Le pardon aux terroristes et le troisième mandat Par Hassane Zerrouky

Le pardon aux terroristes et le troisième mandat     Par Hassane Zerrouky

Encore une fois, Abdelaziz Bouteflika a laissé sur leur faim ses nombreux soutiens qui attendaient qu’il annonce la date de la révision constitutionnelle. Il ya deux ans, jour pour jour, à ce même siège du ministère de la Défense, il avait fait officiellement savoir son intention de soumettre à référendum un projet de révision de la Constitution avant la fin de l’année 2006 ! L’Algérie officielle retenait alors son souffle. Mais voilà, cinq mois plus tard, les Algériens n’ont rien vu venir. Contre toute attente, fin décembre 2006, Abdelaziz Belkhadem annonce sans explication un report du projet de révision au plus tard à fin février 2007 ! Débute alors une campagne menée tambour battant sur le thème de la révision de la Constitution par le FLN et les ONG qui gravitent autour de lui. Oubliant qu’il avait promis cette révision pour février 2007, l’ex-parti unique se comporte comme si de rien n’était, poursuit sa campagne en faveur de cette révision et attendra le mois de décembre de la même année … pour cette fois-ci lancer un appel solennel à Bouteflika afin de briguer un troisième mandat ! Le FLN est alors vite imité par l’UGTA, l’organisation des Moudjahidine, celle des enfants de Chouhada, etc … Début 2008, le 28 janvier précisément, le même Abdelaziz Belkhadem, toujours aussi sûr de lui, informait à qui voulait l’entendre que le président Bouteflika allait se prononcer « bientôt » sur la question ! Le « bientôt » subira le même sort que les dates annoncées auparavant : Bouteflika, pour des raisons non rendues publiques, ne s’est pas prononcé. Reste que cela n’a pas empêché l’inusable Belkhadem de continuer à y croire avant d’être débarqué de son poste et remplacé au pied levé par Ahmed Ouyahia. Ce dernier, à peine installé dans un poste qu’il connaît bien, annonce à son tour que la révision de la Constitution aura bel et bien lieu. Mais contrairement à Belkhadem, en parfait connaisseur des coulisses et ficelles du sérail, il évite d’avancer une date.

La question est de savoir si le temps imparti – on est à moins de neuf mois d’avril 2009 – est suffisant pour discuter et faire adopter une révision de la constitution et permettre à Abdelaziz Bouteflika de briguer un troisième mandat ! L’expérience a montré que le temps n’était pas un paramètre insurmontable pour le pouvoir. Il suffit de se rappeler que le RND que préside Ahmed Ouyahia a été crée le 21 février 1997 soit trois mois avant les élections législatives de la même année qu’il avait remportées, obtenant 156 sièges sur les 380 en lice ! Autrement dit, concernant la révision constitutionnelle rien n’interdit un scénario identique. Tout dépend de ce qui en ressortira des luttes sourdes qui se mènent au sein du pouvoir entre partisans et adversaires du 3 éme mandat !

En attendant d’y voir plus clair, retenons du discours du chef de l’Etat ces propos sur le terrorisme où d’un côté, il déclare que l’Etat fera face « avec force et détermination aux résidus de la criminalité et du terrorisme » et de l’autre, à l’intention de ces mêmes « résidus » où il leur fait observer que « les portes du pardon ne se fermeront jamais devant ces jeunes enfants de cette terre généreuse, qui font preuve d’une sincère volonté de se repentir ». Alors là, réfléchissons un peu et mettons-nous à la place d’un de ces "résidus" écoutant ce passage du discours du chef de l’Etat. De deux choses l’une : soit, il accepte illico presto la main tendue et sans attendre il se livre aux gendarmes sans pour autant qu’il ait besoin de demander le pardon à ses victimes puisque la loi ne l’y oblige pas ; soit, il se dit puisque les portes du pardon lui sont ouvertes, il peut donc encore tuer sans crainte d’aller en prison si le jour où il en aura mare d’avoir du sang sur les mains, il décide de se rendre. Quelle que soit le cas de figure, on retiendra que l’intervention du chef de l’Etat corrige et tempère celle d’Ahmed Ouyahia qui avait laissé entendre lors de son premier discours comme chef du gouvernement que la page de la réconciliation était tournée.

A suivre…

H.Z

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Commentaires (15) | Réagir ?

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abdel

Frere MAK, le malheur de ce pays a commencé lorsque feu boussouf a mis au point le service de renseignement de l'ALN. C'est à partir de la que nos malheurs ont commencé. c'est à partir de la que le fléau est né. c'est à partir de la que la peste et le choléra ont commencé à incuber. SM, DRS, Services secret, Amn aaskari, diable, choléra, peste, containers, affaires import import, maffia politico financiere, pouvoir assassin, integristes, terroristes, ruine, assassinat, fourgons, les vrais maitres des 3/5 de président, marionnettistes, bourrage des urnes, les maitres de Bouteflika, les chikours de l'Algerie, les proprietaires de boutef. Cessez de nous prendre pour des cons, osez parler des vrais seigneurs de ce pays, de Toufik, mohammed, mediene et Général

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radjef said

je suis desolé pour toi Hassane. C'est faux et archi faux ce que tu avances comme arguments pour construire ton analyse. Bouteflika n'est rien sans l'ANP. C'est cette même ANP qui l'a investi des pouvoirs qu'il detient et qu'il fait valoir pour gerer le pays. C'est cette même ANP qui a inventé le terrorisme pour justifier sa presence sur le champ politique. Ceci d'une part. D'autre part je constate que le Matin consacre peu de'espace aux activités de l'opposition et refuse de se demarquer de cette presse infestée de goumis et qui n'a de yeux que pour Bouteflika, Belkhadem; Ouyahia, Droukdel et Hannachi. C'est a se demander si Hamrouche, Ait Ahmed, Mehri, les syndicalistes, les intellectuels qui ne ressemblent pas à Yasmina Khadra lui même photocopie de Cheb Khaled, existent dans ce pays.

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