"Le trésor du FLN" et l’assassinat de Mohamed Khider

Mohamed Khider.
Mohamed Khider.

Dans cette contribution, le fils du militant nationaliste Mohamed Khider, assassiné en janvier 1970 à Madrid, apporte quelques éclairages suite à un article publié par notre confrère El Watan.

L’article paru dans le journal El Watan "Du Trésor du FLN aux "casinos" de Sonatrach", bien documenté, nous permet d'apprendre les aboutissants d'une ancienne affaire qui a défrayé les chroniques de l’époque.

Cette banque dont les fonds ont été collectés tout au long de la guerre de libération pour soutenir le combat pour l’indépendance puis, plus tard, celui de la démocratie, n’aura servi qu’à profiter aux affairistes qui se sont jetés sur notre pays blessé, épuisé par 132 ans de lutte contre le colonialisme, mais plein d’espoir à l’indépendance obtenue. Un million et demi de patriotes tombés et combien de leaders lâchement assassinés par une poignée de personnes cupides de pouvoir.

En démissionnant de son poste de Secrétaire Général du FLN, Mohamed Khider décide de combattre les régimes de dictature de Ben Bella puis celui de Boumediene qui détruisent tous les rêves alors permis à l'indépendance. Les rêves d'une Algérie qui aspirait à la démocratie, au développement, à la liberté, à l'épanouissement que tout citoyen algérien avait droit.

L'affaire des fonds du FLN dont mon père avait la charge est limpide par la transparence qu’il lui a donnée. Dès sa prise d'opposition il déclare haut et fort qu'il se battra contre la dictature et qu'il met les fonds dont il avait la charge à la disposition de tous opposants ou mouvements d'oppositions qui se joindraient à lui. 50 millions de francs suisses affectés à une cause patriotique, citoyenne, juste. Son combat s’arrête malheureusement le 3 janvier 1967.

Après sa mort, sa famille se battra contre le régime de Boumediene qui, pour camoufler leur crime, cherche à le faire passer pour un simple règlement de comptes lié à une affaire sordide d’argent. Peine perdu, car le passé et la personnalité de Mohamed Khider plaident pour lui. Son passé de militant, ses multiples années de prison pour la cause, sa démission du poste de Secrétaire Générale du FLN, qui le plaçait au premier rang dans la direction du pays et qui lui aurait permis, s’il l’avait voulu, de bénéficier de tous les avantages et trésors du pays, sont autant de preuves du désintéressement qu’avait cet homme pour l’argent.

L’intégrité de Mohamed Khider est prouvée par l’affectation qu’il a donnée aux fonds dont il avait la charge. L’Algérie hérite d’une banque en Suisse malgré la législation qui interdit à tout pays étranger d’avoir un établissement bancaire sur son sol s'il n'y a pas réciprocité. Malheureusement, comme le détaille l’article du journal El Watan, cette banque ne servira que de plate-forme pour des transactions frauduleuses menées par les protégés du régime.

Combien de temps durera encore ce régime et l’impunité dont ses sbires bénéficient ?

Tarik Khider

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Le Matin d'Algérie

L’intégrité de Mohamed Khider est prouvée par l’affectation qu’il a donnée aux fonds dont il avait la charge. L’Algérie hérite d’une banque en Suisse malgré la législation qui interdit à tout pays étranger d’avoir un établissement bancaire sur son sol s'il n'y a pas réciprocité. Malheureusement, comme le détaille l’article du journal El Watan

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Aghioul Aghyoul

Non, les Algériens ne se sont pas battus contre la France durant 132 ans. De même, il n'y a aucune preuve qu'un million et demi d'Algériens sont 'chouhadas'. A ce jour, on n'arrive pas à recenser avec exactitude la population algérienne donc...

Le détournement de l'argent à des fins personnels avant 1962 est notoire. Abane Ramdane et Amirouche notamment ont toujours critiqué ces crimes mafieux consistant à détourner l'argent de 'la révolution'.

Si j'ai un mot à dire sur Khider est: s'il a pris l'argent du FLN pour financer l'opposition, alors qu'avait-il fait de cet argent durant les 3 ans avant son assassinat et où il était inactif? Normalement en devenant inactif, il aurait dû remettre l'argent à l'état ou aux opposants.

Ceci dit, le vol continue de nos jours. Du simple maire jusqu'au président, en passant par le citoyen lambda, pauvre ou riche, instruit ou inculte, en dehors ou chez soi à la maison. Le vol est, chez nous, une culture.

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