Azerbaïdjan: Radio Free Europe perquisitionnée, elle risque la fermeture

Cette radio est financée par les Etats-Unis.
Cette radio est financée par les Etats-Unis.

Le bureau de Radio Free Europe en Azerbaïdjan a été perquisitionné vendredi par les forces de l'ordre de cette ex-république soviétique du Caucase du Sud et risque la fermeture, a indiqué à l'AFP son directeur Kenan Aliyev.

Le Parquet général d'Azerbaïdjan, accompagné de policiers armés, a perquisitionné les locaux de cette radio financée par les Etats-Unis faisant valoir qu'il y avait une décision du tribunal de fermer le bureau, a déclaré M. Aliyev. Le parquet n'a toutefois pas précisé s'il s'agissait d'une fermeture temporaire ou définitive, selon la même source.

Notre équipement et nos ordinateurs ont été confisqués. Les journalistes ont été forcés de quitter le bureau. Le téléphone et l'internet ne marchent plus, a-t-il précisé, en estimant que cette opération faisait partie d'une campagne générale de répression des médias indépendants en Azerbaïjdan. L'organisation Reporters sans frontières a dénoncé un nouveau coup porté à ce qui reste d'information indépendante dans le pays, dans un communiqué.

Radio Azadliq, le service azerbaïdjanais de Radio Free Europe/Radio Liberty, est la dernière victime en date de la campagne d'éradication du pluralisme menée par les autorités azerbaïdjanaises, ajoute RSF.

Tant de détermination et si peu de scrupules appellent une réponse extrêmement ferme de la part des institutions internationales et partenaires étrangers de l'Azerbaïdjan, a exhorté Johann Bihr, responsable du bureau Europe de l'Est et Asie centrale de l'organisation.

La perquisition intervient après l'arrestation en Azerbaïdjan début décembre d'une célèbre journaliste d'investigation de Radio Free Europe, Khadija Ismayilova, qui a été placée en détention provisoire pour deux mois.

L'ONG Amnesty International avait condamné son arrestation comme une nouvelle initiative visant à museler les médias indépendants dans le pays. Pour sa part, Ramiz Mehdiev, le chef de l'administration du président Ilham Aliev, avait accusé de trahison les journalistes de la radio, en les qualifiant de cinquième colonne travaillant pour les services spéciaux étrangers, dans un communiqué publié en décembre.

Ces derniers mois, plusieurs organisations financées de l'étranger ont fait l'objet des perquisitions similaires et ont été fermées. Les organisations de défense des droits de l'homme accusent régulièrement le régime du président Aliev d'atteintes à la liberté d'expression et de faire emprisonner des opposants dans ce pays riche en hydrocarbures situé sur les bords de la mer Caspienne.

AFP

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