Laurent Fabius rouvrira-t-il l’institut français de Tizi-Ouzou ?

Laurent Fabius et Ramtane Lamamra.
Laurent Fabius et Ramtane Lamamra.

Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères, est aujourd'hui mardi à Alger pour une visite de travail.

A Alger, Laurent Fabius co-présidera une réunion de suivi du comité mixte économique franco-algérien (COMEFA), qui s’était tenu en novembre 2014, informe le ministère des Affaires étrangères français. Même si sur l’agenda officiel, il n’y est pas fait mention cependant Tizi-Ouzou attend la venue du ministre pour la réouverture de son Institut français fermé depuis... 1994!

A l’époque, on avançait des raisons sécuritaires. Soit. Faut-il donc croire que la barbarie terroriste ne sévissait et ne sévit qu'en Kabylie ? Ce qui est loin d’être vrai puisque le terrorisme frappait partout en Algérie, à Alger, à Oran, à Tlemcen, à Annaba et à Constantine, des villes qui gardent leurs instituts français ouverts et opérationnels. Pourquoi s’acharne-t-on à garder fermé celui de Tizi-Ouzou ?

Cette fermeture qui ne trouve plus justification a un énorme impact sur les milliers étudiants et citoyens de la région. Une région réputée comme l’une des plus francophones d’Algérie se retrouve par la volonté cachée du pouvoir privée de cet établissement culturel. "On ne nous aime pas, on ne veut pas qu'on s'ouvre sur le monde, le pouvoir sait que cet institut est un des moyens justement d'ouverture, il nous le refuse, s'il pouvait il aurait fait pire à notre région parce qu'il la sait opposée à ses desseins", enrage un jeune étudiant. "Moi je suis obligée de me déplacer à Alger pour exploiter les ressources de l'institut français, nous sommes nombreux à l'université à le faire, qu'est-ce qu'ils attendent pour rouvrir l'institut d'ici, 20ans de fermeture, ça ne suffit pas ?" interroge Lamia, étudiant en post-graduation.

Localement, on soupçonne le pouvoir central de vouloir isoler encore plus la région. Certains parlent d’une volonté de renforcer par-delà l’arabisation de cette région réfractaire. D’autant que personne ne s’explique comment sur les six instituts français répartis sur le territoire algérien, seul celui de Tizi-Ouzou est encore fermé. Quand on sait combien ces lieux sont fréquentés et appréciés par les étudiants on comprend la volonté du pouvoir de retarder à tout prix cette réouverture à Tizi-Ouzou.

L’argument sécuritaire ne tient plus. S'il n'y a pas d’autres raisons qui motivent ce refus de réouverture, la balle est dans le camp des autorités. A ce titre, le ministre français Laurent Fabius est interpellé pour rappeler à ce gouvernement qui fait dans l'exclusion ses responsabilités en matière d'enseignement et de l'apprentissage de la langue française. Il est temps que cette région bénéficie des services de cet institut comme toutes les autres villes.

Achour Boufetta

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Commentaires (2) | Réagir ?

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klouzazna klouzazna

C'est stupéfiant... il suffit d'une décision locale (au niveau de l'APC ou de l'APW) pour débloquer un petit budget et ouvrir un centre culturel équipé en haut débit, quelques animateurs et quelques machines... pour les enfants de la région !!! c'est une décision des plus simples à prendre !!!

s'il faudrait attendre FAFA pour régler ce type de banalités locales, c'est qu'il y'a anguille sous rôche !!!

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Aksil ilunisen

EN VOILA DES SIGNES QUI DEMONTRENT QUE LE DIVORCE ENTRE LA KABYLIE ET LE POUVOIR CENTRAL D'ALGER SE MANIFESTE ET DEVIENT DE PLUS EN PLUS LA SOLUTION LA PLUS EVIDENTE D'UN PARMIS NOMBREUX DES CONFLITS ARABO-AMAZIGHS.