Alimentaires: le café bondit, le cacao se stabilise et le sucre rééquilibre

Le prix du café a augmenté considérablement.
Le prix du café a augmenté considérablement.

Les prix des alimentaires terminent l'année en ordre dispersé, le café ayant fortement grimpé à cause d'une sécheresse au Brésil en 2014, le cacao restant soutenu par un déficit d'offre, alors que le sucre reste plombé par une surabondance d'offre.

Café : le grand gagnant de 2014

Contre toute attente, le café a été le grand gagnant de cette année 2014 après une sécheresse au Brésil, premier producteur mondial, alors que le marché souffrait d'un surplus d'offre. Les prix l'arabica et du robusta ont gagné respectivement 50% et 16% en 2014.

Grevé par une offre pléthorique en 2013, les cours du café ont bondi au printemps 2014 après une sécheresse exceptionnelle au Brésil en janvier et février qui a empêché le bon développement des fruits des caféiers. Si depuis mai le retour des pluies au Brésil - synonyme d'une meilleure récolte - combinée à un réal affaiblit face au dollar ont pesé sur les cours, la demande devrait continuer à surpasser l'offre en 2015.

La Conab, une agence du ministère Brésilien de l'agriculture, a estimé lundi la production d'arabica du Brésil pour 2014 à 45,3 millions de sacs de 60 kilos (dont 32,2 millions de sacs d'arabica), soit 7,7% ou 3,8 millions de sacs de moins que l'année précédente.

"Même si une partie du déficit du marché devrait être en partie couvert par le retour de la Colombie sur le marché et une meilleure gestion de l'épidémie de rouille en Amérique", selon l'organisation internationale du café (ICO). Les marchés auront donc les yeux rivés sur les prévisions climatiques au Brésil en 2015, les cultures ayant besoin de précipitations régulières pour se développer de façon optimale.

Pour ce qui est du robusta, des rapports mitigés sont parvenus du Vietnam et une baisse de la production est attendue en Indonésie, toujours selon l'ICO. "Les prix du robusta se sont renforcés grâce à une offre diminuée par l'amoncellement de stocks au Vietnam, premier exportateur de robusta", pour compenser par anticipation une baisse de production prévue la saison prochaine, a souligné Ecobank.

Le cacao se stabilise

Le cacao côté à Londres a progressé de 15% en 2014, et la fève brune échangée à New York a pris 13% sur l'année. Cette année encore le cacao a défié les tendances baissières qui ont plombé la plupart des matières premières, le déficit d'offre de cacao combiné à l'épidémie d'Ebola en Afrique ayant poussé les cours du cacao à des niveaux inégalés depuis 2011, fin Septembre. Les prix du cacao ont atteint le 25 septembre 2014 leurs plus hauts niveaux depuis le printemps 2011, à 2187 livres sterling la tonne à Londres et 3399 dollars la tonne à New York

En s'approchant des frontières de la Côte d'Ivoire et du Ghana, le virus a entraîné une forte hausse des cours, les opérateurs craignant que l'offre ne soit perturbée dans un marché déjà perçu comme étant déficitaire.

L'Afrique de l'ouest regroupe les plus grands producteurs mondiaux de cacao, la Côte d'Ivoire et le Ghana étant respectivement le premier et le deuxième fournisseurs mondiaux de la fève brune utilisée pour fabriquer du chocolat.

Une fois les craintes sur une éventuelle propagation de l'épidémie écartées, la prime de risque liée à Ebola s'est dissipée, laissant les prix du cacao se stabiliser. Mais le risque de déficit d'offre dans le marché du cacao demeure, selon des analystes. Pourtant, le marché mondial du cacao a enregistré un surplus d'offre de 40'000 tonnes lors de la saison dernière (2013/2014), selon l'Organisation internationale du cacao (ICCO).

Mais le marché table toujours clairement sur un déficit d'offre pour les années à venir, l'ICCO a d'ailleurs dû démentir en fin d'année les spéculations selon lesquelles le marché mondial du cacao pourrait souffrir d'un déficit allant jusqu'à un million de tonnes d'ici à 2020.

A plus court terme, les livraisons en Côte d'Ivoire et au Ghana ont ralenti à la fin de l'année 2014, ce qui pourrait continuer à soutenir les prix en 2015, selon les experts d'Ecobank. Mais la croissance de la demande de fève brune en Europe, mais aussi en Chine et en Russie pourrait ralentir, les perspectives mondiales ternes pesant sur l'appétit pour le cacao.

Le sucre se rééquilibre doucement

Le sucre côté sur le Liffe de Londres a perdu 12% en 2014, et le sucre échangé à New York a baissé de 8% sur l'année. Le sucre a été, cette année encore, durement touché par l'abondance d'offre même si les cours de la matière première avaient bondi en milieu d'année portés par un fort ralentissement de la récolte de canne à sucre au Brésil. Mais les perspectives du marché pourraient commencer à s'améliorer en 2015.

La production mondiale de sucre a été solide cette année, et devrait continuer sur cette lancée pour la saison 2014/2015, plombant encore les prix dans un marché où les stocks sont déjà abondants, selon des analystes.

Cependant, un peu de répit pourrait venir de la baisse de la production brésilienne de sucre. Le Brésil est le premier producteur de sucre, devant l'Inde (également premier consommateur mondial de sucre) et l'Europe, et a été affectée par une intense sécheresse qui a sévi en début d'année.

La quantité de canne à sucre transformée dans les usines du centre-sud du Brésil, principale région sucrière du pays, a fortement ralenti. D'après l'association de l'industrie brésilienne de sucre de canne Unica, entre le 1er avril, date du début de la récolte, et le 30 novembre, 554,09 millions de tonnes de canne à sucre sont passées en usine dans la région, en baisse de 3% par rapport à la même période en 2013. Les analystes du courtier Czarnikow estiment que l'offre et la demande pourraient se rééquilibrer dans le marché du sucre pour la saison prochaine, même si les stocks seront toujours bien achalandés.

"Les perspectives s'améliorent pour le sucre en 2015, alors que l'on s'attend à un premier déficit mondial en six saisons à cause d'exportations moindres venant du Brésil, une plus grande utilisation du sucre de canne pour la production d'éthanol et une baisse d'investissement dans les raffineries de sucre," ont constaté les experts d'Ecobank.

Mais même si l'offre et la demande se rééquilibrent, cela ne va pas immédiatement résoudre le problème des stocks existants, et ne va pas aider les prix de la matière première, selon l'Organisation mondiale du sucre (ISO).

Sur le Liffe de Londres, la tonne de Robusta pour livraison en mars valait 1893 dollars mercredi à 11H40 GMT/12h40 HEC, contre 1955 dollars le vendredi précédent à 11H00 GMT. Sur le ICE Futures US de New York, la livre d'Arabica pour livraison en mars valait 171,85 cents, contre 175,55 cents cinq jours auparavant.

A Londres, la tonne de cacao pour livraison en mars valait 1996 livres sterling, contre 1.986 livres sterling le vendredi précédent. A New York, la tonne pour livraison en mars valait 2978 dollars, contre 2.981 dollars cinq jours plus tôt.

A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en mars valait 391,90 dollars, contre 391,50 dollars le vendredi précédent. A New York, la livre de sucre brut pour livraison en mars valait 14,81 cents, contre 15,34 cents cinq jours auparavant.

AFP

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