Pannes en cascade au sommet de l’Etat

Abdelaziz Bouteflika
Abdelaziz Bouteflika

Décidément ça ne tourne pas rond dans le cockpit du pouvoir.

Le constat d’abord. Un président très diminué pour ne pas dire en convalescence permanente, dont les invités sont triés sur le volet. Un président qui ne s’adresse plus aux Algériens dont les messages sont lus par des conseillers. Un président qui ne reçoit ou réunit qu’exceptionnellement ses ministres. De fait, un chef d’Etat coupé du reste du pays.

En parallèle, les voix officielles du pouvoir nous assurent qu’Abdelaziz Bouteflika soutient des audiences qui peuvent durer plus d’une heure ! Pour autant se demande-t-on benoitement : si le chef de l’Etat tient une discussion d’une heure pourquoi il ne fait plus aucune allocution publique de quelques minutes ? Allez comprendre quelque chose.

Mais il y a plus grave.

Le tripatouillage par des mains expertes en manipulation du dernier discours de Bouteflika est la dernière illustration de la paralysie qui a gagné le sommet de l’Etat. Pas seulement. Car plus bas, il y a ce gouvernement Sellal sans charisme formé d’exécutants aveugles et de serviteurs zélés.

Un centre de décision opaque et de plus en plus difficile à identifier. Car beaucoup de questions restent sans réponse : qui a rédigé le premier communiqué prêté au président ? Si ce n’est pas le premier concerné qui est cette main qui a apporté des changements et à quelle fin ? Pourquoi les deux versions (arabe et française) sont différentes ?

Au moins une personne sait le fin mot de l’histoire : Benamar Zerhouni qui a lu le texte.

C’est à un rétropédalage en cascade que les Algériens assistent. Au commencement ce discours prêté au président qui voulait tailler des croupières à la presse et à l’opposition. Au trou les ennemis du président ! Cet air nous rappelle les discours que tiennent certains ministres qui s’en prennent, le doigt menaçant, à la presse peu "vertueuse" à leur goût (N’est-ce pas Monsieur Grine !) ou ceux-là comme Amar Ghoul, Amara Benyounès, etc qui passent leur temps à descendre en flamme l’opposition. Et puis il y a cette attaque en règle d’Amar Saadani que son parti a très vite démentie. Le patron contesté du FLN n’agit jamais seul, il a manifestement été actionné à la faveur du premier communiqué comminatoire lu par Benamar Zehouni, conseiller du président avant que la direction du FLN, elle-même sous influence comme son patron, ne vienne atténuer les déclarations d’Amar Saadani.

La publication en premier par le site de la présidence en lieu et place de l’APS de la seconde version du discours du président (devant le silence du président lui-même, on en arrive à douter de toutes les versions) laisse penser que les canaux de communication sont parasités par des parties qui entendent tirer profit de l’incapacité du président à diriger.

Sofiane Ayache

Plus d'articles de : Débats

Commentaires (9) | Réagir ?

avatar
moh arwal

Aucun des deux clans ne semble en mesure de l' emporter sur l'autre et, comme il n y a jamais deux sans trois, , la conséquence logique dans ce cas de figure, est le scenario d' un coup d etat.

avatar
Kaby Kabycad

C'est l'impasse au sommet, dans l'opposition (si opposition y a) et dans la société.

Un bruit de bottes se fait de plus en plus assourdissant aux frontières de l'Algérie la prochaine wilaya du kalifa d'El-Baghdadi. Et que font les Algériens pour éviter le chaos programmé par Fafa et compagnie? Ils se shootent au foot et à la religion.

visualisation: 2 / 7