Le naufrage d'un bateau de migrants aurait fait 500 morts en Méditerranée

Un demi-millier de personnes ont trouvé la mort en Méditerranée dans un seul naufrage.
Un demi-millier de personnes ont trouvé la mort en Méditerranée dans un seul naufrage.

C’est un naufrage sans précédent dans l’histoire de l’émigration. Quelque cinq-cents migrants sont portés disparus après le naufrage de leur embarcation de fortune la semaine dernière en Mediterranée, selon un dernier bilan de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Selon les premiers témoignages de deux Palestiniens repêchés jeudi 11 septembre par un porte-conteneurs italien après le naufrage, il y avait environ 500 personnes à bord et que les passeurs avaient volontairement provoqué le naufrage, a expliqué l'OIM.

A ce lourd bilan viennent aussi s’ajouter les dizaines de clandestins disparus dans un autre naufrage dimanche à l’est de Tripoli, selon la marine libyenne. Un porte-parole de la marine libyenne a déclaré que trente-six personnes, dont trois femmes, avaient été secourues par la marine après un second naufrage dimanche au large des côtes libyennes. Selon le colonel Ayoub Kassem, il y avait "200 personnes ou plus» à bord. «Il y avait un grand nombre de corps qui flottaient. Mais le manque de moyens ne nous a pas permis de repêcher les cadavres, surtout qu’il commençait à faire nuit hier (dimanche soir). Notre priorité était de secourir les survivants", a-t-il expliqué à l’AFP.Quelque 200 migrants auraient été à bord de l'embarcation qui a coulé à l'est de Tripoli. La Libye est un important pays de transit vers les côtes européennes pour des centaines de milliers de migrants en grande majorité africains. Ils s’entassent dans des embarcations de fortune pour tenter la périlleuse traversée de la Méditerranée vers Malte ou vers l’île italienne de Lampedusa, au sud de la Sicile. Fin août, quelque 170 Africains avaient disparu dans un autre naufrage au large de la Libye, où l’anarchie a laissé le champ libre aux passeurs qui ont multiplié les départs ces dernières semaines.

Dans le même temps, signe que les candidats au départ sont toujours plus nombreux, la marine italienne a rapporté lundi avoir secouru quelque 2 380 personnes au cours du week-end, dans le cadre du vaste programme «Mare Nostrum» mis en place après la mort de plus de 400 migrants dans deux naufrages en octobre. L’OIM a recueilli les témoignages de deux Palestiniens de Gaza recueillis jeudi près de Malte par un porte-conteneurs panaméen qui les a débarqués samedi à Pozzallo, dans le sud de la Sicile.

Des enfants, des femmes, abandonnés en mer

Les deux jeunes hommes, interrogés séparément, ont raconté être partis le 6 septembre de Damiette, en Egypte, avec environ 500 autres personnes – Syriens, Palestiniens, Egyptiens et Soudanais –. Parmi elles se trouvaient des familles avec enfants, ainsi que des mineurs isolés. Pendant la traversée, les passeurs ont obligé les clandestins à changer plusieurs fois d’embarcation, mais quand ils leur ont demandé mercredi de sauter sur un nouveau bateau plus petit, les passagers se sont rebellés, selon ces témoignages. Les passeurs, qui se trouvaient sur un autre bateau, ont alors embouti la poupe de l’embarcation des migrants, qui a coulé, selon leur récit.

Les deux Palestiniens ont été recueillis un jour et demi plus tard. L’un d’eux portait un gilet de sauvetage. L’autre s’était accroché à une bouée avec sept autres personnes, dont un enfant égyptien, qui ont toutes succombé à l’épuisement. «Neuf autres survivants ont été secourus par des navires grecs ou maltais, mais il semble que tous les autres aient péri», a déclaré à l’AFP Flavio Di Giacomo, porte-parole de l’OIM en Italie.

"Homicide de masse"

Les autorités italiennes ont ouvert une enquête, mais si ces informations sont confirmées, "il s’agirait du naufrage le plus grave de ces dernières années», d’autant plus qu’il ne s’agirait pas d’un accident mais d’un «homicide de masse", a dénoncé l’OIM.

En visite dimanche au centre de secours en mer de Malte, le haut commissaire de l’ONU pour les réfugiés Antonio Guterres avait plaidé pour un «effort réellement collectif» de l’Europe afin d’éviter que de nouvelles vies ne soient perdues à ses portes. Selon le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), plus de 2 200 personnes ont péri ou ont été portées disparues en tentant de franchir la Méditerranée depuis juin. Et 130 000 personnes sont arrivées en Europe par la mer depuis le 1er janvier, soit déjà plus de deux fois plus que pendant toute l’année 2013.

Quelque 118 000 personnes ont été reçues en Italie, pour la plupart secourues dans le cadre de «Mare Nostrum», qui doit s’achever d’ici novembre, a précisé le HCR. Le monde «doit ouvrir les yeux sur l’ampleur de la crise», a lancé l’actrice américaine Angelina Jolie, qui accompagnait Antonio Guterres.

Avec AFP

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Commentaires (1) | Réagir ?

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sarah sadim

Qui est dans l'ombre de ces passeurs naufrageurs, qui veut faire peur aux émigrants clandestins infortunés, quel service spécial recrute et commandite ces crimes en haute mer et en toute impunité.

Dans le bordel lybien, pratiquement toutes les officines sont présentes, quand aux scénarios de ces naufrages successifs et ayant les memes points de départ, la QUESTION SE POSE....., ?