Affrontements à Laghouat : des ONG dénoncent un procès inéquitable

Neuf manifestants ont été condamnés à six mois de prison ferme.
Neuf manifestants ont été condamnés à six mois de prison ferme.

Le procès des 26 accusés "d’attroupement armé", lors des affrontements que la ville de Laghouat a connu le 8 juin 2014 suite à la distribution de logements, est un "procès inéquitable lors duquel ils n’ont pas eu l’occasion de réfuter les preuves présentées à leur encontre", ont déclaré hier, l’ONG Human Rights Watch et le Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH) dans un communiqué rendu public.

"Les tribunaux devraient déterminer la responsabilité pénale de chaque accusé en leur donnant l’occasion de réfuter les preuves présentées à leur encontre, au lieu d’appliquer ce qui apparaît comme une volonté de “faire payer quelqu’un à tout prix”, a déclaré Michel Tubiana, le président du REMDH.

Selon les deux organisations, "aucune preuve n’a été présentée quant au rôle joué par les accusés" et le jugement de la première instance a fondé le verdict "sur des témoignages de la police qui n’établissent pas la preuve de la participation des accusés aux actes de violence".

Sur les 26 accusés déclarés coupable par le tribunal de Laghouat le 18 juin dernier, 9 accusés ont été condamnés à six mois de prison ferme et les 17 autres ont été condamnés par contumace à 2 ans de prison. 

Les deux organisations qui ont pris contact avec quelques accusés et leurs avocats indiquent que parmi ces personnes condamnées, il y a des militants locaux connus et d’autres personnes qui ne se trouvaient même pas à proximité du lieu où la manifestation du 8 juin a eu lieu. Et parmi les condamnés par contumace, certains n’étaient pas informés des accusations portées à leurs encontre et qu’ils n’ont même pas reçues de convocation pour le procès. 

Human Rights Watch et le REMDH ajoutent aussi que la police a porté atteinte au caractère public du procès en empêchant les militants et citoyens d’accéder à la salle d’audience lors du procès du 18 juin.

Madjid Serrah

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Commentaires (1) | Réagir ?

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sarah sadim

la police pourchasse, met aux arrets, accuse et juge et viva Algéria. Bled al fakhama ou al fisti, mais ces ONG trés silencieuse sur Ghardaia, Laghaouat, jusqu'à ce proces, bizarre si Sidhoum, qui tue qui tue Qui, maintenant?

Eh oui, à Ghardaia, on n'entend rien de ces deux ONG, Sidhoum, ce sont des algériens aussi, alors svp votre spectacle est désopilant, droits de l'homme à la carte.