Le pétrole remonte, le marché se rassure sur l'offre d'Iran et des USA

Le prix du baril de pétrole remonte.
Le prix du baril de pétrole remonte.

Les cours du pétrole ont fini en hausse vendredi à New York et Londres, un indicateur sur l'activité pétrolière aux Etats-Unis redonnant confiance à un marché déjà rassuré quant au risque de reprise des exportations iraniennes.

Le prix du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mai a gagné 85 cents à 51,64 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le baril de Brent a terminé à 57,87 dollars, en hausse de 1,30 dollar par rapport à la précédente clôture, sur l'Intercontinental Exchange (ICE).

Le marché achève une semaine agitée, au cours de laquelle les cours ont parfois enregistré des variations de trois dollars d'un jour à l'autre. Sur l'ensemble de la semaine, ils sont en hausse de plus de deux dollars.

Beaucoup de choses sont en jeu ici, et, dans l'ensemble, elles soutiennent le marché, a jugé Phil Flynn, de Price Futures Group. On a de plus en plus conscience que les risques géopolitiques augmentent à l'étranger, a-t-il mis en avant. En Iran, l'ayatollah (Khamenei) a tenu hier des propos qui rendent incertain le calendrier d'un éventuel accord.

Ali Khamenei, numéro un de la République islamique, a le dernier mot sur les dossiers stratégiques iraniens, dont le nucléaire, et est resté prudent sur les chances d'un accord final sur le programme atomique de Téhéran, en estimant que le texte de Lausanne du 2 avril n'était pas une garantie de réussite.

Manifestement, on n'est pas partis pour respecter le délai fixé au 30 juin pour un accord définitif, ce qui éloigne le risque d'un afflux de pétrole iranien, a estimé M. Flynn. On met donc ce problème de côté.

Pour certains analystes, ce soulagement n'est que relatif, car l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), dont fait partie l'Iran mais où il est marginalisé par l'Arabie saoudite, reste dans l'ensemble peu encline à réduire sa production, après avoir largement contribué à la chute des prix de l'or noir en maintenant son plafond en novembre.

L'Opep a atteint un tel niveau de production en mars, que la surabondance de pétrole risque de continuer sur le marché, même si l'Iran n'y ajoute pas un seul baril, a noté Tim Evans, de Citi, jugeant, de toute façon, que l'accord est-peut être moins compromis que ce que laissent penser les déclarations de cette semaine.

Optimisme limité

Certains investisseurs se sont tournés hors de l'Opep pour trouver du soutien, en premier lieu aux Etats-Unis, où le nombre de puits en activité a de nouveau décliné cette semaine. Selon le décompte du groupe privé Baker Hughes, il y a 42 puits en moins aux Etats-Unis, ce qui devrait un peu soutenir le marché, a rapporté M. Flynn.

Les experts sont partagés sur la signification de ce déclin persistant, qui laisse espérer à une partie d'entre eux une baisse prochaine de la production américaine. Son niveau élevé a, comme pour l'Opep, joué un rôle dans la chute des cours, qui étaient environ deux fois plus élevés en juin.

L'optimisme reste limité, car la baisse de l'offre n'a pas commencé pour le moment, comme nous l'ont rappelé cette semaine les chiffres sur les réserves américaines, a relativisé Gene McGillian, de Tradition Energy.

Le département de l'Energie a fait état mercredi d'un bond de plus de dix millions de baril des réserves de brut aux Etats-Unis, la semaine dernière, et d'un léger progrès de la production, qui se maintient au-dessus de 9,4 millions de barils.

Dans l'ensemble, en l'absence d'actualité qui remette vraiment en cause la situation du marché pétrolier, on peut s'attendre à ce que les cours évoluent peu dans l'immédiat, ont résumé les experts de Commerzbank.

AFP

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