Une dizaine de civils exécutés dans l'Azawad (nord du Mali)

Les acccords d'Alger n'ont pas réglé la situation dans l'Azawad.
Les acccords d'Alger n'ont pas réglé la situation dans l'Azawad.

Plusieurs civils ont été tués dans le nord du Mali depuis 48 heures à Tin Hama, dans la région de Gao. La Coordination des mouvement de l'Azawad accuse la milice Gatia proche du gouvernement malien et demande que toute la lumière soit faite sur ce massace.

Une dizaine de personnes assassinées et plusieurs disparus, voilà le premier bilan d'une attaque sanglante dans l'Azawad. La Mission de l'ONU au Mali (Minusma) a annoncé l'envoi vendredi d'une équipe d'enquête sur le terrain pour rapidement établir les faits, après avoir reçu des rapports inquiétants faisant état de violations graves des droits de l'Homme et du droit international humanitaire, dont l'exécution hier (jeudi) d'un certain nombre de civils.

Dans un communiqué, la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA, rébellion à dominante touareg) a accusé l'armée malienne d'avoir procédé jeudi matin à l'exécution sommaire et publique de neuf hommes, dont elle donne les noms, parmi lesquels un mineur et un employé d'ONG européenne, au marché à bétail de Tin Hama (voir communiqué ci-bas). Cette accusation a été rejetée par le gouvernement, qui évoque dans un communiqué des règlements de comptes sanglants entre des éléments de groupes armés de Tin Hama jeudi, au lendemain d'une attaque menée par des éléments de la CMA.

Les assaillants ont tué trois civils et se sont livrés à des pillages, avant d'être repoussés par l'armée malienne, affirme le gouvernement, qui s'étonne des allégations d'exactions attribuées aux forces armées. Il ne fournit cependant aucune explication sur l'origine des règlements de comptes sanglants, ni sur les groupes armés impliqués dans ces violences.

Selon la CMA et un porte-parole du Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia), une formation armée majoritairement touareg pro-Bamako, Algatek Ouwaha, les rebelles ont pris mercredi le contrôle de la localité avant de s'en retirer.

"La CMA est responsable des violences à Tin Hama, une base du Gatia où cohabitaient pacifiquement populations pro-MNLA" (Mouvement national de libération de l'Azawad, rébellion touareg, NDLR) et pro-Gatia, a déclaré M. Ouwaha. "Ils ont maltraité les gens, tuant un vieil homme et brûlant le corps d'un autre, et après le départ de la CMA de la ville, il y a eu un règlement de comptes terrible parmi les populations qui se sont accusées d'avoir travaillé avec la CMA", a-t-il ajouté.

Un employé d'ACF Espagne tué

La CMA a affirmé que les neuf personnes tuées à Tin Hama ont d'abord été arrêtées par la milice Gatia, puis remises aux soldats maliens présents qui les ont ensuite exécutées. De son côté, Action contre la Faim (ACF)-Espagne a annoncé dans un communiqué la mort de Moussa Ag Mohamedoun - dont le nom figure sur la liste de la CMA - qui travaillait pour l'ONG comme animateur en sécurité alimentaire à Tin Hama où des combats avaient eu lieu entre groupes armés. Elle a décidé de suspendre ses activités dans le nord du Mali afin de comprendre les circonstances exactes de cette tragédie.

Selon un communiqué de la Minusma, ces exactions feraient suite aux affrontements qui ont opposé le 20 mai des membres de la Plateforme (groupes pro-gouvernement, NDLR) et de la CMA, et parmi les victimes supposées, pourrait se trouver un travailleur d'une ONG internationale.

Par ailleurs, le camp de la force de l'ONU à Ber, près de Tombouctou (nord-ouest), a essuyé une dizaine de tirs lors de la libération par la rébellion de dix membres de groupes armés pro-gouvernementaux. Les tirs, peu après 15h00 (locales et GMT), n'ont pas fait de victimes et la libération a pu s'effectuer sous la protection de la Force de la Minusma qui a condamné cette nouvelle attaque terroriste.

Le cessez-le-feu dans l'Azawad est régulièrement bafoué depuis la prise le 27 avril par les groupes pro-gouvernementaux des positions rebelles à Ménaka, près de la frontière nigérienne. Cette région est tombée en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda après la déroute de l'armée face à la rébellion, d'abord alliée à ces groupes qui l'ont ensuite évincée.

A Alger, Ramtane Lamamra a affirmé que la prochaine réunion entre les parties maliennes portera sur la mise en place de "mécanismes" et un "système global et intégré" pour un "cessez-le-feu et son contrôle au nord du Mali". Le ministre d'Etat a reconnu qu'"il existe pas moins de trois accords sur la cessation des hostilités signés à différentes étapes du processus d'Alger", soulignant que ces derniers "ont été tantôt respectés, tantôt transgressés". Rappelons que la CMA a signé les accords à Alger tout en refusant de se rendre à Bamako pour le paraphe final.

Avec AFP/APS

Communiqué de la CMA

La Coordination des mouvements de l'Azawad informe que dans la matinée du jeudi 21 mai 2015 l'armée malienne a procédé à l'exécution sommaire et publique de neuf personnes dans la ville de Tinahima.

Les neuf personnes ont d'abord été arrêtées par la milice Gatia puis remises aux soldats maliens présents qui les ont ensuite exécutées.

L'exécution publique à été perpétrée au marché à bétail de la ville et jusqu'à 15 heures en temps universel, les corps étaient encore exposés sur la place publique.

Les personnes exécutées sont :

1- Mossa Ag Mohamedoune enseignant à la Médersa de Tin Ahima 35 ans
2- Ahmad Mohamed Ag Mohamed, éleveur 55 ans
3- Ismaghil Ag Ibrahim 40 ans, éleveur
4- Ousmane Ag Taglift
5- Mohamed Ag Mohamed Ibrahim 30 ans, enseignant
6- Zeid Ag Ibrahim 13 ans, élève
7- Almahmoud Ag Ahmad commerçant
8- Ould Ahmad
9- Almahmoud Ag Ékantal agent du Programme Alimentaire mondial (PAM) En plus de ces personnes executées publiquement, plusieurs autres sont portées disparues.

La Coordination des Mouvements de l'Azawad condamne avec fermeté cette exécution sommaire qui viole tous les droits humains et confirme la stratégie élaborée par Bamako pour commettre un génocide sur les populations de l'Azawad.

La CMA demande des explications de la MINUSMA qui prétexte protéger les populations civiles à Menaka en empêchant à nos troupes de livrer les combats nécessaires pour déloger les hordes de milices et de terroristes qui occupent Menaka depuis le 27 avril 2015 en violation flagrante du cessez-le-feu signé le 23 mai 2014.

La CMA exige que toute la lumière soit établie sur ces atrocités et se pose la question suivante: Le caractère "civil" des populations aurait - il un sens différent selon qu'on soit à Menaka ou à Tin Ahima ?

Les organisations internationales y compris la "division droits de l'homme de la MINUSMA  sont invitées à tout mettre en œuvre pour qu'une enquête soit immédiatement engagée et que les coupables soient traduit en justice.

La Coordination de Mouvements de l'Azawad s'incline devant la mémoire des victimes, présente les condoléances à leurs familles et informe que ces crimes ne pourront aucunement demeurer impunis.

Le 21 mai 2015
Pour la commission Communication

Mossa Ag Attaher

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Commentaires (3) | Réagir ?

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sarah sadim

Et voilà les accords de paix d'alger à coups de chéques de Bouteflika ou menent les maliens du nord.

On l'a dit rien ne stoppera ce bordel sahélien et nord africain, et puis Gatia mon oeil, disons deux autres services d'intelligence qui ont les memes objectifs:DGED Marocaine et DGSE Francaise, et les cocus d'alger font dans les réunions des hotels cinq étoiles et distribuent des chéques. Lamamra insolence ou idiotie grabataire suit le chemin de yazid zerhouni le marocain ce matin sur el watan en parlant de "débris résiduels terroristes", mais bon dieu sait il qu'il fait partie de ces débris résiduels du clan d'oujda, non, il recevra lui aussi un jour trés trés prochain sa disgrace tout comme yazid zerhouni.

Accords de paix au mali alors que le bordel est chez nous, bref qu'ils aillent au diable.

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R A M E S S E S II

Il faut le MNLA dépose une plainte auprés de la cour pénale internationale, contre le gouvernement malien et l'armée Française qui forme ses ex esclaves à manier les armes, les Ouled Bombara feront mieux de respecter les sensibilités socio culturelles de l'Azawad.

Un Etat malien à plusieurs régions est possible, autonomie large pour le Nord, les Bozons, les Malinkés, les Sarakolés, les Bombaras etc,... Sinon les Touaregs Amazigh pas les Touaregs arabes crées par L'Algérie, ceux là ne sont pas chez eux!

Les Touaregs doivent se préparer à des génocides futurs de part de l'armée Malienne aidé par Fafa (les légionnaires Français, des étrangers à la France et parmi eux des Maghrébins qui tirent sur leurs frères) pas possible cette France de papa Dialou!

RMII

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