Yémen: attaque meurtrière au drone contre Al-Qaïda, heurts dans le Sud

Aqpa a admis début février la mort de l'un de ses chefs, Hareth al-Nadhari,
Aqpa a admis début février la mort de l'un de ses chefs, Hareth al-Nadhari,

Une attaque menée par un drone vraisemblablement américain a tué samedi au Yémen trois combattants présumés d'Al-Qaïda, alors que des heurts ont opposé soldats et séparatistes sudistes dans le sud du pays plongé dans le chaos.

Le Yémen, pays pauvre de la péninsule arabique, est en butte à de multiples conflits impliquant la puissante milice chiite des Houthis qui a pris le contrôle de la capitale Sanaa, le réseau Al-Qaïda implanté dans le Sud et le Sud-Est, et le mouvement séparatiste sudiste qui veut l'indépendance du Sud. Le chef de l'Etat Abd Rabbo Mansour Hadi, soutenu par la communauté internationale et un temps assigné à résidence par les Houthis à Sanaa, a fui la capitale et s'est installé le 21 février à Aden, la grande ville du Sud et fief de ses partisans.

Samedi avant l'aube, un drone -type d'appareil que les Etats-Unis sont les seuls à utiliser dans la région- a pris pour cible un véhicule transportant trois membres d'Al-Qaïda dans le village de Bijane dans la province de Chabwa, tuant les passagers dont les corps ont été carbonisés, selon une source tribale. Malgré la situation très instable au Yémen, les Etats-Unis ont affirmé leur détermination à continuer à combattre Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa) basée au Yémen et considérée par Washington comme la branche la plus dangereuse du réseau extrémiste.

Aqpa a admis début février la mort de l'un de ses chefs, Hareth al-Nadhari, dans un raid de drone américain le 31 janvier dans le sud du Yémen, pays allié des Etats-Unis dans la lutte contre Al-Qaïda. Toujours dans le sud du pays, neuf soldats yéménites ont été blessés dans des heurts avec des hommes armés de la branche radicale du Mouvement sudiste dans la région de Hbayline dans la province de Lahej, selon des sources locales. Les éléments séparatistes ont tiré sur trois véhicules militaires regagnant leur base et des échanges de tirs s'en sont suivis, a-t-on ajouté.

La situation est tendue dans cette localité depuis l'enlèvement de 12 soldats la semaine dernière par des séparatistes sudistes qui ont menacé de tuer leurs otages si l'armée ne leur remettait pas une base de la région.

La branche radicale du Mouvement sudiste estime que la prise du pouvoir des Houthis à Sanaa est une occasion pour tenter de faire de nouveau du Sud un Etat indépendant, mais l'arrivée de M. Hadi dans le Sud a brouillé les cartes, Aden étant devenue de facto la capitale politique et diplomatique du pays.

Plusieurs pays arabes ont d'ailleurs déplacé leurs services diplomatiques de Sanaa à Aden, le dernier étant le Koweït. Entretemps à Sanaa, des dizaines d'hommes et de femmes ont manifesté contre le coup d'Etat des Houthis et appelé à la libération de la Française Isabelle Prime, enlevée mardi dans la capitale avec son interprète yéménite Chérine Makkaoui par des hommes déguisés en policiers. Isabelle Prime travaillait pour une société sous-traitante d'un programme en partie financé par la Banque mondiale.

Des chefs tribaux et des miliciens chiites houthis ont été sollicités pour obtenir la libération des deux femmes, mais l'absence d'autorités légitimes à Sanaa et le départ des diplomates occidentaux compliquent les recherches. D'autres manifestations anti-houthis ont eu lieu à Taëz et Ibb, au sud de Sanaa.

Enfin, les forces politiques restent en désaccord sur le lieu de la reprise du dialogue national après que M. Hadi a demandé son transfert hors de Sanaa. L'ex-président Ali Abdallah Saleh insiste pour sa tenue dans la capitale yéménite et les Sudistes veulent le transférer à l'étranger.

AFP

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