Québec : un gouvernement sans foi ni loi

Philippe Couillard
Philippe Couillard

Le gouvernement dirigé par Philippe Couillard innove de plusieurs manières la façon de gérer la société.

Les codes de conduites auxquelles la population du Québec était habituée sont sciemment rejetés. C’est le respect même des contrats négociés et signés qui est nié par le projet de loi 3. La valeur de la parole donnée est de même reniée par l’augmentation des frais de garderie. Ne respectant ni les lois ni même la base des relations d’affaires, le gouvernement Couillard ne fonctionne actuellement qu’à la pression populaire. Tout ce qui n’est pas décrié avec véhémence sur la place publique sera adopté selon les désirs des gestionnaires. La commission Robillard est un bon exemple de cette méthode de travail. Sans aucune profondeur, le rapport qu’elle a produit n’a été créé que pour faire avaler les augmentations de tarif et les coupures de service en menaçant les personnes et structures touchées de dommages encore pires s’ils résistaient.

Cette méthode de travail n’est donc pas fondée sur la loi ni les valeurs reconnues dans la société. Elle se base sur la faiblesse du système électoral québécois. Le gouvernement élu y a tous les pouvoirs et ne peut être renversé pour la duré de son mandat quelque soit son niveau de turpitude. À court terme, il peut changer tant les lois que les règles de conduite sociales sans en subir de pénalité. Il peut même commettre sciemment des actes illégaux selon les codes criminels et civils. Toutes ces actions ne seront finalement sanctionnées qu’après un jugement en cour suprême, soit dans une dizaine d’années. Les intérêts de l’élite sont donc systématiquement privilégiés à ceux de la population.

Les dommages que peuvent entraîner des décisions impopulaires sont d’ailleurs bien relatifs puisqu’ils sont reportés à la prochaine période électorale. Les dernières élections ont montré que le pouvoir du marketing est rendu tel en ce début de 21e siècle que les comtés se gagnent ou se perdent sur des points qui ont peu à voir avec la qualité de la gestion de l’État. La manipulation des médias sociaux est maintenant la norme et non l’exception. Si on considère les démocraties comme des sociétés ou le peuple gère le peuple pour le peuple, il est difficile dans l’état actuel des choses de défendre que le Québec en soit véritablement une.

Michel Gourd

Plus d'articles de : L'actu en Algérie et ailleurs

Commentaires (0) | Réagir ?