Egypte: le général Al Adly, l'ex-ministre de l'Intérieur de Moubarak, acquitté

Le général Habib al-Adly
Le général Habib al-Adly

L'ex-ministre de l'Intérieur du président égyptien Hosni Moubarak, le général Habib al-Adly, a été acquitté jeudi en première instance dans une affaire de corruption, le dernier d'une série de jugements innocentant des caciques du régime de l'ancien raïs, déchu en 2011.

Le général Habib al-Adly dirigeait d'une main de fer la toute-puissante police égyptienne, dont les exactions et les abus ont été l'un des déclencheurs de la révolte populaire, qui chassa Moubarak du pouvoir en 2011.

M. Moubarak lui-même, après avoir été condamné à la prison à vie en première instance, a bénéficié en novembre d'un abandon des accusations de meurtres qui pesaient contre lui pour son rôle dans la mort de centaines de manifestants durant la révolte de 2011. Avec ses deux fils, il a aussi été acquitté dans des affaires de corruption, même s'ils doivent être rejugés pour une autre.

M. al-Adly était accusé d'avoir illégalement accumulé une fortune de quelque 18 millions d'euros entre août 1961 et 2011, selon l'acte d'accusation. Il a été acquitté jeudi, ont rapporté les médias gouvernementaux et son avocat, Mohamed el-Gendy.

L'acte d'accusation lui reprochait d'avoir abusé de ses fonctions au sein de l'Etat -notamment en tant que chef du puissant département de la sécurité nationale, puis en tant que ministre de l'Intérieur- pour s'enrichir illégalement, lui sa femme et ses quatre enfants. Il aurait obtenu des terres agricoles qu'il n'était légalement pas en droit de posséder en tant que fonctionnaire, ainsi que plusieurs résidences de luxe pour sa femme et ses enfants.

Libération prochaine

Depuis que l'ex-chef de l'armée et actuel président Abdel Fattah al-Sissi a destitué l'islamiste Mohamed Morsi en juillet 2013, la justice égyptienne a acquitté plusieurs hauts responsables du régime Moubarak. Dans le même temps, des centaines de pro-Morsi ont été condamnés à la peine de mort ou à de lourdes peines de prison, tandis que des dizaines de figures de la révolte de 2011 sont derrière les barreaux, pour avoir violé une loi controversée limitant le droit de manifester. Le général al-Adly est détenu depuis 2011 et a déjà été acquitté dans d'autres affaires de corruption et pour le meurtre de manifestants en 2011.

Selon son avocat, il devrait être libéré prochainement puisqu'il a purgé une peine de trois ans de prison, à laquelle il avait été condamné pour avoir forcé des jeunes recrues de la police à travailler gratuitement dans sa propriété. Il doit être libéré et rentrer chez lui, le garder en prison une heure de plus serait illégal, a asséné Me el-Gendy.

Les procès des anciens responsables de M. Moubarak sont désormais éclipsés par ceux intentés à M. Morsi, qui encourt la peine de mort dans divers affaires aux côtés de dirigeants de sa confrérie des Frères musulmans. Dans les mois qui ont suivi la destitution du président islamiste, plus de 1.400 manifestants pro-Morsi ont été tués et plus de 15.000 de ses partisans emprisonnés.

AFP

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