Le RCD appelle à une alternative politique au régime

Mohsen Bellabas, président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD)
Mohsen Bellabas, président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD)

Réuni en session ordinaire, à Alger, le 23 janvier 2015, le Secrétariat national du RCD a eu comme ordre du jour l’examen du plan de redéploiement organique du parti, les propositions d’activités des différents secrétaires nationaux pour l’année 2015 et l’évaluation de la situation générale du pays.

L’exposé du secrétaire national à la coordination et aux finances suite au cycle de réunions qu’il a tenu avec les différents départements de l’exécutif a donné lieu à un débat sur la complémentarité et la cohérence des différentes actions retenues.

A ce sujet le président du parti a mis l’action sur les efforts à consentir pour l’ouverture du parti à la jeunesse, aux femmes et au monde du travail. Il a insisté sur le fait que les activités qui seront retenues doivent être auto financées avec les contributions des sympathisants du Rassemblement et la compagne financière des militants ; ajoutant que c’est la seule garantie pour le RCD de sauvegarder l’autonomie et la maitrise de sa ligne politique en faveur de l’alternative démocratique et sociale.

S’agissant de de la situation politique du pays, le Secrétariat National alerte sur la gravité de la défaillance de pilotage de la politique générale du pays. La vacance de pouvoir, corollaire de l’impotence du chef de l’Etat, ne réside plus dans la rareté des apparitions de Bouteflika mais donne lieu à une cacophonie et une confusion que les institutions de l’Etat se sauraient durablement supporter.

L’absence de cap et de projet de développement, malgré une compilation de chantiers inachevés incités par des prix des hydrocarbures hors normes, qui a caractérisé la politique économique de l’Algérie depuis 1999 donne lieu aujourd’hui à la résurgence de toutes les questions, arbitrairement et autoritairement, évacuées par le pouvoir à la faveur d’une manne financière que d’aucuns considéraient comme une chkara sans fond pendant une quinzaine d’années.

Qu’il s’agisse de la question de la confection du budget, de la problématique du gaz de schiste, du malaise dans le système de l’éducation et de la formation ou le secteur de la santé où des transferts sociaux inadaptés qui plombent l’économie, les ministres du gouvernement qui s’expriment ne semblent prendre la parole que pour que contraints et forcés.

Les contradictions qui imprègnent au grand jour le discours des membres d’un même gouvernement sont inquiétantes. Un jour on bloque les recrutements dans la fonction publique, le lendemain on annonce le contraire avec des plans de recrutement. Pour un ministre les soins seront payants et les loyers revus à la hausse alors que le premier ministre réfute péremptoire qu’il n’est pas question de toucher à ces secteurs. Même topo pour le gaz de schiste lorsque le ministre de l’énergie atteste sans aucune équivoque que son exploitation est incontournable, son premier chef, approximatif, le contredit et rassure que nous sommes en phase d’expérimentation, pendant que le ministère de l’environnement, imperturbable, ne pipe mot.

S’il est vrai que ce gouvernement est probablement le plus faible, en terme de compétences, depuis l’indépendance du pays, il faut relever avec force que la politique de prédation et d’humiliation infligée à l’Algérie par les clans au pouvoir pour obtenir la caution des puissances étrangères, a subrepticement fait le reste.

Le discrédit et l’illégitimité qui frappent les institutions conjugués à l’érosion des libertés publiques depuis ces quinze dernières années, pourtant conquises de haute lutte par les algériens, vont fatalement exacerber le climat de défiance politique et de tensions sociales.

Dès lors que toute initiative politique et pacifique est combattue, voire délégitimée, le statu quo actuel risque de créer le lit aux formes d’expression les plus violentes et les plus radicales. Les récurrentes manipulations par le pouvoir de l’extrémisme religieux et le chantage qu’il ne cesse d’agiter face aux ambitions citoyennes de la société pour se maintenir comme moindre mal à côté de l’intégrisme sont vaines.

La mobilisation des populations dans les villes du Sud sur la problématique du gaz de schiste mais aussi sur leur exclusion du développement, l’insoutenable marginalisation et la mal vie qui les affectent et un pouvoir local disparate et asphyxiant qu’ils subissent, témoigne de la maturité citoyenne et administre la preuve que, désormais, la jeunesse et le peuple rejettent le régime et les représentants factices qu’i leur imposent.

Il est grand temps pour tous d’œuvrer, dans la concertation et le dialogue les plus larges, pour concrétiser l’aspiration de notre jeunesse à une Algérie nouvelle et sortir le pays de cette ornière où s’abiment tant d’énergies sans exutoire. La proposition de la construction d’une alternative pacifique et démocratique contenue dans la plateforme de Mazafan, plus que jamais à l’ordre du jour, est le meilleur gage.

Le Secrétariat national du RCD

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Commentaires (3) | Réagir ?

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gestion

MERCI

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sarah sadim

Impossible d'aboutir par une solution politique pacifique, car il faut etre deux pour le faire.

Bouteflika répond par la Police et la gendarmerie et ses officines personnelles et vous voulez discuter avec une matraque.

Le pouvoir meme s'il le voulait, ne négociera jamais, parceque l'énormité des crimes économiques comis par ce clan au pouvoir, fait peur au Chatelin del Mouradia, et, sait trés bien, que nul force dans ce pays ne peut solder ses comptes sans s'autodétruire dans son propre maillage. Ce dernier (maillage des réseaux bouteflikistes) menace d'abord la famille présidentielle et abdelaziz Bouteflika mis sous chantages soft ou direct.

Votre idéologie de démocratie sociale est non "Greffable" sur l'algérie des tribus, du régionalisme et de brigandage généralisé dans ce pays dans toutes ses intitutions, on citera seulement trois exemples: La justice, La santé et l'éducation.

Quand au reste finances, diplomatie, intérieur, religion, commerce et banque d'algérie c'est le domaine privé de Bouteflika.

Alors faites vos comptes et trouvez moi une solution politique pacifique là dedans.

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