Yémen : le torchon brûle entre l’Arabie saoudite et l'Iran

L'Arabie saoudite a lancé une opération aérienne contre les Houthis
L'Arabie saoudite a lancé une opération aérienne contre les Houthis

L'intervention lancée par l'Arabie saoudite au Yémen provoque la colère de l'Iran, accusé de soutenir les rebelles chiites, qui met en garde contre le risque d'une propagation du conflit à d'autres pays du Moyen-Orient.

Téhéran a qualifié jeudi de démarche dangereuse l'intervention militaire lancée dans la nuit contre les rebelles chiites Houthis qui contrôlent la capitale Sanaa et menaçaient Aden, grande ville du sud du Yémen et fief du président Abd Rabbo Mansour Hadi.

Les relations entre l'Iran chiite et l'Arabie saoudite sunnite, deux poids lourds de la région, sont difficiles depuis plusieurs années, notamment par rapport à la Syrie, mais la crise au Yémen risque d'exacerber ces tensions.

Ryad a lancé des frappes pour stopper la progression des Houthis qui aurait permis à cette milice issue de l'importante minorité zaïdite d'étendre son emprise sur tout le territoire du Yémen, frontalier de l'Arabie saoudite, pays qui compte aussi une minorité chiite.

L'Arabie saoudite a dit agir pour soutenir le président Hadi, réfugié à Aden depuis sa fuite de Sanaa le mois dernier. Mais pour le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif, toute action militaire de l'étranger contre l'intégrité territoriale du Yémen et son peuple ne donnera aucun résultat si ce n'est davantage de morts et d'effusion de sang. Cette intervention risque, selon lui, de faire le jeu des jihadistes.

Téhéran a toujours averti les pays de la région et les pays occidentaux de faire attention à ne pas (...) aller dans le même sens qu'Al-Qaïda et Daech (un acronyme arabe du groupe Etat islamique), a-t-il averti, selon la chaîne iranienne arabophone Al-Alam, en référence à l'EI qui a revendiqué son premier attentat la semaine dernière au Yémen.

L'Iran est très impliqué dans la lutte contre l'EI en Irak où le groupe jihadiste contrôle de vastes régions. Téhéran fournit notamment une aide militaire à Bagdad pour reprendre au groupe la ville de Tikrit, dans le nord du pays.

L'Iran nie tout rôle

L'Iran a nié tout rôle dans la prise du pouvoir à Sanaa par les rebelles Houthis, mais des responsables à Téhéran ont critiqué M. Hadi pour avoir refusé de démissionner l'accusant d'avoir aggravé la crise.

De hauts commandants des Gardiens de la révolution, corps d'élite des forces armées iraniennes, ont déclaré pour leur part que la révolution islamique de 1979 était à présent exportée à travers la région, notamment au Yémen, en Syrie et en Irak.

L'action militaire saoudienne, menée dans le cadre d'une coalition, va encore plus compliquer la situation et étendre la crise, a prévenu la porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Marzieh Afkham.

Cette agression ne donnera aucun résultat, sauf qu'elle provoquera une propagation du terrorisme et de l'extrémisme, et une augmentation de l'insécurité à travers la région, a-t-elle prévenu, appelant à un arrêt immédiat des frappes aériennes sur le Yémen.

"Irresponsable"

L'élection du président iranien Hassan Rohani en 2013 avait quelque peu réchauffé les relations entre Téhéran et Ryad, mais cela n'a pas duré en raison de la politique pétrolière de Ryad et des négociations nucléaires qui pourraient aboutir à un accord entre l'Iran et les grandes puissances. Mais la réaction jeudi de Téhéran pourrait signaler sa volonté d'empêcher que leurs divergences n'aboutissent à un point de non retour, estime un expert.

Les Iraniens veulent empêcher que leur guerre froide avec les Saoudiens ne dégénère en un conflit chaud à cause du conflit au Yémen, assure Ali Vaez, de l'International Crisis Group. Le président de la Commission de la sécurité nationale et politique étrangère au Parlement, Alaeddine Boroujerdi, a qualifié l'Arabie saoudite d'irresponsable.

Le fait que l'Arabie saoudite ait attisé les flammes d'une nouvelle guerre dans la région montre qu'elle est imprudente, a-t-il ajouté selon l'agence de presse Fars, estimant que cela allait se retourner contre le royaume.

M. Boroujerdi, qui a appelé à un règlement politique, a en outre affirmé que Ryad et les pays du Golfe n'auraient jamais pu lancer une telle intervention sans autorisation américaine. Et d'accuser Washington d'avoir initié une nouvelle crise dans le monde musulman. Les Etats-Unis, alliés du président yéménite dans la lutte contre Al-Qaïda, ont annoncé fournir un soutien en logistique et en renseignement à la coalition.

AFP

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Commentaires (2) | Réagir ?

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rabah Benali

Bonjour

Que ce fameux "torchon qui brûle" puisse se consumer jusqu'à sa dernière fibre.

"Yattaklou" !!! comme on dit chez nous. C'est criminel et même "blasphmatoire" de tenter d'empécher ou de priver ces cultivateurs de la mort de leur commun paradis.

C'est leur leur foi, leur volonté et leur droit. Souhaitont leurs donc bon vent, réussite, bonheur et prospérité. Souhaitont leut beaucoup d'oxygène pour la combustion, beaucoup d'armes et beaucoup de bombes qu'ils aiment et affectionnent mais qu'ils ne savent pas fabriquer. A défaut souhaitont assez de dollars pour s'en procurer. Ils pourront ainsi enfin se neutraliser les uns les autres et rejoindre chacun sa fameuse "Djennate anghim" (paradis multi-merveilles)

Juste prions pour eux qu'il y ait asser de "papiches vièrges" Fi djennatihoum" pour satisfaire leur débordante libido. Si non c'est la deception et le "burnout" assuré. A défaut ils importerons des vièrges asiatiques "kouffars " comme ils le pratiquent actuellement sur terre.

Nous algériens, occupont nous plutôt de la momie, de sa charrette et de ses mécaniciens de tous bord. Le transpomdeur de l'avion fou algérie est on position off. Le régulateur du pilote automatqiue en modus cap "gaz de schiste". Dans le cockpite, le moribond pilote a eu un avc foudroyant. Il ne peut mouvoir qu'une seule main pour "snifer" un café. Résultat voir les images de l'airbus germanwings. Rabah Benali

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sarah sadim

Une dérive fatale et un dessaroi immense pour les pétromonarchies du golfe arabe. L'effet inverse va se produire, en lancant des attaques aériennes au yemen, le terrain demeurera inaccessible pour les saoudiens dont les forces armées risquent de subir de gros dégats, au cas ou le conflit armé actuel s'étendra à des opérations terrestyres, comme dans toute guerre assymétrique, il n'y a pas eu à ce jour de victoire d'une armée d'intervention sur le terrain (exemples d'Afghanistan et irak). Autrement la réaction fort diplomatique des usa (assistance logistique et de renseignements) laisse transparaitre un certain désappointement stratégique par l'action précipité des monarchies du golfe, car les USA et Israel leur priorité est la neutralisation du nucléaire Iranien avec une probable ouverture Iranienne pour se repositionner dans la région au vu des autres velleités Egyptiennes et turques. Ces deux derniers font dans la surrenchére Sunnite, mais tout régime islamiste est un adversaire potentiel d'Israel, ne nous leurrons pas, l'islamisme politique actuel est destructeur et indigne d'une confiance internationale occidentale, à tel point que le DAESH est l'instrument essentiel d'implosion de cet islamisme type wahhabiste ou fréres musulmans.

D'ou la panique des états du golfe qui demeurent sur le moyen terme un anachronisme stratégique au moyen orient, car les dégats sont trop importants en Irak et en Syrie, par ricochet à la tension des USA avec la russie et la Chine qui ne resteront pas les bras croisés en cas de dérive guerriére totale et globale;

Le résultat après la lybie voilà le yemen qui seront sanctuarisés pour la diaspora nébuleuse du terrorisme armé islaamiste, l'un aux frontiéres égyptiennes et l'autre encerclant l'Arabie Saoudite, quel aveuglement bon dieu.

Les frappes aériennes cesseront mais les immensités désertiques seront plus que dangereuses et pour longtemps.

L'égypte dans cette surrenchére excessive ne peut s'expliquer que par les dividendes en milliards de dollars des états du golfe à une égypte en faiblesse économique et troublée pour longtemps.

Le Maroc, par principe en tant que monarchie soeur et par intéret économique et aide financiére ne peut que se solidariser avec ses fréres bRois et princes arabes du Golfe, d'autant plus que l'arabie saoudite a déjà financée deux escadrons de F16 pour le maroc (une trentaine d'appareils) et la modernisation de bases aériennes marocaines.

Aussi précipité et paniquée, cette opération militaire contre le Yemen semble constituée d'une pseudo coalition bien hétéroclite d'ou probablement et de maniére discréte le desappointement des USA et la lourdeur des réactions en europe.

Israel et l'Iran, bien paradoxalement vont tirer les "Marrons du feu" stratégique trés mouvant dans la région, au fait Israel est un peuple Hebreux et l'Iran est un peuple Perse, attention les adversaires d'aujourd'hui seront ils les alliés de demain, pour leur survie existentialiste dans ce vaste bordel Arabe tribal et grégaire.

A ses habitudes bouteflika et sa dipocodus-matie prone la solution politique, alors fakhamatouhou et vos amitiés au Golfe vous allez les renier, non, eux vont apprécier le roi du maroc et Sissi le nouveau pharaon, mais bouteflika pariez que bientot son tour aprés le Yemen.

On parle de boutef et son clan et son pouvoir, on ne parle pas de l'Algérie qui est hors radars pour vle moment.

Merci Ibn Khaldoun les arabes se sont mis d'accord pour ne jamais etre d'accord, et oui, le spectacle délirant des ministres arabes à Sharm el cheikh" (drole le cul du vieux en francais) est aux confins de la fragmentation arabe.

Et Dieu que nous ne sommes pas arabes, Numides, idem pour nos fréres Marocains et tunisiens, alors que la décheance des arabes arrivent, Bouteflika reste dans leur ligue.