Ramdane Achab : "Tamazight est menacée de disparition"

Ramdane Achab, chercheur en tamazight, auteur et éditeur.
Ramdane Achab, chercheur en tamazight, auteur et éditeur.

Intervenant lors d’une conférence, organisée par l’association des enseignants de tamazight de la wilaya de Tizi-Ouzou, Ramdane Achab a souligné que "l’Etat est appelé à engager des mesures politiques très fortes pour la protection de cette langue, aujourd’hui menacée de disparition."

Ces mesures consisteront, entre autres, à la mise en place "d’institutions qui vont prendre en charge cette langue en termes d’aménagement, d’enseignement, de promotion (...), de manière plus efficace que ce qui se fait actuellement", a-t-il expliqué, ajoutant que les mesures engagées par l’Etat pour la promotion de cette langue à travers, notamment, sa constitutionnalisation en tant que deuxième langue nationale, son introduction dans les médias lourds et dans le système scolaire, "restent insuffisantes et n’ont pas abouti à la promotion de cette langue qui est en continuel déclin", selon lui.

Le conférencier, qui a suggéré aussi la mise en place d’une "protection juridique" de cette langue et d’une académie de la langue Amazighe, a estimé que la situation de "recul de tamazight dans les régions berbérophones a été principalement induite par la déstructuration du système sociétal berbère et l’influence exercée par d’autres langues."

"La désorganisation de la société berbère a commencé durant la période du colonialisme français, et a eu pour conséquence la création de grands écarts entre les différents parlers berbères (Kabyle, Chaoui, Mozabite, Targuià)", a-t-il indiqué, relevant que ces parlers, qui présentaient si peu de différences jusqu’au début du 19ème siècle, se sont tellement éloignés les uns des autres que "les berbérophones ont, aujourd’hui, du mal à se comprendre entre eux".

Si Ramdane Achab sort de sa réserve c'est que l'heure est grave. Car ce chercheur et éditeur n'a pas pour habitude de parler dans le vide. Il est connu pour ses analyses particulièrement justes et son sérieux. Cette déclaration sur les risques de disparition de tamazight est le cri de coeur d'un militant engagé pour tamazight.

R.N./APS

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Commentaires (11) | Réagir ?

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louab MAKLOUFI

Azul, Nous allons vers notre perte de notre langue millénaire, le TAMAZIGH "je fais une parenthese Historique dont j'espere avoir un avis" l'Occident et le colonialisme francais en sont les principaux responsables pour ce qui est de la France elle à procédée en 1891 à l'arabisation forcée des patronymes berberes, une arabisation des populations kabyles du fait de la resistance contre l'occupation coloniale une repression sans précédent certains le paieront cher d'autrest seront expatriés en Nouvelle Caledonie, à l'indépendance la France assistera à l'installation et la prise de pouvoir des Arabophones ce qui suit aujourd'hui l'arabisation à tous les niveaux sans se soucier de la langue AMAZIGH. Aujourd'hui que pouvons nous faire??? Voila une question qui nous concerne tous, Allons nous laisser avaler par une culture Araboislamique qui n'est pas la notre????

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Raveh Aksel

Je suis loin de partager cette sentence pessimiste de Mr Achab Ramdane, même si la volonté manifeste des autorités algériennes est de torpiller chaque jour que dieu fait, l'enseignement de cette langue et que la menace est réelle! Car, finalement pourquoi voulez vous que l'enseignement de tamazight soit excellent alors que les sommes colossales du système éducatif n'arrivent pas a ce que l'arabe soit enseignée correctement ! Il suffit de regarder ce que sont devenues la TV 4 et la chaîne 2 pour comprendre que ce qui est recherche est de dissoudre l’identité berbère dans l'araboislamisme. En tout cas, la règle est que ce pouvoir autiste et médiocre ne peut avoir un secteur qui marche normalement, ce n'est pas dans sa culture !!

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Massinissa Umerri

Aksil - Est-ce la unemaniere de te/nous soulager ? De mon avis, personne n'a aussi bien reussi. Tu t'imagines, autant de degats, a l'epicentre et NOYAU du monde occidental et en si peu de temps ? Plus d'un siecle durant fransa avec son emir de circonstance n'a pas reussit, ce que les "autochtones" ont realise' en 30 ans (62-92). Tu parles, maintenant alger compte plus d'Osama, d'Arafat que la Palestine et le Yemen reunis ! Je me souviens encore des debuts de boutertoura a al mouradia (le nom tjrs turk) reservais des receptions de chef d'etat avec une paie consequante, a ce Qadrawi, qui venait a Tizi, insulter les Etudiantes Kabyles - trop liberales pour le boutertoura, que je suppose n'aura jamais pu se trouver une femme Kabyle ! Enfin.

Je traine ici, comme d'autres Kabyles, mais en toute verite' et realisme: Seul, le projet du MAK, adresse le vrai probleme (ne serait-ce Kabyle), et donc necessairement la vraie solution. Tout autre gesticulation est voue'e a l'echec. Mon espoir est que d'ici le temps de la separation, les Algeriens auront suffisemment muris de nos interventions, pour la separation definitive ne soit pas rouge de Sang Khorotto.

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