Cherifa Kheddar revient sur les humiliations policières

Cherifa Kheddar : "On m'a conseillé de ne plus dire terroriste islamiste".
Cherifa Kheddar : "On m'a conseillé de ne plus dire terroriste islamiste".

Nous donnons ici la parole à Cherifa Kheddar, SG et figure de proue de l'association Djazairouna. La militante témoigne sur cette journée du 8 mars.

"Dès qu'on est arrivé à la Grande Poste et déployé les banderoles, les policiers nous les ont arrachées des mains. Je me suis battue pour garder les banderoles. Le commandant de la police m'a frappé, j’ai failli tomber par terre, ensuite il a ordonné à ses hommes de m'empêcher par la force de garder les banderoles. Eux, ils hésitaient, il est revenu et m'a donné un coup de poing qui m'a envoyé par terre, mais les banderoles dans lesquelles je me suis roulée m'ont protégées. il a encore une fois hurlé sur ses hommes qui cette fois, ont compris qu'ils pouvaient user de la force pour me malmener, ils m'ont trainé jusqu'au véhicule, et dans ma tentative de m'enfuir, il m'ont rattrapée et mise de force à l'intérieur du véhicule.

Ensuite une fois arrivée au commissariat, ils m'ont brutalisée encore, (en m’attrapant par la gorge, par le cou, et l’un d’entre eux a failli m’arracher le bras, et traînée jusqu’à l’intérieur presque à quatre pattes). J'ai été insultée et gardée pendant des heures, sans manger. Mais j’ai eu droit à de l’eau. Le commandant m'avait dit que les manifs je dois les faire chez moi à Blida, et un autre officier, m'a conseillé de faire des tee shirt et les porter de temps en temps pour faire passer mon message au profit de la mémoire en évitant d’énerver les autorités et les islamistes.

De temps en temps un policier venait me brutaliser verbalement pour m’apprendre comment, je dois me comporter dans un commissariat, et en présence de policiers. On m’a conseillé aussi de ne plus dire terroriste islamiste. J’ai dis à un officier que je voulais déposer plainte contre le commandant pour les coups qu’il m’a donnés, il m’a répondu que c’était son chef. A la tombée de la nuit ils m'ont emmenés à l'hôpital ensuite relâchée.

Maintenant j'ai des hématomes, c'est surtout la grippe qui prend le dessus, parce que j'ai passé des heures dans les courants d'air du commissariat, Dernier point ils ont confisqué les pièces d'identité de deux membres et ne les ont pas restituées, à ce jour, ils ont donné des déclarations de perte à la place."

L.M.

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Commentaires (4) | Réagir ?

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ahmed djaber

J'admire votre courage, mais ce peuple rkhiss ne merite pas qu'on se batte pour lui. Un conseil: Essayer de demenager en Kabylie, ou il existe encore un peu de dignite et ou vous pouvez encore vous exprimer librement.

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Notproud

Cherifa Kheddar cette femme algérienne existe à part entière et que de ce fait, elle refuse toute tutelle qui la marginaliserait pour en faire une mineure socialement, professionnellement et surtout politiquement.

Elle revendique tout simplement un statut acquis de plein droit durant la guerre de libération nationale du champ duquel la plupart ont été éconduites et remplacées par des POTICHES politiques.

Cherifa Kheddar clame, par-dessus tout, son droit à une citoyenneté pleine et entière qu'elle veut active, dynamique, faite de droits, mais aussi de devoirs, d'engagements, impliquant dévouement et sacrifice, pour une cause qui s'est jusqu'alors conjuguée au MASCULIN !.

Cherifa Kheddar a beaucoup de courage, montre leur demain, la terre cultivée, les récoltes rentrées, les champs ensemencés ! Il n'y a pas, dans ces heures graves, de labeur infime.

Merci Cherifa pour ta Bravoure.

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