Gaz de schiste : le double discours du gouvernement

Abdelmalek Sellal tente de rassurer.
Abdelmalek Sellal tente de rassurer.

Après avoir annoncé avec une pointe de fierté que l’Algérie a commencé à forer son premier puits de gaz de schiste, Abdelmalek Sellal fait mine de faire marche arrière.

Mais diable, qui d’Abdelmalek Sellal et Youcef Yousfi dit la vérité dans cette affaire de gaz de schiste ? Comme pour répondre aux milliers d’opposants à l’exploitation du gaz de schiste dans leur région d’origine, Abdelmalek Sellal sort de sa réserve. "Je l'ai dit et je le répète, nous n'en sommes pas à l'étape d'exploitation du gaz de schiste, c'est une question qui n'est pas inscrite à l'ordre du jour du Gouvernement", a indiqué M. Sellal à l'émission "Hiwar Essaa" (Débat de l'heure) de la Télévision algérienne.

Cette déclaration suffira-t-elle pour rassurer les manifestants d’In Salah, Tamanrasset et des autres régions qui manifestent leur opposition au gaz de schiste ? Peu probable quand on connaît les revirements du gouvernement.

Car, en même temps ou presque, le ministre de l’Energie donne un autre son de cloche. Il continue de proner l'exploitation proche du gaz de schiste. Et il rappelle que "cette loi a été présentée au Conseil du gouvernement et approuvée en Conseil des ministres. Le texte a été remis au Parlement. Les députés, et à travers eux tout le peuple, ont voté en faveur de cette loi", bougonne-t-il fièrement agacé par tout l'opposition à son projet.

Alors qui dirige ce gouvernement : Sellal ou Yousfi ? Forcément, il y en a un qui ne dit pas la vérité. Ou plus grave, se sont-ils répartis les tâches pour brouiller les manifestants d’In Salah qui manifestent depuis décembre ?

A la charge de Sellal qui fait le pompier, il faut rappeler que le gouvernement a donné même un calendrier pour l’exploration et ensuite l’exploitation de ce gaz non-conventionnel.

Pour bien huiler son message, Sellal ajoute, sans rire, que "le Gouvernement a fixé, sur instruction du Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, des délais pour les études allant jusqu'à 2022 à même de mieux cerner le sujet et connaître les réserves souterraines en gaz de schiste". Mieux encore : "Nous n'avons, jusqu'à l'heure, accordé aucune autorisation pour l'exploitation du gaz de schiste et nous ne comptons pas le faire à court terme". Eh bien voilà, pourquoi tout ce tintamarre suggère Abdelmalek Sellal sur un sujet qui n’a pas encore lieu. Il précisera même que "l'actuel programme énergétique (en hydrocarbures conventionnels) se poursuivra jusqu'en 2030". Ça en revanche on le savait un peu.

Mais le premier ministre a sorti son autre carte : celle du respect de la nature. Se découvrant grand écologiste devant l’éternel, Sellal ajoute doctement : "La politique suivie actuellement par le Gouvernement pour le développement de la production énergétique nationale est basée sur les investissements en énergies renouvelables, l'éventuelle exploitation du gaz de schiste étant laissée aux générations futures le cas échéant"

On connaissait le premier ministre enclin à l’humour, mais sur le gaz de schiste, il se surpasse. Selon notre premier des ministres, une fois les deux forages réalisés à Ahnet, "des études seront menées sur une période de quatre ans", Puis prévient que le projet tiendra compte de «la préservation de la nappe phréatique et de la santé du citoyens". Les opposants peuvent plier leurs banderoles, rentrer leur colère et aller se coucher tranquillement, le gouvernement veille sur l’environnement.

Yacine K.

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Commentaires (6) | Réagir ?

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khelaf hellal

C'est à l'ex Directeur général de la gendarmerie, aujourdhui DGSN d'en décider, de nous filer les tuyaux pour l'exploitation du gaz de schiste au Sahara, on n'a pas de ministére de l'environnement, ni des spécialistes dans le domaine pour trouver l'issue à ce bras de fer somme toute légitime parceque ce pouvoir nous a déjà envoyés au purgatoire, il constate, reconnait et avoue ses cuisants échecs mais il s'accroche tout de même à son perchoir pour nous en fomenter d'autres.

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khelaf hellal

Ce pouvoir constate, reconnait et avoue ses cuisants échecs politiques mais il s'accroche tout de même à son perchoir pour nous en fomenter d'autres échecs, une machine à échecs jusqu'à en dupliquer ses anciens échecs, toute honte bue.

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hamid djeffer

C'est un idiot, apres 50 d'independance ile parle comme chadli, il ne sait pas de qoui il parle, son francais personne la comprenne seulement lui, a chaue fois il parle il crie plus de divison.

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