Des milices islamistes mènent un raid contre un terminal pétrolier en Libye

Les milices islamistes s'attaquent aux positions pro-gouvernementales.
Les milices islamistes s'attaquent aux positions pro-gouvernementales.

Une coalition de milices islamistes a mené mardi un raid aérien sur un secteur proche du principal terminal pétrolier de Libye, dans l'est du pays, que défendent les forces du gouvernement reconnu par la communauté internationale, a annoncé un responsable pro-gouvernemental.

Dans ce contexte de violences, la mission de l'ONU en Libye (Unsmil) a condamné la grave escalade militaire et appelé à une fin immédiate des opérations militaires afin de donner une chance au dialogue politique. Les combattants de Fajr Libya, une coalition de milices islamistes qui contrôle la capitale Tripoli et plusieurs villes de l'ouest, cherchent à s'emparer depuis plusieurs jours du terminal d'al-Sedra (est).

Il s'agit du premier raid aérien de Fajr Libya sur le Croissant pétrolier, une région qui comprend les terminaux d'al-Sedra, de Ras Lanouf et de Brega, les plus importants de Libye. Un avion a tiré des missiles sur un secteur à l'ouest du terminal d'al-Sedra mais la défense antiaérienne y a fait face. Les missiles n'ont causé ni dégâts ni victimes, a indiqué à l'AFP Ali Al-Hassi, porte-parole des gardes de sécurité. Selon lui, Fajr al-Libya pourrait avoir voulu viser des appareils de l'état-major stationnés sur une piste d'atterrissage de la compagnie pétrolière de Ras Lanouf. L'armée avait envoyé lundi des renforts à l'aéroport de Ras Lanouf pour défendre les installations du Croissant pétrolier, la région pétrolière la plus riche de Libye.

Mardi, le gouvernement a dénoncé le raid de Fajr Libya, soulignant qu'il était intervenu alors que l'armée progressait vers Tripoli et avait pris le contrôle du poste-frontière de Ras Jédir, à la frontière tunisienne. Selon le porte-parole de la compagnie nationale de pétrole Mohamed al-Harari, la production du pays a reculé de manière considérable, après l'arrêt des opérations dans les ports de Sedra et Ras Lanouf en raison des combats.

Seuls les ports de Brega et Hariga ainsi que les champs offshore sont opérationnels, a-t-il ajouté. Les opérations dans le port de Mellita, le seul à l'ouest de Tripoli, se limitent au traitement du gaz en raison de la fermeture du champ pétrolier de Fil, selon lui. Selon des experts, la production de brut a baissé à près de 250.000 barils par jour alors qu'elle atteignait 800.000 b/j avant les combats des derniers jours.

D'autre part, les combats ont repris mardi entre les forces gouvernementales et les milices de Fajr Libya à l'ouest de Tripoli, dans la zone d'Abou Kammache, près du poste de Ras Jedir, à la frontière tunisienne. Dimanche, 17 personnes, dont au moins 13 combattants de Fajr Libya, avaient été tuées dans une frappe aérienne des forces pro-gouvernementales sur Abou Kammache, selon une source militaire. Dans la capitale Tripoli, une voiture piégée a explosé mardi près de la direction de la sécurité, sans faire de victimes, selon une source de sécurité.

La Libye est plongée dans le chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi au terme de huit mois de conflit en 2011. Livré aux milices, le pays est dirigé par deux Parlements et deux gouvernements - l'un proche des milices islamistes et l'autre reconnu par la communauté internationale - qui se disputent le pouvoir.

Dans son communiqué appelant à la fin des violences, l'Unsmil affirme que le pétrole libyen appartient au peuple libyen et ne devrait pas être instrumentalisé par un groupe quelconque. Le dialogue est une demande de la vaste majorité des Libyens et il n'y a pas d'alternative.

AFP

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