Bouteflika : le chaînon manquant !

Abdelaziz Bouteflika.
Abdelaziz Bouteflika.

Et encore une autre petite tournée dans les étages supérieurs du pouvoir. Nous voilà retourné dans le passé.

Quand tout semble rentrer dans l’ordre survient la discorde entre les frères ennemis. Pendant que Bouteflika garde le silence, ça tire sur tout ce qui bouge au sein de la famiglia au pouvoir. C’est la guerre des egos. Ça dépote en vois-tu, en voilà. La sérénité n’est que d’apparence et la cohabitation de plus en plus insupportable. Mais à quoi rime tout ça finalement quand on connaît la discipline qui caractérise les souteneurs du pouvoir ? Cela reflète-t-il des fractures au sein des clans qui constituent la matrice dirigeante de l’Algérie ? Malin celui qui nous détaillera par le menu les futurs changements… si quelque changement est prévu, bien entendu !

En fait, tout est dans ce chaînon manquant qu’est le chef de l’Etat. Contrairement aux apparences, dans son incommensurable propension à tout régenter, il est bien le seul à donner le tempo. A décider, à faire parler les uns, à faire taire les autres.

Car, ne nous trompons pas. Nous sommes enclins d’observer que le chef de l’Etat nous fait plutôt prendre le train vers le passé. Abdelaziz Bouteflika et le clan qui le soutient prennent les mêmes pour recommencer à redistribuer les cartes. Avec un nouvel élément à ne pas négliger dans l’échiquier politico-économique : la survenue de puissants lobbies.

Au FLN, Amar Saïdani et Abdelaziz Belkhadem se livrent depuis quelques semaines à un pugilat verbal des plus virulents. C’est que les deux tauliers du clan s’apprécient comme larrons en foire. Mais en l’espèce, il n’y a jacquerie que parce que les marionnettistes l’ont décidé. Autrement Belkhadem continuerait à tuer son temps en crachant sa bille sur ceux-là même qui l’ont fait puis défait. Amar Saadani, en fidèle souteneur des puissants resterait aux commandes d’un parti-tiroir-caisse et pourvoyeur de candidats au pouvoir.

Décidément, la politique en Algérie est pavée de renversements. Politiques s’entend. Ahmed Ouyahia, l’homme à tout faire et créature du patron du DRS (dit-on) serait de retour. Pourtant, on l’avait dit mort politiquement. Le voilà de retour oui, nous susurre-t-on. A croire qu’on ne peut se passer de ses éminents services !!! Il est vrai que l’homme est d’une discipline d’airain. Rien ne transpire de ses moustaches, hors le silence. Par une de ces pratiques qui fait le régime algérien, Abdelaziz Bouteflika l’avait poussé à la porte pour placer un de ces fidèles, Abdelkader Bensalah. Aujourd’hui, c’est ce dernier qui est promu à l’ombre.

Les marionnettistes à la manœuvre

Pourquoi diable tant d’animosité entre les groupies du pouvoir ? Si ces éclats de voix renseignent sur la profonde mésentente qui traverse les clients du pouvoir, elle montre aussi et surtout l’absence de ligne politique claire et de convictions profondes. Tout est dans l’opportunisme. Mais surtout dans l’importance des lobbies qui ont gagné en puissance et en influence ces dernières années. Ce sont ces mains lourdes d’argent et d’influence qui mènent la danse politique.

Scandales à répétition, une économie plus rentière que jamais, une justice qui peine à s’affranchir des crocs du pouvoir, une jeunesse prête à tout pour quitter le pays, un gouvernement qui fait semblant de gouverner, une classe politique bridée, interdite de toute manifestation (sommes-nous toujours sous l’état d’urgence ?), de grands titres de la presse privée sous le marteau-pilon d’un ministre de la Communication chargé de mettre au pas les plumes rebelles.

Pourtant l’état des lieux est des plus affligeant et l'urgence est plutôt dans le mise en place de réformes structurelles, eh bien les Hanoune, Saadani, Belkhadem et autres préfèrent la jacquerie aux joutes politiques. 

Quoi qu'en disent les optimistes bien informés, hors quelques accès de fièvre sans grande conséquence, l’Algérie est belle et bien plongée depuis plus d’une décennie dans une hypothermie politique. Reste le plus étonnant : le degré de servilité des vassaux du pouvoir prêts à assumer toutes les avanies pour une once de lumière. Tout cela serait une farce politique n'était la fragilité qui gagne le pays.

Alors après avoir sérié les inconséquences de l’épisode Bouteflika faut-il fermer la parenthèse ? Trop tôt pour l’avancer.

Yacine K.

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Commentaires (3) | Réagir ?

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sarah sadim

Bouteflika n'est pas un chainon, en réalité il sied trés bien dans son role de "Queue" (sobriquet qui lui a été attribué des temps de Boumedienne par Ben Bella) de la chaine, autrement une fois la chaine rompue, la queue à l'arriére s'échappe.

Voilà ce qu'un malin que vous évoquez dans l'article et en meme temps oracle devra déviner ou prophétiser sur le clan du pouvoir.

Et pourtant on l'a dit dans nos contributions sur le "Matin", qu'habitués aux trahisons, reniements et servilités, ces marocains d'algérie vendront Bouteflika comme leurs ainés l'ont fait (dont faisait partie Bouteflika à l'époque) pour vendre Ben Bella au colonel des ténèbres H Boumedienne.

Aucune intelligence ou malice n'est nécessaire pour prévoir les forfaitures et guéguerres (incapables de mener de véritables guerres les marocains du clan... Peut etre leurs femmes) entre nos marocains d'algérie dans leur légendaire couardise et prostitution ancestrale.

Enfin, normal, Bouteflika les destine aux bourreaux pour sauver la seule famille à lui "les Bouteflika et besss (comme le dira un égyptien moubarakiste) ".

Ca sera eux qui garniront les box des accusés des graves troubles à venir et des trahisons et forfaitures commises contre l'algérie à l'insu d'un président malade et trahi, et là le DRS de Toufik (on le précise de toufik) et l'opposition "Désirs ardents" des pouvoirs le soutiendront dans son futur role de victime du clan au pouvoir.

Avec les honneurs pour Bouteflika abdelaziz (le silence pour Said) et la disgrace et vilainie pour ceux qui gouvernent avec lui aujourd'hui, Bouteflika prendra l'Avion pour Genève ou Grenoble dans son hopital renové aux frais de l'Algérie.

Benflis ou un autre de l'écurie secrète du DRS (non de l'armée des bidasses) avec mokri et sofiane djilali et pourquoi pas louisa hanoune formeront un quarteron successeur et transitionnel à l'image de la "Bande des quatre Chinois" aprés Mao tse Toung.

Quoi un deal réaliste pour sauver les meubles et déjà bénis par les USA la Grande bretagne, quand à la France alors là avec Hollande en plein traquenard de vente effrénée des "Rafales" vient juste de mettre les pieds dans les palts anglo-saxons en arabie saoudite leur chasse gardée, c'est à dire la france dansera à la valse musette avec ses voleurs débarqués chez elle.

CA VOUS PLAIT MA PREDICTION?

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khelaf hellal

Les clans mafieux incrustés au pouvoir, les clientèles et les courtisans qui en redemandent toujours plus et qui font tout pour maintenir la manne, les relais de servitude volontaire qui ont tout à gagner à faire perdurer le statu-quo, tous les lobbies prédateurs à l'affut qui s'en tiennent à leur menace : C'est Nous ou le Chaos, tous les partis-Etat (FLN, RND) et le Syndicat -Etat (UGTA) et le Clergé acquis à l'allégeance, à la reconnaissance du ventre et aux privilèges exorbitants, toutes ces forces seront réveillées et agitées pour faire sa fête à ce peuple d'indigènes rebelles et insoumis qui les méprise et qui rejette leur nouveau système colonial et son œuvre faussement civilisatrice fondée sur la corruption et le pillage des richesses du pays. "Sauvegarder les acquis de la nation "signifie sauvegarder leurs propres intérêts et faire durer le statu-quo de la prédation.

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