La robe kabyle : une nouvelle police d’assurance

La robe kabyle est un symbole de la résistance identitaire.
La robe kabyle est un symbole de la résistance identitaire.

Ce que je vous raconte est véridique, je l’ai vu de mes propres yeux. Mon épouse et moi faisions partie d’un voyage organisé en autocar aux États-Unis au départ de Montréal (Québec).

Les premiers voyageurs sont montés à Laval. Nous, nous sommes montés à Montréal à 5h du matin. Le 3e groupe est monté à Longueuil un peu plus tard. Quand nous sommes arrivés à Longueuil, mon épouse a vu dans la file une femme en robe Kabyle. Elle m’a dit : «Tiens! il y a une femme en robe kabyle !» Je lui ai dit : «Tu vois, j’aime bien les femmes qui ne sont pas gênées de porter des robes kabyles, c’est notre habit, c’est notre culture, c’est notre tradition et c’est notre fierté.» On ne doit pas être gênés d’être ce que nous sommes.

Alors qu’elle montait dans l’autocar, la dame guidait de la voix, vers les sièges, son fils d’environ 4 ans en lui disant : «Ruh ami-mmi! Ruh! » « Va! mon fils, va!» Ce que je trouve personnellement des plus beaux et des plus naturels, puisque c’est ce que nous sommes! On ne peut pas être autre chose que Kabyles, puisque Dieu nous a créés Kabyles!»

Cette dame-là portait un foulard noir avec une dentelle qu’on appelle «tafunart m-etwenza, ne& tafunart m-tesfifin». Son mari avait pris place à ma gauche, on était séparés par le couloir. La dame et son fils avaient pris place dans les deux sièges devant celui du mari.

Le foulard était trop descendu sur les oreilles de la dame. Je me suis dit : «Est-ce une novice ? Ce n’est pas comme cela que nos femmes portent le foulard! C’est au-dessus des oreilles». En dessous de sa robe Kabyle demi-manche, ornée de belles dentelles multicolores, elle portait un tricot noir qui cachait ses bras jusqu’aux poignets. Alors que son mari était habillé à l’occidentale : chemisette, short, chapeau, lunettes solaires.

De temps en temps, elle et son mari parlaient à leur fils en kabyle, mais le bambin n’avait pas l’air de bien comprendre; en tout cas, durant tout le séjour, il n’avait pas dit un mot en Kabyle, pas même «a-baba». Remarque, les civilisés, eux, disent «a-papa», tout en parlant kabyle dans leurs conversations quotidiennes. C’est ça être civilisé. Au lieu de dire «awid a&rum a-baba», ces enfants disent «awid a&rum a-papa».

Ma joie de voir une Kabyle voyager en Amérique dans une tenue kabyle fut, hélas, de courte durée, puisque quelques minutes avant d’arriver aux frontières, mon épouse a vu que dans la photo de son passeport, la dame était en hidjab. Rapidement, j’en ai déduit que finalement le tricot qui cachait les bras et le foulard n’étaient qu’une autre forme de hidjab, mais soft, pour passer inaperçue les frontières.

D’ailleurs, aussitôt passé les frontières, la dame a dénoué son foulard et elle l’a ramené autour du cou, pour le porter comme un foulard de « hidjabiste », afin de tout cacher. Plus hypocrite que ça, tu meurs!

Durant tout notre séjour, je n’avais adressé la parole ni à l’un ni à l’autre, ni même au bambin, moi qui aime parler aux enfants, surtout en kabyle pour jauger la survie de notre langue ancestrale.

Au retour, on devait donner un pourboire au chauffeur et au guide. On nous a remis deux enveloppes : une bleue, pour le chauffeur, et une rouge, pour le guide.

Le mari de la dame au foulard s’est trompé dans les enveloppes en y glissant ses billets de banque. Il avait mis un certain montant en dollars US dans l’enveloppe destinée au chauffeur, alors qu’il voulait le donner au guide, et un autre montant en dollars canadiens, qu’il voulait remettre au chauffeur, dans l’enveloppe du guide.

Il s’en est rendu compte trop tard, alors que les enveloppes étaient déjà cachetées. Il a alors informé sa femme de sa bêtise. Que faire? Sa femme, dans un kabyle parfait, lui a proposé d’aller ramener d’autres enveloppes vides pour rectifier le tir. Dans un premier temps, il a dit de laisser tomber. Puis à ma grande surprise, j’ai vu la dame s’en aller à l’avant de l’autocar et ramener deux enveloppes.

Le Monsieur a déchiré les premières enveloppes et a replacé, comme il le voulait les billets dans les autres. Il avait fait tout ce cirque parce qu’il avait développé une affinité avec le guide durant le séjour.

En principe, puisque ce sont des croyants et pratiquants par-dessus tout, il ne devait pas changer le contenu des enveloppes telles que préparées la première fois. C’était fait comme cela, par pur hasard. En signe de foi. Il devrait dire que c’était le destin, Del mektub!

Moralité : Comme on le dit si bien, l’habit ne fait pas le moine. En ce qui me concerne, je ne m’associe pas à ce genre de personnages. Ce sont des gens sans foi ni loi. Ils drainent souvent de l’ignorance et de la trahison, on ne peut pas leur faire confiance. Point de salut avec ces gens-là!

Muhend

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Commentaires (13) | Réagir ?

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Cirteen

@ Elvez Elbaz: Primo, ce mec qui parle de ‘culture’ devrait avoir honte d’épier sans vergogne les autres passagers qu’ils soient kabyles ou juifs orthodoxes. Secundo vous, Elvez Elbaz, avant d’écrire pareils commentaires vous devrez allez parfaire votre éducation sur l’histoire de l’islam en Afrique du nord qui date de 14 siècles. L’Islam, le vrai, dont vous semblez ignorer l’essentiel, a illuminé toutes les sociétés partout où il a été répandu. Y compris la ou il n'y a pas eu de ‘foutouhates’. Les autochtones d’Inde, de Chine ou d’Indonésie l’ont adopté par conviction au contact de musulmans « exemplaires » dans leur comportement. Chez nous, les Amazighes ont d’abord combattu les ‘foutouhates’ par fierté innée avant de l’adopter pleinement lorsque le message de dieu leur soit parvenu. C’est en majorité les Amazighes ayant embrassé l’islam qui ont aidé à propager le divin message dans la péninsule ibérique et au dela pour finalement illuminer une Europe qui vivait dans les « dark ages ». Malheureusement aujourd’hui, les Américains que vous visitez et qui sont un « Melting Pot » de races ont une histoire qui date d’à peine plus de 200 ans mais ils cultivent la notion de NATION; alors que nous les ALGERIENS d'aujourd'hui on subit comme des attardés le fameux « diviser pour régner ».

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Mustapha Elfrançaoui

je ne comprends pas ce que cet article à caractère haineux et raciste vient faire dans votre journal.

Quel est l'objectif recherché ?

Informer ? sur quoi ?

Quant à Muhend je vous invite à visiter les autres régions d'Algérie du nord au sud et d'est en ouest... et après on discutera.

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