L'Ukraine et la Russie ébauchent des solutions au conflit gazier pour l'hiver

Un accord sur le gaz sur le gaz est ne passe d'être trouvé entre l'Ukraine et la Russie
Un accord sur le gaz sur le gaz est ne passe d'être trouvé entre l'Ukraine et la Russie

Moscou et Kiev ont ébauché vendredi des pistes pour débloquer avant l'hiver leur contentieux gazier, qui pourrait avoir des conséquences sur l'Europe, alors que des combats entre l'armée et les séparatistes prorusses ont fait une nouvelle victime en Ukraine.

Les ministres russe et ukrainien ont trouvé un accord intérimaire, visant à assurer l'approvisionnement jusqu'au printemps de l'Ukraine mais aussi de l'Europe -- dont les importations de gaz russe transitent par l'Ukraine--, a affirmé le commissaire européen sortant à l'Energie Günther Oettinger, à l'issue de négociations tripartites (Ukraine/Russie/UE) à Berlin.

Pourtant cet accord semblait encore incertain. Il y a une proposition de la Commission européenne. Mais pour l'instant, on n'a pas trouvé de solution acceptable pour tous, a déclaré à l'AFP le ministre ukrainien de l'Energie, Iouriï Prodane.

Selon cet accord préliminaire --ou proposition selon les termes de Kiev-- qui doit être approuvé par les deux gouvernements et faire l'objet d'une nouvelle réunion dans la même configuration la semaine prochaine, Kiev paiera d'ici la fin de l'année 3,1 milliards de dollars au fournisseur russe Gazprom, des arriérés sur des livraisons du printemps dernier.

Gazprom serait également prêt à livrer à l'Ukraine au moins 5 milliards de mètres cubes de gaz dans les mois qui viennent, contre paiement anticipé, au prix de 385 dollars pour 1.000 mètres cubes, notamment pour renflouer les réserves ukrainiennes à sec et permettre au pays d'assurer correctement sa fonction de transit vers l'Europe, a assuré M. Oettinger. Nous avons préparé un plan pour l'hiver qui peut servir de base pour résoudre les problèmes, a affirmé aussi le ministre russe Alexandre Novak.

Des blessés dans l'Est

Mais l'enchaînement des différentes étapes ne semblait pas faire consensus. La partie ukrainienne n'est prête à payer sa dette que si Gazprom s'engage sur des livraisons pendant l'hiver, a déclaré Iouriï Prodane, laissant entrevoir un nouveau bras de fer sur un sujet qui a contribué à empoisonner encore un peu plus les relations entre les deux pays ces derniers mois.

Le conflit, qui porte essentiellement sur les prix du gaz, a été porté devant un tribunal d'arbitrage à Stockholm mais le verdict sera rendu seulement l'an prochain, et une solution de court terme est impérative alors que déjà en Ukraine plusieurs villes n'ont plus l'eau chaude.

Dans l'est du pays, la trêve des combats se consolide le long de la ligne de front dans les régions séparatistes russophones de Donetsk et de Lougansk. A Chtchastie, à 20 km de Lougansk, un civil a cependant été tué et 16 blessés lorsque les rebelles ont ouvert le feu vendredi en direction de la ville, prenant notamment pour cible l'hôpital, a affirmé Vladislav Seleznev, un porte-parole de l'armée régulière.

Trois soldats ukrainiens ont par ailleurs été blessés près de Kamianka, dans la région de Donetsk, lors d'une attaque rebelle, a annoncé l'armée ukrainienne. L'intensité des combats reste cependant sans commune mesure avec celle qu'ils avaient atteint avant le cessez-le-feu du 5 septembre. Au total, plus de 3.200 civils et militaires ont péri dans les affrontements depuis avril, selon l'ONU.

Une première réunion à proximité de la ligne de front a eu lieu dans la journée en présence de militaires russes et ukrainiens au sujet de la mise en oeuvre du cessez-le-feu, a fait savoir l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). L'armée ukrainienne a indiqué que des militaires russes avaient prévu de se rendre ce vendredi à Donetsk, principale ville aux mains des séparatistes, pour convaincre ces derniers d'observer le cessez-le-feu. Si une trêve totale est ensuite observée pendant 48 heures, les deux parties retireront leurs troupes de la ligne de front, a précisé Kiev.

Le président ukrainien Petro Porochenko a estimé jeudi que le pire de la guerre était passé, mais Kiev bute toujours sur l'intransigeance de la rébellion, qui refuse ses solutions politiques, notamment un statut spécial permettant une plus grande autonomie de ses fiefs tout en restant au sein de l'Ukraine.

AFP

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