Bouteflika entre la petite et la grande porte

Quelle porte, le chef de l'Etat prendra-t-il ?
Quelle porte, le chef de l'Etat prendra-t-il ?

Après seize ans de pouvoir sans partage, le président Abdelaziz Bouteflika est arrivé à la croisée de deux chemins, l’un menant tout droit vers la petite porte, l’autre vers la grande.

Comme tout chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika aspire bien sûr aux honneurs d’une sortie par la grande porte, mais sa situation semble se compliquer au point où lui-même ne sait plus à quel saint se vouer pour atteindre cet ultime objectif. Et c’est un peu de sa faute. C'est le moins que l'on puisse avancer.

Il a eu, en effet, une occasion en or dequitter la présidence de la République dignement, par la grande porte, mais il l’a ratée lamentablement. Pire encore, de son plein gré ou induit en erreur, il a violé la constitution en 2008 avec pour seul but de rester au pouvoir, et il est encore au pouvoir.

Seulement voilà, rester au pouvoir pour le pouvoir s’est avéré improductif pour un grand et beau pays comme l’Algérie qui a besoin de beaucoup mieux qu’un président malade et d'un gouvernement conduit par un simple coordinateur nommé premier ministre. D’autant plus que 95 % des recettes du pays proviennent du pétrole dont les prix ne remonteront sûrement pas de sitôt.

Le chef de l’Etat et ses courtisans se targuent d’avoir arrêté l’effusion du sang et assuré la stabilité, ce qui est faux en partie, puisque tout a été fait bien avant l'arrivée du président en 2009. Mais est-ce suffisant pour relancer l’économie algérienne et garantir ainsi l’avenir des générations futures ?

Dans tous les pays qui se respectent, un président ou un chef de gouvernement n’a besoin que d’un ou de deux mandats, rarement plus, pour appliquer son programme fait d’engagements avec des échéances précises. Chez nous, comble de l’ironie, on connait toujours le nom de notre futur président avant même d’aller voter, mais on ne sait jamais comment et quand va-t-il partir.

Plus grave encore, ce n’est qu’après son départ définitif qu’on saura des choses sur le désormais ex président, et ce da la bouche même du nouveau chef d’Etat qui se fera un malin plaisir de tourner en dérision son prédécesseur. Abdelaziz Bouteflika ne s’est-il pas demandé publiquement ce qu’a bien pu dire Chadli Bendjedid à François Mitterand lors de leur tête à tête de quatre heures ?

On ne sait pas encore de quelle porte sortira le chef de l’Etat, certes, mais on peut imaginer aisément que son successeur, quel qu’il soit, se demandera sûrement, lui aussi, sur quoi a pu bien tourner la discussion de quatre heures, à la présidence de la République, entre Abdelaziz Bouteflika et feu Jean-Claude Brialy.

Ahcène Bettahar

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Commentaires (8) | Réagir ?

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Mohammed Benalia

.. malheureusement sa sortie ne sera ni par la petite porte ni par la grande porte ni par la fenêtre mais par1trou, ca sera son destin.

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klouzazna klouzazna

Comme il est raconté dans les anciens Westerns... il y'a celui qui rentre par la grande porte (porte de devant) et celui qui rentre par la petite (porte de derrière) !!!

certains sont taillés pour rentrer par les petites portes... c'est leur destinée !!! et on n'échappe pas à sa destinée !!!

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