Pouvoir et Kabylie : un demi-siècle de désaccords (II)

Malgré le rôle de cette région dans l'histoire du pays, elle n'a recueilli que mépris et répression de la part du pouvoir central.
Malgré le rôle de cette région dans l'histoire du pays, elle n'a recueilli que mépris et répression de la part du pouvoir central.

Comme le pouvoir traquait sans relâche les militants amazighs à l'intérieur comme à l'extérieur, il ne restait à ces derniers que la clandestinité, afin d'échapper à la répression.

Avril 1980 la poésie fait trembler le régime

La répression de l’expression amazighe a duré jusqu'en mars 1980, lorsque le wali de Tizi Ouzou, un certain Sidi Saïd, a interdit une conférence sur la poésie kabyle ancienne que devait tenir l'écrivain Mouloud Mammeri à l'université. Cette provocation de trop a été la goutte qui a fait déborder le vase rempli de deux décennies de prison pour certains, de tortures et de brimades de toutes sortes. Toutes les humiliations, les agressions et les interdictions que les Kabyles ont subies pendant 18 ans ont éclaté en plein jour. La rue est devenue le théâtre du ras-le-bol et du rejet de la discrimination raciale.

Le 20 avril 1980, les forces de sécurité ont violé l'enceinte de l'université de Tizi Ouzou, en pleine nuit pour l'évacuer avec une rare violence. L'information s'est propagée dans les villes et les villages kabyles comme un éclair et les habitants sont sortis dans la rue pour soutenir les étudiants, les militants et surtout la cause amazighe. Cette colère contre l'injustice s'est étendue vers Bgayet, Bouira, Boumerdes, Sétif et Alger. Fidèle à ses habitudes, le régime a arrêté les protagonistes de ce mouvement, connu plus tard par "le groupe des 24" parmi eux : Saïd Khelil, Saïd Sadi, Djamal Zenati, Arezki Aït Larbi, Arezki About, Ali Brahimi, Ferhat Mehenni et le défunt Bacha Mustapha. Au lieu de calmer les esprits en écoutant son peuple, le pouvoir a préféré mettre de l'huile sur le feu en accusant toute la région de traîtres, de réactionnaires et d'agents de l'impérialisme. Cette énième insulte a coupé le cordon définitivement avec le pouvoir, même ceux qui étaient dupés, cette fois, ont pu voir son vrai visage qui ne porte que haine et mépris pour nos racines amazighes.

L'atteinte à tout ce qui symbolise l'amazighité s’est généralisée. Même le chantre de la chanson kabyle Lounis Aït Menguellet a été accusé, en 1985 de détention d'un arsenal d'armes de guerre. Alors que le sage et le pacifiste Lounis ne collectionnait que quelques fusils anciens hors d'usage, mais en dépit de cette vérité, il a été jugé et condamné. L'acharnement du pouvoir n'a pas réussi à éloigner le poète des siens, comme c'était le cas de beaucoup de ses compagnons d'art, qui ont choisi l'exil pour s'exprimer. Citons Slimane Azem, qui a chanté sa patrie avec amour et amertume et qui a exposé sa vie au danger en comparant le colonialisme à une bande de criquets qu'il invite à quitter l'Algérie par sa célèbre chanson "Oh, bande de criquets, évacue ma patrie" "Afagh Ayajerad thamourtiw" et le patriote et militant de première heure Farid Ali, compositeur de l’immortelle "Oh, mère console-toi et ne pleure pas" "A yemma sevar ourtsrou", une chanson qui était sur toutes les lèvres durant la guerre de libération. N’était la discrimination, cette superbe chanson pétrie d’âme serait l'hymne national par excellence. Le même sort est réservé à Sadaoui Salah, Ait Messelayène, le groupe Abranis, Atmani, Ameghid, Mohya ...

La même année et pour les mêmes raisons, la Ligue algérienne de Défense des Droits de l'Homme a vu le jour par l'initiative de Saïd Saadi, Ferhat Mehenni, Ali Yahia Abdenour, Saïd Khelil, Hocine Zahouane, Arezki About, Hachemi Naît Djoudi et d'autres militants et juristes. Leur destinée est comme de coutume, c'était les geôles de Sarkadji et Lambèse pour atteinte à la sûreté de l'État.

La chronologie des événements nous démontre que la Kabylie et le pouvoir en place étaient en confrontation permanente jusqu'au soulèvement populaire du 8 octobre 1988. Juste après cette révolte algéroise, la Kabylie était contrainte de rejoindre les rangs des insurgés suite à l'agression de Matoub Lounes par la gendarmerie nationale à Aïn El Hammam ex-Michelet. Le rebelle a été mitraillé à bout portant avec une kalachnikov par un gendarme alors qu'il s'apprêtait à diffuser des tracts au sujet de ce soulèvement.

Suite à cette insurrection, il y a eu une ouverture politique occasionnelle et une nouvelle constitution a reconnu timidement la diversité politique. Les activistes berbères ont cru que c'est le moment idéal pour la reconnaissance de la dimension amazighe. Le 25 janvier 1990, le MCB a réussi à organiser la première marche autorisée à Alger. C'était un succès total, des milliers de citoyens ont marché vers l'APN où feu Matoub Lounes et Djamal Zenati ont présenté une plate-forme de revendications au président de cette institution. Parmi ces revendications : l'intégration de la langue amazighe dans le système éducatif et sa reconnaissance en tant que langue nationale et officielle du pays avec l'arabe. Ce rassemblement populaire gigantesque n'a rien pu arracher au régime sourd, excepté deux départements de la langue amazighe aux universités de Bgayet et Tizi Ouzou. En même temps, la politique de l'arabisation s'est intensifiée en excluant le berbère du champ politique, éducatif, juridique et médiatique.

Dernière agression grave : elle a eu lieu le 20 avril 2014 à Tizi Ouzou, en plein célébration du printemps amazigh. Comme le montre la photo, elle l'oeuvre de policiers zélés.

Suite à la radicalisation du pouvoir, le MCB a déclenché en septembre 1994 un boycott scolaire, connu sous le nom "Grève du cartable". Les écoliers, les collégiens, les lycéens et les universitaires de Tizi Ouzou, Bgayet, Sétif, Boumerdès et Bouira ont déserté les bancs de leurs classes afin de ramener les décideurs à la raison et intégrer tamazight à l'école. Au lieu que le pouvoir apaise les esprits et épargne aux étudiants une année blanche, il a préféré allumer la brèche de la division entre les deux tendances du MCB (les commissions nationales et la coordination nationale) et sortir ses jeux diaboliques pour faire avorter cette grève qui restera unique dans l’histoire de luttes sociales en Algérie. Tantôt, il dépêche le ministre des Transports comme s'il s'agissait d'une panne de trains, et tantôt, il délègue une commission des sages comme si les Kabyles avaient perdu la raison. L'événement le plus grave qui aurait pu faire basculer toute la Kabylie dans l'irréparable, c'était l'enlèvement du chanteur engagé Matoub Lounes.

Après sept mois de fausses négociations, les experts en art de la tromperie ont pu avorter cette grève en privant les enfants de leurs études sans satisfaire aucune des revendications. Comme poudre aux yeux, le régime a installé le HCA (Haut Commissariat à l’Amazighité), une institution sans âme ni pouvoir qui n'a pu convaincre aucun militant amazigh. Sa mission est un échec total, la langue amazighe qu'elle est censée défendre et protéger est devenue une matière facultative à l'école sans nulle valeur. Depuis la disparition de son président Idir Aït Amrane, ce haut commissariat est resté sans président à ce jour, preuve de son inutilité.

Trois ans après, un autre malheur s'abat sur la Kabylie. Son fils, le nommé "rebelle" Matoub Lounès, fut assassiné le 25 juin 1998, cette atteinte au symbole de la résistance kabyle a fait sortir encore une fois le peuple dans la rue pour affronter la répression du pouvoir en place et dénoncer cet énième assassinat et exprimer sans ras-le-bol de ces dures épreuves qu'il subit en permanence.

Après toutes ces fatalités, n'est-il pas du droit de ces autochtones de se demander :

· Pour combien de temps encore ce pouvoir continuera-t-il à sacrifier nos meilleurs enfants dans le seul dessein de s'éterniser sur le trône de la prétendue république ?

· Pour combien de temps encore l'amertume de ce régime restera-t-elle l’unique goût dans nos bouches ?

· Pour combien de temps encore négocier notre existence, notre langue, notre culture et notre identité ?

· Pour combien de temps encore resterons-nous privés de l'indépendance que nous avons payée chèrement ?

Certes, les gouverneurs ont pu acheter la conscience de certains politiciens, d'artistes et des soi-disant militants pour applaudir leurs discours dans le but de montrer à l'opinion publique qu'il n'exclut nullement les Berbères et qu'il partage bien avec eux le pouvoir. Mais il faut être dupe ou connaître mal les Kabyles pour croire à ces mensonges qui ont conduit à l'éclatement de du printemps noir en 2001.

Le printemps berbère est fêté le 20 avril de chaque année dans le calme et la sérénité, mais le 18 avril 2001, le pouvoir comme une hyène affamée est venu perturber la fête par le biais de sa gendarmerie. Un jeune lycéen Guermah Massinissa est mitraillé à l'intérieur d'une caserne à Ath Douala et il a rendu l'âme le 20 du même mois. Cet assassinat de trop a sonné encore une fois la révolte de la jeunesse kabyle. Comme attendu, le régime attise le feu. Cette fois c’est le ministre de l'Intérieur Yazid Zarhouni qui est chargé de l’ignoble mission. Ce dernier avec un mépris souverain a accusé le jeune lycéen d’être un voyou, alors que le jeune Massinissa était un élève discipliné, éduqué et issu d'une bonne famille. Même si les déclarations mensongères étaient vraies, la gendarmerie avait-elle le droit d'exécuter les citoyens sans jugement ? Cette assertion a mis le feu aux poudres. La Kabylie entière s'est révoltée face aux forces de répression qui ont répondu en toute férocité en assassinant 127 jeunes à l'âge de la fleur et qui n'avaient entre les mains que des banderoles.

Comment qualifier ces crimes autrement que de génocide et de crime contre l'humanité ?

Comme disait Hocine Aït Ahmed : chaque fois que le régime algérien veut étouffer un scandale, il lui constitue une commission. Effectivement, après ce massacre, la présidence de la république a créé une commission d'enquête sous la présidence du respectable professeur Mohand Issad.

L'enquête achevée et les conclusions du rapport relèvent plusieurs interrogations restées sans réponse de la part de la Présidence censée lancer une enquête à la suite du rapport.

· Qui a ordonné de tirer sur les jeunes manifestants pacifiques ?

· Qui a permis l'utilisation d'armes de guère contre le peuple ?

· Pourquoi aucune sanction n'a été prise contre les auteurs des crimes ?

· Pourquoi ? Comment ? Et qui ?

Toutes les questions posées restent sans réponses à ce jour et les assassins demeurent libres et gardent leurs fonctions et leurs grades au sein de la gendarmerie.

Le 14 juin 2001, une immense manifestation de plus de deux millions de manifestants de tout âge et de toutes les régions de la Kabylie a pris la route vers Alger afin de remettre au président Abdelaziz Bouteflika un texte de revendication : la «plate-forme d'El Kseur ». Malheureusement ce texte n'a été d’ailleurs jamais remis à qui de droit, les forces de l'ordre avaient mobilisé toutes leurs troupes pour arrêter la marche. En dépit de cette mobilisation, une grande partie des protestataires a pu rejoindre la capitale. Malheureusement, là aussi le pouvoir a fait usage de moyens ignobles et racistes pour s’attaquer aux manifestants. Les manifestants ont été réprimés avec une violence inouïe par les services de sécurité, aidés par des voyous algérois et des repris de justice libérés de prison pour « casser du Kabyle ». Le rassemblement a fini dans un bain de sang et des insultes de la presse et des médias lèche-bottes du régime. 

La reconnaissance de tamazight en 2002 en tant que langue nationale est accordée tardivement après des dizaines d'assassinats, de répressions féroces, d'injures de tous genres et d'accusations graves. Les Kabyles l'ont reçue avec indifférence, car cette revendication qui se limitait à leur région est devenue maintenant la sollicitation des populations de toute l'Afrique du Nord.

La diversité dont jouit notre patrie est une richesse inestimable, mais le pouvoir veut à tout prix transformer cette fertilité en stérilité et en source des malheurs. Si la haine n'avait pas aveuglé le régime, tous les citoyens vivraient en toute harmonie, profitant de cette richesse culturelle et linguistique, chacun avec ses spécificités, car imposer l'unicité de la pensée, de langue et de culture est synonyme de prison. Elle ne peut aboutir qu'aux catastrophes, comme c'est le cas en Libye, en Syrie et en Irak. D'autres nations nous ont précédés dans ce domaine. En acceptant leurs diversités, aujourd'hui, elles vivent dans la paix, la prospérité et le progrès. Les exemples ne manquent pas, nous avons le Canada, la Suisse, la Pologne, même Israël, le pays sioniste anti-arabe a accepté l'arabe comme langue nationale et officielle à côté de l'hébreu. Comme le pouvoir algérien est un mauvais élève et ne veut guère prendre comme modèle les pays stables et prospères, il a préféré l'exclusion et le rejet d'une partie de son peuple. La politique de la terre brûlée et de la fuite en avant s'est intensifiée par l'arabisation, en interdisant aux Kabyles de donner à leurs enfants des prénoms Amazigh. Même l'équipe de football "Jeunesse Sportive de Kabylie ", il l'a renommé par un nom ridicule vide de tout sens "Jemaayate Sariaa el Kaoukib" "جمعية سريع الكواكب", juste pour gommer le "K" de Kabylie, qui le dérange tellement. Comme, il ne supporte pas toutes les personnalités issues de cette région. Il a ignoré et méprisé des écrivains, des artistes, des poètes et des penseurs de la trempe de Mouloud Mammeri, le rédacteur du texte d'intervention de la délégation algérienne à l'ONU, en 1957 et de Moufdi Zakaria, l'auteur de l'hymne national, de Jean Amrouche, Mouloud Feraoun, Tahar Oussedik, Si Mohand Oumehand, Tassadit Yacine, Mohamed Arkoun et beaucoup d'autres, pour une seule et unique raison, leur origine amazighe. Alors qu'il a légiféré pour la protection et le respect des terroristes intégristes sanguinaires qui ont mis à feu et à sang l'Algérie durant toute une décennie et invite même leurs chefs en qualité de « personnalités politiques » pour donner leurs avis sur l'avenir de la patrie qu'ils ont martyrisée et mis à genoux.

Le royaume marocain est-il plus tolérant et plus intelligent ou plus malin en mettant en place, avant le pourrissement de la situation, une institution pour la promotion de tamazight, en 1994 puis son officialisation comme langue nationale, en 2011 ? Que non.

Que le pouvoir en place, sache, que l'amazighité est un fondement essentiel et même la pierre angulaire de l'identité algérienne et que sa reconnaissance arrivera tôt au tard, car c'est une condition sine qua non pour la stabilité et la prospérité de notre nation. S'il lui reste une once de nationalisme pur et désintéressé pour ce pays, qu'il ait le courage de se réconcilier avec son peuple sans aucune discrimination ni exclusion afin de lui épargner le sort des pays qui lui ont servi de modèle, notamment la Libye et la Syrie. Autrement l’histoire le jugera.

Ali Aït Djoudi

Lire 1re partie : Pouvoir et Kabylie : un demi-siècle de désaccords (I)

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Commentaires (5) | Réagir ?

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Massine Ait Ameur

Je lis la banderolle "grace aux Kabyles que vous etes libre". Plutot c'est grace aux Kabyles que le pays est tombe dans pire que le colonialisme francais. Nuance. De quelle liberte parle t on ?

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elvez Elbaz

Le colonialisme algérien vrai défenseur de l’arabobaathisme

Le colonialisme algérien, fervent défenseur dans le monde d'un araboislamisme radical, poursuit ses manœuvres destructives contre les Kabyles et l'amazigithé de l'Algérie. Au palais des expositions à Strasbourg, l'Algérie est cette année l'invitée d'honneur à la Foire Européenne 2014.

A la vue du stand algérien, on pensait que c’est un pays arabe d’Orient qui étale son visage architecturale. Ce qui aurait été en fait le plus naturel du monde. Quelle fut ma déception, lorsque j’ai compris qu’il s’agissait de l’Algérie ! Le décor est purement oriental et n’a rien d’amazigh méditerranéen.

Point n’est besoin de réfléchir longtemps sur l’impact informatif voulu sur les touristes français et étrangers et particulièrement sur les Alsaciens. Le désastre politico-culturel est internationalement dirigé non seulement contre les peuples amazighs mais contre les Algériens (les Berbères arabisés).

Ils sont de la sorte humiliés, car c’est explicitement une présence arabe qu’algérienne qui est mise en valeur. La publicité pour l’Algérie est complètement passée au second plan. Et pour amuser l’imaginaire des Français et faire plaisir au monde occidental, la réclame publicitaire présentée par les Dernières Nouvelles d’Alsace (DNA) porte sur sa couverture une Algérienne habillée du drapeau algérien, mais au cou nu. Heureusement que le graffiqueur n’a pas pensé l’entourer de bijoux kabyle. Le système algérien pour ses desseins machiavéliques est prêt à sacrifier même la dignité des femmes Algériennes. Son leitmotiv est la mesure de l’arnaque identitaire qu’il transporte partout, par toutes les voix qu’ils lui sont offertes ou qu’ils imposent.

Le pouvoir à Alger redouble de férocité en observant le coin d’exposition d’ une compagnie vendant le plat national amazigh, le couscous. L’affiche publicitaire présente des ustensiles amazighs (kabyles) mais en langue arabe. Le système algérien annonce avec pompe et fracas que les kabyles et leur plat préféré sont arabes.

Le déni identitaire des nations amazighes continue avec une fervente perfidie. Le consulat algérien en Allemagne a voulu faire du Marketing envers les sociétés et les touristes allemands. Il a de la sorte publié une brochure Marketing avec un layout oriental.

L’Algérie est-il définitivement un pays arabe. Ce pays de la méditerranée occidental amazigh est- il à mettre à la même enseigne que le Liban, l’Égypte ou tout autre pays du Moyen-Orient. La chéferie à Alger use par tous les moyens matériels de propagande et financiers à convaincre tous les récalcitrants nationaux ou internationaux.

Si les kabyles veulent exister comme toutes les autres nations, ils doivent tout simplement dénoncer chaque fois le comportement neo-impérialiste des forces au pouvoir à Alger.

Le combat des kabyles est aussi légitime que celui de nos parents et de nos ancêtres contre toute forme de domination

Hsen Ammour (tamurth info)

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