds de l'oppresseur
Mes cris de douleur étouffés par le dictateur
Mes droits gommés par le persécuteur
Mon honneur est souillé par la terreur

Vers l'exil, je suis englouti par les eaux
La révolution m'a anéanti par ses feux
Je suis omis même par le Dieu des cieux
Illusion d'espérer au mieux dans ce bas lieu

Le bigot imposera-t-il continuellement les lois de sa foi ?
Le maître restera-t-il éternellement dans la soie et la joie ?
Et pour moi, les épines seront-elles toujours sur ma voie ?
L'idiot, restera-t-il pour l'adroit le permanent roi ?

Ma patrie n'est-elle féconde que pour cette horde,
Qui sans cesse de longs épilogues nous inonde ?
Que l'érudition devant la bêtise immonde gronde !
Avant que l'idiotie et l'ineptie refondent leur monde

Rachid Mouaci

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