Les TIC, l’enseignement et "des tics" (suite et fin)

La transmission du savoir par les TIC constitue une valeur ajoutée
La transmission du savoir par les TIC constitue une valeur ajoutée

La reconnaissance de l’apport des TIC dans la formation, est quasi-unanime chez les spécialistes de l’éducation et diverses instances internationales auxquelles adhère l’Algérie.

Si des pays dont le nôtre éprouvent maintes difficultés, nous pouvons d’ores et déjà affirmer que couplée à l’enseignement classique, la transmission du savoir par les TIC, constitue une valeur ajoutée et obéit à des impératifs didactiques et socio-économiques. Ainsi, nous pouvons observer un gain de temps, une commodité et une souplesse dans le travail, même si cela nécessite quelques petits efforts au début, pour les moins jeunes, car la rentabilité et la satisfaction sont perceptibles à court terme. En outre, s’agissant uniquement d’un PC, si on lui adjoint des CD Roms, l’éventail s’élargit notablement, car nous savons qu’il existe toutes sortes de CD éducatifs (dictionnaires, encyclopédies, cours, recueils d’exercices, et autres logiciels).Nous pouvons donc dire, que nous tendons vers au moins deux des «cinq zéros olympiques» chers aux spécialistes de la qualité et des normes (normes ISO entre autres) qui préconisent le zéro papier, c’est-à-dire l’usage minimal de paperasse encombrante et le zéro délai puisque la rapidité d’exécution des tâches sur un PC est appréciable.

Si maintenant nous sommes connectés à Internet cette toile dite "la bible du savoir" par les occidentaux, nous sommes alors en présence d’un intarissable puits d’informations. Cette base de données est une source importante de documentation pour bon nombre d’utilisateurs, dont les formateurs, les chercheurs et tout apprenant. La gestion de l’information s’acquiert toutefois par l’apprentissage, l’abondance des sources n’étant pas un facteur dispersif mais un atout. A ce propos, le sémiologue Romand Barthes, le philosophe Edgar Morin et le sociologue Dominique Wolton s’accordent à souligner que les individus développent leur aptitude critique lorsque les sources d’information se multiplient. La recherche documentaire contribue d’autre part, à rendre l’apprenant autonome, s’il est mis en situation de construire sa connaissance sous l’égide du formateur. Cette construction qui modifie le rôle des acteurs en présence (enseignant - élève ou étudiant) se fait également entre apprenants pour une cognition sociale, la notion de concurrence cédant sa place à celle de partenariat prend tout son sens dans les systèmes de formation en particulier et dans tous les secteurs d’activité en général, dans cette époque de l’économie du savoir. Nous pouvons également noter que le e-Learning qui revêt plusieurs formes est "une démarche pédagogique reposant sur l’utilisation des différentes technologies de l’information et de la communication en substitution ou en complément de formations présentielles".

D’autre part, à l’aide d’un CD interactif ou connecté à l’Internet, l’apprenant (élève, étudiant, enseignant ou autre) travaille à son propre rythme. On parle également de e-Learning lorsque l’apprentissage se fait au moyen d’un réseau numérique ou encore de la visioconférence. Nous sommes alors en présence, d’une «formation virtuelle» dans laquelle les formateurs et les apprenants sont en interaction directe et visuelle. Cependant le système d’autoformation s’avère plus pratique à appliquer, car la visioconférence est peu utilisée, même dans les pays avancés, à cause de ses coûts et de ses impératifs techniques (matériel de visioconférence, webcam, large bande passante...). Quant à l’utilisation des TIC en Algérie, dans la formation à distance, comme complément , soutien ou support à la formation traditionnelle, n’est-il pas intéressant d’utiliser les techniques maîtrisables , existantes et à moindres coûts , à savoir une chaîne de télévision spécialisée et les chaînes de radiodiffusion nationales et locales, qui pourraient limiter le recours aux cours de soutien payants ? Par ailleurs, toujours couplé à l'enseignement traditionnel, l'enseignement à distance et sous tutorat pourrait combler partiellement la carence des infrastructures et le déficit d’encadrement, face à des flux importants d’apprenants.

Pourquoi encore les TICE ? Parce qu'il y a une forte pression sociale, puisque les jeunes savent que la maîtrise de l'utilisation de l'outil informatique leur permet de trouver plus facilement un emploi, dans le secteur tertiaire pris comme exemple. L'investissement rentable, les coûts comparativement faibles, le travail en temps réel, la souplesse des échanges et l'énorme bibliothèque à travers les moteurs de recherche constituent autant d'éléments qui plaident en faveur d'efforts à fournir pour intégrer ces outils dans nos systèmes de formation, ceux-ci ayant basculé à travers le monde, avec l'apport des TIC et la globalisation.

Sinon, dans le cadre de l’enseignement traditionnel en Algérie et les conditions dans lesquelles il se fait, l'enseignant se trouve entrain de tout gérer sauf l'aspect pédagogique qui est à la traîne. Concernant les TIC, il est évident qu'elles constituent un levier important pour le développement économique de l'Algérie. Les différentes stratégies adoptées tentent d'éviter la fracture numérique, pour bien se positionner alors, face aux pays émergents.

En guise de conclusion, les TIC, outil de travail et source de croissance aux enjeux déterminants et multiples devraient permettre à tous de sortir du sous-développement. L'Algérie qui doit emprunter résolument les autoroutes de l'information, saura-t-elle bien embrayer sur ce troisième millénaire qui a déjà avalé quinze années ? Le cas échéant, si nous calons, nos enfants seront les expulsés du Futur. Les difficultés étant liées à la formation à la maîtrise du Savoir, le premier investissement pour assurer un développement durable c'est bel et bien l'homme qui ne devrait pas être à la périphérie de la stratégie d'intégration des TIC.

Dalila Bérass & Rachid Brahmi

Références:

1. Dalila Bérass et Rachid Brahmi, in Le Quotidien d’Oran du 13 et 14 mars 2007, "Pour une université sans craie et sans tableau"

2. Rachid Brahmi et Dalila Bérass in Le Quotidien d’Oran du 08 et 09 avril 2007, "Le Savoir en flashes"

3. Dalila Bérass, Entretien El Watan du 08 mars 2007 (rubrique Sign de Com)

4. Edgar Morin, La Connaissance de la Connaissance, édition du Seuil 1986

5. Dalila Bérass, "Les TIC Au Maghreb: états des lieux et perspectives", actes de conférence MAGHTECH: Gouvernance Locale et Economie de la Connaissance au Maghreb, Algérie: Editions Dar Al-Adib, Décembre 2004, P 233-234

Lire aussi: Les TIC, l’enseignement et "des tics" (1re partie)

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