La couche-bébé de Sellal établit la confiance chez nos députés !

Contrairement aux déclarations d'Abdelmalek Sellal, l'exploitation du gaz de schiste cuase d'énormes dégâts écologiques.
Contrairement aux déclarations d'Abdelmalek Sellal, l'exploitation du gaz de schiste cuase d'énormes dégâts écologiques.

Le pouvoir donne l'ivresse. Il faut être solide et sincère pour résister à la soulerie du pouvoir. Certains politiques pensent qu'ils sont nés pour commander et rêvent d'un pouvoir illimité.

Pour les "grands" de ce monde, les énergies chères et douteuses sont des obstacles dans leur parcours politique. Ils essayent de les bipasser sans trop crier victoire. Ils évitent de jouer aux stratèges quand leurs têtes heurtent la réalité. C'est la raison qui explique pourquoi les grands refusent de développer des énergies peu crédibles.

Pour mieux comprendre ce qui se passe dans le monde de l'énergie, je continue ce débat par des réalités historiques. Dans les années 1930, Roosevelt avait adopté un programme économique qui s'appuyait sur les énergies renouvelables. La guerre a remis le pétrole au premier plan. Après la crise pétrolière de 1973, Carter relance un programme autour des renouvelables. Les compagnies pétrolières veillent au grain… et installent Reagan au pouvoir. Une démocratie typiquement américaine. Une démocratie dictée par les compagnies pétrolières. Reagan mit fin au contrôle des prix sur le pétrole qui avait adhéré à la crise énergétique du début des années 1970 après l'embargo durant la guerre contre Israël. Le prix de l'essence s'effondra et les années 1980 ne virent pas se répéter les pénuries d'essence des années 1970 aux Etats-Unis et en Europe. La politique de Reagan renforça l'économie américaine et contribua au boom économique des années 1990 au moment où les algériens vivaient des nuits cauchemardes avec les tortures du terrorisme. Un terrorisme créé par les collaborateurs de Reagan aux laboratoires américains basés en Afghanistan. La politique de Reagan a provoqué la chute du baril de pétrole dans le monde. Le baril à atteint 8 dollars durant le règne de Ronald. Cette chute s'est répercutée sur l'Algérie puisque monsieur la science a fait un faut calcul en voyant les choses au bout de son nez. Les conséquences de la politique énergétique américaine ont entrainé le désordre qui règne en Iraq, en Lybie et dans d'autres pays en ce moment.

Les grands de ce monde ne parlent pas couche bébé et ne mentent à leur peuple pour expliquer leur raison d'être dans le décor politique. Ils parlent économie et stratégie pour justifier leur destinée politique. Le gaz de schiste n'est pas un sujet nouveau même ses histoires parcourent les grands titres de nos journaux ces jours-ci. La possibilité du recours aux réserves d'hydrocarbures de schiste fut envisagée par Henry Kissinger dès le lendemain du choc pétrolier de 1973. Barack Obama adopte la même politique que ses prédécesseurs. Le gaz de schiste est son arme de puissance. Ne pouvant pas se permettre un gaz naturel cher, il essaye de se procurer un autre gaz naturel (le gaz de schiste) à bon prix. Il base sa politique sur le gaz de schiste. Il est convaincu que le gaz de schiste va causer l'effondrement du prix du gaz naturel dans le monde. Les politiciens qui encouragent le gaz de schiste veulent nous faire revivre la crise algérienne des années 80.

Nos politiciens minimisent les dangers du gaz de schiste et oublient que l'économie de la fracturation est une économie destructrice. L'histoire de Chakib Khalil de 2004 se répète. En effet, Chakib Khalil a appelé la britannique BP et la norvégienne Statoil pour lancer, en 2004, à In-Salah, un projet de CCS pour 15 ans d'un montant d'investissement de 100 millions de dollars. Dans le cadre du développement du gisement gazier d'In-Salah, d'une capacité annuelle de 9 milliards de mètres cubes, une quantité de 600 millions de mètres cubes par an de CO2, soit 20 millions de tonnes sont réinjectées dans le sol algérien. Ce gaz nocif et dangereux est enterré chez nous. Il va certainement servir à asphyxier les générations futures en cas d'un séisme. A cette époque, nos députés enfonçaient leurs têtes dans un sable carboné. Un sable longtemps pollué par l'américaine Haliburton, la norvégienne Statoil, la française Total et l'italienne ENI.

Je soutiens mes idées par "la tragédie des communs" une œuvre écrite par Harden en 1968. Dans cet ouvrage Harden décrit comment l'accès libre à une ressource pour laquelle la demande est forte mène inévitablement à sa disparition. Chaque individu ayant un intérêt personnel à utiliser la ressource commune de façon à maximiser son usage individuel, tout en distribuant entre chaque utilisateur, est la cause du problème. Ce type de comportement a été traduit en théorie des jeux sous la forme du « dilemme du prisonnier ». Chaque joueur, appelé prisonnier, essaye de maximiser ses bénéfices sans tenter de faire autant avec ceux de l'autre joueur.

Les responsables des compagnies pétrolières sont des experts dans ce jeu, Ils savent que la règlementation dans les pays tiers-mondistes n'est pas solide. Ils sont convaincus que les députés et les sénateurs dans ces pays ne sont pas en mesure de leur demander des comptes comme les députés et sénateurs européens. Les patrons de ces compagnies, souvent corrompus, ne disent jamais que l'extraction du gaz de schiste dévore le capital à une vitesse surprenante, laissant les exploitants sur une montagne de dettes lorsque la production s'écroule. Pour éviter que cette dégringolade n'entaille leurs revenus, les compagnies pétrolières doivent pomper d'avantage pour compenser les puits asséchés par d'autres qui le seront demain. Les experts dans ce domaine nous mettent en garde. Ils nous avertissent que tôt ou tard une telle décision se heurte à un mur, celui de la réalité. Une fois contre le mur de la réalité nos députés ainsi que nos sénateurs vont sentir le gaz de schiste dans la couche bébé. A ce moment bien précis, ils se rappelleront de cette histoire un peu drôle pour exprimer leurs remords.

Nos députés et nos sénateurs savent très bien que la nappe d'eau souterraine algérienne renferme la plus grande réserve d'eau du monde. Une quantité d'eau inépuisable. Avec cette eau, les régions du sud In-Saleh, Adrar, Tamanrasset, Ouargla, Ghardaïa, Boussaâda, Biskra et Laghouat deviennent notre Californie. Je rappelle à nos élus que la raison, admise par tous, de la prospérité de l'Etat de la Californie réside dans le fait que, de 1850 à 1950 les eaux souterraines ont été exploitées extensivement. En 1965 plus la moitié de 41000 millions de mètres cubes par an provenait des eaux souterraines. La Californie retire sa puissance de l'eau. Le pauvre Kadhafi voulait faire la même chose. Il a utilisé cette nappe dans son fleuve artificiel. Certains spéculent que cette idée est la cause de son élimination.

Je demande aux politiciens qui minimisent le danger de la fracture hydraulique d'écouter les politiciens tunisiens quand ils parlent du gaz de schiste « Selon une étude internationale menée par les Etats Unis, la Tunisie dispose de réserves estimées à 500 milliards de mètres cubes. Cela signifie une autonomie de consommation estimée à 80 ans. En Tunisie, l'usage de l'eau est une question de priorité. La Tunisie présente un indicateur de 433 m3 par habitant et se situe à la 9ème place du classement mondial des pays menacés de pénurie d'eau. D'après le rapport de la Commission européenne, la fracturation hydraulique utilise entre 10,000 à 25,000 m3 d'eau par puits. Les Tunisiens reprochent également l'utilisation des produits chimiques. Utile dans ce sens de regarder de près quels sont les produits chimiques et quel est l'impact de cette fracture qu'on va faire dans la roche mère qu'il faut maîtriser. Les Tunisiens disent clairement que l'Algérie est convaincue de l'importance du gaz du schiste. Ils annoncent qu'il est important de mettre tout sur la table et savoir comment gérer cette affaire vu l'impact global de cette ressource".

Puisque les politiciens tunisiens parlent de l'Algérie, je continue ce texte par une réalité politico-scientifique. Cette réalité est amusante. Le gaz de couche est un gaz emprisonné dans une couche de charbon. Le gaz de schiste est emprisonné dans une roche imperméable argileuse. Les deux gaz sont essentiellement composés de méthane. Comme le gaz de couche et le gaz de schiste, le gaz bébé est un gaz méthane emprisonné dans une couche bébé. Si ces gaz passent à travers les couches bébé parfumées fabriquées par une firme américaine proche de Chakib Khalil les choses deviennent sérieuses. Le passage de ce gaz à travers cette couche bien conçue, lui permet perdre son odeur de méthane. Si nos experts en énergie arrivent à stocker ce gaz bébé bien filtré nous serons un pays moderne et l'air de notre atmosphère émettra une odeur de roses et de lilas !

Un peu de sérieux ! Certains politiciens ne font pas la distinction entre le gaz de schiste et le gaz de couche. Ils pensent au gaz bébé quand ils parlent du gaz de couche. Ils oublient que quand le gaz de schiste se mélange au gaz bébé dans la couche politique nous devons nous préparer à un désastre écologique dans nos eaux souterraines. Le désastre dans les eaux souterraines fait tomber le rêve californien à l'eau.

Il faut avoir l'audace de dire la vérité au peuple même si elle n'est pas toujours agréable à entendre. Plus nous résistons à la vérité, plus les gens sont portés à nous mentir. En politique, la vérité est toujours relative. Quand nos politiciens parlent des couches bébé, ils essayent de cacher la vérité à leur peuple. J'ai un grand respect pour le peuple algérien. Je m'excuse de dire que le peuple à qui on ment est relativement responsable du mensonge.

Nos élus lèvent la main pour dire oui et ignorent qu'entre 2005 et 2009, les sociétés de fracturation hydraulique ont utilisé 95 produits contenant 13 différents cancérigènes. Cette information vient du rapport (Rapport d'avril 2011, de la Commission de l'énergie et du commerce commandé par un groupe minoritaire de la Chambre des Représentants du Congrès des États-Unis). Dans ce rapport on trouve les produits chimiques très dangereux pour la sante de nos pauvres bébés qui ne peuvent pas se permettent des couches spéciales. Le naphtalène n'est pas un parfum agréable. C'est un cancérigène possible pour l'homme. Le benzène n'est pas un produit de beauté. C'est une substance cancérigène. L'acrylamide est toxique et cancérigène pour l'homme. Les environnementalistes savent que les entreprises pétrolières ont utilisé le plus grand volume de liquides contenant plusieurs agents cancérigènes au Texas, au Colorado, et en l'Oklahoma.

Les politiciens parlent des couches-bébé quand certaines sources d'information parlent de la Sonatrach qui envisage un premier puits test avec le Norvégien Statoil et l'Espagnol Repsol pour faire des études. Je me demande si nos députés sont au courant de cette étude ? Je me demande si nos sacrés élus savent que pour les industriels pétroliers, la surestimation des gisements de gaz de schiste permet de faire passer au second plan les risques liés à leur exploitation.

En conclusion : chez nous, les députés pensent que le gaz de schiste va absorber le chômage à la manière l'américaine. Mais l'histoire de la couche bébé dans le gaz schiste laisse les chômeurs naviguer dans le doute et l'incertitude même si cette couche établit la confiance chez nos députés. Ils pensent que les chiffres de l'emploi sont un peu erronés dans la mesure où tous les pays qui croient au mirage américain ne disposent que d'estimations sommaires de ressources que les experts américains annoncent.

Pr Omar Chaalal

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Commentaires (2) | Réagir ?

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adil ahmed

danke schoon

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khelaf hellal

Résorber le chômage chez les populations actives du Sud tout en sacrifiant leur environnement vital, voilà la solution que Sellal veut faire enteriner par les Députés. De l'autodestruction qui ne dit pas son nom, il veut faire du Sahara un no man's land ou toute forme de vie propre, naturelle et biologique sera impossible.