Les menteurs au pouvoir au Québec en 2015

Philippe Couillard.
Philippe Couillard.

Les actions du gouvernement libéral du premier ministre Philippe Couillard ramènent au centre du débat démocratique le principe des élections. À quoi servent-elles si les députés élus n’ont aucune obligation de tenir leurs promesses électorales ?

Les élections sont-elles encore un outil valable pour les citoyens du Québec ? Le premier ministre Philippe Couillard a reconnu que sa modulation du tarif des services de garde avait soulevé un problème. C’est le même problème que soulève sa promesse faite en campagne électorale de ne pas hausser les taxes ou l’impôt des Québécois. Sitôt élu en début de 2014, le nouveau premier ministre s’est dépêché à imposer de façon subtile un demi-milliard en hausses de taxes. Il coupe aussi de 300 millions de dollars dans les transferts de Québec aux municipalités, ce qui les force à hausser les taxes foncières. Les compressions de 700 millions dans les dépenses publiques amènent la réduction des effectifs de l’État. Les crédits d’impôt aux entreprises seront amputés de 400 millions. Le portefeuille des contribuables sera donc fortement touché en 2015 malgré les promesses électorales. Pourtant, les élus ont gardé leur régime de retraite doré et le ministre de l’Éducation, Yves Bolduc, a toujours sa prime. Les ministres n’hésitent pas non plus à se payer de dispendieuses rénovations de leurs bureaux.

Philippe Couillard a promis en campagne électorale que le Parti libéral du Québec serait le parti des régions. Dès qu’il a été élu, son gouvernement a coupé de plus de la moitié les budgets de fonctionnement des Centres locaux de développement et abolit les Conférences régionales des élus. Les Cégeps et universités qui sont vitaux pour le développement des régions où ils sont installés ont aussi été fortement coupés. La perte d’emploi en région est forte et touchera durement leur tissu social. En agissant de façon si clairement mensongère en un si court délai, le gouvernement contribue au cynisme et au mépris envers la politique. Aucun mensonge n'est trop gros. Le pouvoir de choisir que représente le vote n’existe plus si la fausse représentation des candidats est légitimée par un système qui récompense dans les faits les menteurs.

La colère qui monte au sein de la classe moyenne est non seulement justifiée, mais incurable. Au Québec, les citoyens ne peuvent obtenir la destitution d'un député. Dans d’autres provinces canadiennes comme la Colombie-Britannique, une pétition signée par un nombre suffisant de citoyens peut déclencher des élections. Mais dans la belle province, les gens se sont fait mentir, le savent et voient qu’il n’y a aucune manière pour eux que justice soit faite. Pourquoi la société québécoise punit-elle les menteurs partout sauf en politique ? Leurs élus peuvent mentir à volonté et rire de leurs opposants qui veulent dire la vérité aux citoyens. Ils tirent avantage de leurs mensonges et n’en ont aucune conséquence négative. Dans un monde où le mensonge est récompensé, ce sont les menteurs qui ont le haut du pavé.

Michel Gourd

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Commentaires (1) | Réagir ?

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uchan lakhla

Pour quoi ne pas se préoccupé des mensonges du président de la France, du programme qu'il applique alors qu'il est élu sur un autre, de l'aile ultra libérale qui a pris le pouvoir grâce au président alors qu'il a gagné les élections grâce à la gauche, en France comme au Quebec il n'y a pas de votation citoyenne, il n' y a pas référendum révocatoire du roi de France et de sa cour, pour quoi le président force la main au peuple qui a dit non à la nouvelle constitution européenne, des dépenses faramineuses des élus, des comptes en Suisses et ailleurs de ministres de gauche, d'élus qui ne paye aucun impôts, pourtant ils siègent toujours à l'assemblée.