Méditerranée, ton Union déjà plombée

Méditerranée, ton Union déjà plombée

A sept semaines de son inauguration, prévue le 13 juillet prochain à Paris, l'Union pour la Méditerranée semble déjà plombée. Voulu par le candidat Nicolas Sarkozy, cet ambitieux projet de coopération entre pays du Mare nostrum ne mobilise guère. A tel point que l'Elysée a même du mal à dresser la liste des présents.

Algérie, Libye et Syrie boudent. Turquie et Chypre traînent les pieds. Liban, Jordanie, Tunisie, Maroc se détermineront en fonction de la situation en Palestine. Pour ne pas s'afficher aux côtés du Premier ministre israélien si la bande de Gaza est à feu et à sang. Quant à ce dernier, interrogé actuellement par la justice, il n'est même pas sûr d'être encore en fonction en juillet.

Les Européens, eux, y voient depuis le début un projet mal ficelé. Lancé par l'Elysée, celui-ci faisait fi des structures de coopération existantes. Tel le "5 + 5", un format dont Nicolas Sarkozy avait pourtant pu juger de l'efficacité lorsqu'il était ministre de l'Intérieur, puisqu'il y rencontrait utilement ses homologues du Maghreb. Le projet français marginalisait surtout l'Union européenne, déclenchant la colère d'Angela Merkel qui refusait de financer les ambitions de l'Elysée.

Bruxelles a, depuis, sérieusement repris la main. Ses ambitions limitées, l'Union pour la Méditerranée sera finalement accolée à l'actuel Processus de Barcelone. Sans vrai budget. Mieux, au terme de contorsions diplomatiques qui constituent un défi à la géographie, un pays comme la Lettonie en fera partie, alors que la France rejoindra, elle, le Conseil des pays riverains de la Baltique. Enfin, la présidence pourrait même échapper à Nicolas Sarkozy pour être confiée au futur président de l'Europe.

Du coup, pour réussir son lancement, l'Union de la Méditerranée devrait éviter les sujets difficiles, comme la Palestine ou les droits de l'homme, pour se limiter, notamment, à l'environnement. Ce qui, en soi, ne constitue pas le moindre des défis pour une usine à gaz.

Par Gilles DELAFON
Le Journal du Dimanche

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Commentaires (6) | Réagir ?

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habib24

pourquoi choisir la date du 13 juillet pour l'inauguration de UPM ?est-ce le fait du hasard du calendrier ou bien pour faire parader tous les chefs d'état le 14 juillet et fêter ainsi le 60°anniversaire de l'état sioniste !!!!!!

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Mohand Mokher

L'obstacle majeur au projet semble être la France et Israél.

Le marché algérien est dominé par la France. Israél est membre de la zone de libre échange. C'est la présence de la Palestine qu'il fallait exiger avec l'accord des palestiniens.

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