Le calvaire sans fin des malades du cancer

Alors que la nomenklatura et ses protégés se soignent à l'étranger, l'Algérien lamdra souffre le martyre dans les hôpitaux du pays.
Alors que la nomenklatura et ses protégés se soignent à l'étranger, l'Algérien lamdra souffre le martyre dans les hôpitaux du pays.

A l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le cancer coïncidant avec le 4 février de chaque année, la LADDH du bureau de Chlef a établi un constat amer de la prise en charge des malades atteints du cancer dans la wilaya de Chlef.

Pour rappel, la wilaya de Chlef a recensé plus de 800 malades atteints de cancers traités par chimiothérapie, d’après les spécialistes en oncologie médicale. Cependant le bureau de la LADDH de Chlef estime que le chiffre exact des atteints varie entre 2000 et 2500 malades du cancer à travers la wilaya de Chlef alors que les pouvoirs publics continuent à observer une politique de replâtrage dans l’optique de trouver des solutions.

Les principaux facteurs de risque des différents types de cancer dans la wilaya de Chlef:

- Le stress chronique (découlant du séisme de 1980 et des tragiques événements qu’à particulièrement vécu la région durant les années 1990)

- La précarité des habitations en préfabriqué érigées après le séisme de 1980 (présence avérée de L’amiante nocive)

- Déchets industriels et hospitaliers des produits abandonnés en pleine nature

- La pollution dont les effets phytosanitaires (pesticides) utilisés abusivement dans les cultures agricoles.

- Le tabagisme aggravé par la prolifération du faux tabac (produits des malfaçons)

- L'exposition aux colorants industriels

- L'exposition à certains virus ou bactéries.

- L’exposition prolongée au soleil

- Les effets du rayonnement ionisant et leur dangereux impact sur l’hérédité

Il faut souligner, par ailleurs, que dans la wilaya de Chlef l'option de création d'un centre anti-cancer (CAC ) a été retenue, en 2006, par le Ministère de la santé et celui des finances, dans le cadre du programme de la croissance économique promulgué par le président de la République en 2007.

En janvier 2007, une décision a été notifiée par le ministre des finances, à l'intention du wali. Le montant de l'AP est de 20 milliards de centimes. Le même mois, les procédures réglementaires ont été entamées et la date de réception devait avoir lieu dans le courant de l'exercice 2009.

Entre temps, le projet initial qui devait abriter ce centre, situé au quartier « Aroudj » a été abandonné. La décision a été prise de le réaliser à Haî Bensouna, en janvier 2010 par le Ministère de la santé et qui consiste en la réalisation d'un service de radiothérapie et d'oncologie adossés à l'hôpital de 240 lits, et ce à la place du centre anti-cancer (CAC ) prévu auparavant. Deux années après, la décision d'un CAS a été retenue pour Chlef.

Intervenant dans ce contexte, le bureau de la LADDH de Chlef ne peut que dénoncer publiquement le non-respect des délais de réalisation du centre anti-cancer (CAC), surtout qu’à l’heure actuelle il y a inexistence de centres de radiothérapie dans la wilaya de Chlef, ce qui oblige les cancéreux de la wilaya d’ être pris en charge par les Centres Anti-Cancer de Blida et du CHU d’Alger. Mais ce n’est pas tout à fait le cas, car, d’après des malades, il faut user de connaissances pour bénéficier des séances de chimiothérapie.

Quant aux séances de radiothérapie, les malades de CHLEF n’ont pas le droit de délivrance des rendez-vous, à cause, selon les mêmes malades, des pannes de machines ou de la forte demande. Les souffrants ajoutant que même munis d’une lettre d’orientation, on ne leur accorde pas de rendez-vous pour une séance de radiothérapie à Oran. Comme ils ont été surpris par le refus catégorique de leur prise en charge, sous prétexte que les malades de la wilaya de Chlef n’ont pas droit aux séances de radiothérapie dans la wilaya d’Oran. Ce qui relève assurément de la pure bureaucratie, déclarent les cancéreux.

A cet effet la Laddh dénonce le fait que des patients parcourent des centaines de kilomètres vers Blida et Alger (CPMC ) sans la moindre garantie d’être soignés , signalant qu’il y a souvent des patients qui attendent jusqu’à 10 mois même pour effectuer une séance de consultation de radiothérapie, alors que le délai d’attente ne devrait pas excéder six semaines en principe. Elle attire également l’attention sur le fait que les frais des soins médicaux ne sont pas à la portée de tous les malades, sachant que le montant d’une séance de radiothérapie s’élève à 13 000 DA chez le privé tandis que les services de la Sécurité sociale n’en rembourse que 400 DA seulement !

Le président du bureau de la Laddh de Chlef tient à souligner le caractère désastreux de la prise en charge des malades cancéreux de la wilaya qui restent livrés à eux-mêmes : pour eux, se soigner c’est un vrai parcours du combattant, et face à cette absence de centres de soins et de matériel spécialisé locaux, leurs chances de survie se voient considérablement réduites.

Notre organisation signale, en outre, que le coût de la prise en charge thérapeutique, l'achat des médicaments anticancéreux (chimiothérapie), la radiothérapie, les frais des analyses de laboratoire, des examens radiologiques, la charge financière liée au transport et aux contrôles post-thérapeutiques, incombent totalement au patient.

Par conséquent, la Laddh de Chlef tient à rappeler aux pouvoirs publics que le droit aux soins est un droit constitutionnel inaliénable et que tous les malades doivent bénéficier des mêmes droits quels que soient leurs origines, sexes, moyens et lieux de résidence, considérant qu’il est grand temps pour les pouvoir centraux d’investir de façon équitable dans ce secteur afin de sauver la vie de nos concitoyens atteints de cette maladie chronique. La Laddh Chlef a relevé également l’existence d’une pénurie de psychotropes et des médicamentations antidouleur nécessaires dans les séances de chimiothérapie faute de prévisions. Un déficit qui peut être fatal pour les malades.

Recommandations de la Laddh Chlef :

- Mise en place du plan de lutte contre le cancer

- Améliorer les campagnes de communication et de dépistage précoce de la maladie, car ceci offre des chances aux malades de guérir

- L'amélioration de la prise en charge sanitaire du cancéreux

- Assurer une formation supplémentaire au profit des médecins généralistes qui prennent en charge les cancéreux au niveau local

- Mise en place d’un registre de dépistage du cancer au niveau de la wilaya de Chlef dans le but de recenser tous les cas de cancers à travers la wilaya afin de permettre de mieux identifier et appréhender les types d’affections dans la région

Il est primordial d’apporter une réponse précise aux interrogations concernant notamment les causes de cette pathologie par notamment le lancement d’une étude épidémiologique descriptive et analytique de ce fléau à travers la wilaya de Chlef

- Initier une série d’actions en matière de prévention et de prise en charge des malades par une campagne de sensibilisation et d’orientation des patients

- Favoriser la coordination de l’ensemble des acteurs notamment du mouvement associatif

- Solliciter les services afférents de la Sécurité sociale pour un accompagnement financier des malades démunis.

Houari Kaddour,

Le président du bureau de Chlef de la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme

Plus d'articles de : Algérie

Commentaires (1) | Réagir ?

avatar
klouzazna klouzazna

C'est la raison essentielle pour laquelle le projet "ridicule" du grand minaret devrait être reconverti en Mega-Hopital avec tous les équipements et le personnel qualifié nécessaire sur place !!! le vécu quotidien de nos malades chroniques (cancereux, handicapés, ... etc. ) est un réel parcours du combattant...