Education nationale: le train de mesures de Mme Benghebrit

La nomination de Nouria Bnghebrit à la tête de l'Education nationale a fait sortir du bois les islamo-conservateurs.
La nomination de Nouria Bnghebrit à la tête de l'Education nationale a fait sortir du bois les islamo-conservateurs.

La nouvelle ministre de l’Education, Mme Nouria Benghebrit, n’a pas attendu longtemps pour habiter sa nouvelle fonction. Dès l’entame de l’année scolaire, elle rend publique une série de mesures pour l'année scolaire 2014-2015.

Culture. Il est question de l’introduction du théâtre, de la chorale et de la musique dans l’animation culturelle au sein des établissements scolaires.

Sport. La ministre entend redynamiser le sport scolaire, moribond depuis des décennies. La formation des enseignants du cycle primaire à l'animation sportive récréative, alors qu'avec le secteur de la Jeunesse, les décisions portent sur l'animation, dans les écoles primaires, des espaces récréatifs à visée pédagogique à travers, l'initiation aux activités scientifiques, notamment.

Education religieuse. Il s’agit ici de l'initiation des éducatrices des écoles coraniques au référentiel de l'éducation préparatoire.

Réorientation. Il est aussi question de la sensibilisation aux différents métiers et surtout la mise en place d’un dispositif d'orientation adapté aux vœux des élèves.

La refonte les programmes des écoles normales supérieures (ENS) pour les rendre "plus pertinents" et l’invitation des universitaires à s’impliquer dans les séances de formation continue des enseignants figure dans les tablettes de la ministre de l’Education. Il est par ailleurs question de la création d'un office intercommunal des œuvres scolaires afin d'alléger les personnels des écoles primaires de la lourde charge de la gestion matérielle.

Evaluation. La révision de la conception actuelle de l'évaluation du travail scolaire des élèves afin de réhabiliter l'effort des élèves par le contrôle continu (réflexion autour de la fiche de synthèse pour les 2e et 3e années secondaires).

Il est question aussi de la suppression de la seconde session de la 5e année primaire, la réduction du poids du cartable de 30%, pour les écoliers de 1ère, 2ème et 3ème années primaires avec pour objectif l'installation d'une armoire de rangement dans chaque classe et le glissement notionnel du livre gratuit au "Livre solidaire".

Calendrier. Le redéploiement du calendrier des examens scolaires: le 3 juin pour la 5ème année primaire, du 8 au 10 juin pour le BEM et du 14 au 18 juin 2015 pour le baccalauréat, l'élaboration d'une charte d'éthique pour les membres de la communauté éducative (projet sera débattu au niveau local, de wilaya et national) et l'édition d'un guide de gouvernance spécifique au secteur, figurent parmi les nouvelles mesures.

Même s’il y a un risque de dérapage, l’institution de l’obligation de résultats pour les responsables des établissements scolaires participe sans doute de cette volonté de les pousser à s’impliquer davantage dans le cursus scolaire des élèves. La méthode ? Partir d'indicateurs internationaux et pas uniquement des taux de réussite au baccalauréat, l'institution de la médaille du mérite éducatif et le lancement des cours télévisés pour les candidats au baccalauréat.

Le projet de Mme Nouria Benghbrit est ambitieux, il a pour objectif de redonner de la vie culturelle et sportive dans l’éducation nationale. La question est de savoir si on lui laissera le temps et assez de marge de manœuvre pour déjà mener à bien ce premier canevas. 

Enfin, concernant les écoles privés, la ministre a une position tranchée et courageuse. "Il ne faut pas diaboliser les établissements privés qui représentent moins de 1% dans la carte du secteur de l'Education nationale en Algérie et qui constituent un facteur complémentaire de l'acte éducatif", a souligné Mme Benghebrit lors d'une conférence de presse. Cette déclaration redonnera sans doute de la sérénité dans ces écoles stigmatisée par les précédents locataires de l'Education.

Sofiane Ayache

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Commentaires (7) | Réagir ?

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albert smail

Ah oui, si la ministre veut remettre un peu d'ordre elle doit dans l’immédiat faire la chasse à tous ces marchands de cours de soutien qui gangrènent et perturbent l’école publique.

Ces pseudo-enseignants sans scrupule de connivence avec des forces extrascolaires exercent leur chantage non seulement sur les élèves mais aussi sur le personnel de l'administration des lycées et collèges. Ils ont des emplois du temps de rêve (volume horaire reduit, journées libres) et ce sont eux qui décident de tout ou presque. Vraiment des gens nuisibles !

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albert smail

Amazigh, si tu crois que les riches et les puissants se soucient de l’éducation ou de l'instruction des enfants des pauvres, tu te leurres !

Les écoles et les universités sont devenus des sortes de fourrières ou l'on garde les gens avant de les envoyer au chômage et au désœuvrement.

j’exagère un peu, mais je ne suis pas loin de la vérité.

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