Un remaniement et des supputations à l'algérienne !

Aucune transparence ni explication dans les nominations sur les changements de gouvernement.
Aucune transparence ni explication dans les nominations sur les changements de gouvernement.

Des entrées, des sorties et des chaises musicales, lors d’une énième annonce, des locataires confirmés ou nouvellement nommés à la tête de leurs ministères.

La dépêche est tombée comme il est de coutume à travers le canal historique du 20h et de l’APS, mais précédée cette fois-ci par des bribes de "fuites" venues à certaines chaînes de télévision privilégiées. La communication officielle en Algérie reste figée au mésozoïque comme un fossile vivant, ne change pas, ni dans sa forme ni dans son fond. Le cabinet de l’information est le plus "ministrivore" de toute l’histoire de la république, son titulaire est celui dont l’espérance de durée est supposée la plus courte de toutes. Comme une girouette, le ministre de la Communication ne doit en aucun cas s’aventurer à rater le sens de la voix de son hôte, difficile et périlleux exercice de funambule.

Dans d’autres contrées, l’annonce du gouvernement est plus protocolaire et plus au moins cérémonial comme sur le perron de l’Élysée, où le secrétaire général de la présidence de la République française dans son costume de circonstance annonce laconiquement et solennellement aux médias, la composition du nouveau cabinet. Plus simple et formaliste encore au royaume britannique de sa majesté, où le Premier Ministre est attendu dans la rue du 10, Downing Street à Londres, par les médias mondiaux, pour donner une conférence de presse suite à son investiture. Sur la foulée, les politologues et les politiques font des analyses et des critiques pour éclairer l’opinion publique sur telle ou telle orientation que donne la nouvelle composante et sur les bilans des sortants.

En Algérie, le flou est entretenu et laisse aux "qu’en dira-t-on" et aux commérages de conciergerie le soin de commenter la suite des évènements. Pourquoi tel ministre quitte le gouvernement et pas l’autre ? Sur quel critère y rentre-t-on, partisans politiques, dosage régional, mérite et compétence technocratique ou clientélisme ? Peut-être que la prochaine constitution annoncée depuis belle lurette fixera des institutions sous la coupe de la représentation nationale, librement et démocratiquement élue, elle-même sous le contrôle d’une justice indépendante. Ainsi, les règles du jeu seront un peu plus claires à tous.

Ahmed Farrah

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