Nadour-Ghouar, les couleurs de la poésie

Nadour-Ghouar, les couleurs de la poésie

Les éditions d’art de la galerie du Bourdaric publient "L’Odyssée des mots", un livre qui regroupe des textes originaux de la poétesse Louisa Nadour : Retrouvailles à la croisée d’un instant fugace, l’écorchure des nuits et l’odyssée des mots. Ces poèmes sont accompagnés et illustrés par l’artiste-peintre Ghani Ghouar avec des fresques sur mesure. Ce livre au format 19 x 28 cm, réalisé sur du papier vélin laurier de hollande, est édité à un nombre limité d’exemplaires. Sa quatrième de couverture est signée par Yasmina Khadra, auteur prolifique et traduit dans une vingtaine de pays.

D’une rencontre aléatoire éclot cette œuvre artistique mêlant le tourment des mots et le torrent des couleurs dans une étreinte de fluidité et de douceur. En effet, Louisa Nadour et Ghani Ghouar conjuguent leurs talents à la faveur d’une balade poético-picturale initiée par Renaud Vincent. Cette collaboration met en partition le sublime de la poésie et la magie de la peinture pour toucher les cœurs et faire naître des sentiments, de l’émerveillement et de la communion des sens et des Êtres.

La peinture acrylique sur toile de Ghani Ghouar est orchestrée au hasard des instants ; il y traque l’équilibre des couleurs et des formes dans une abstraction libre et sans frontières où le noir embellit le blanc, le rouge tutoie le vert et le bleu encense le jaune…Une palette composée de constructions géométriques, de figures calligraphiques, de signes échevelés, et le tout cadencé dans une harmonie qui invite à l’apaisement, à l’évasion et à la liberté défiant tous les jougs de l’oppression.

Louisa Nadour entretient, quant à elle, une relation fusionnelle et de passion avec les mots. Elle affectionne la métaphore, taquine l’allitération et utilise la prosopopée et autres figures de style dans ses poèmes qu’elle écrit en arabe et qu’elle traduit elle-même en français. Les textes proposés décrivent l’effervescence d’un instant de création de la poétesse, mais aussi de l’artiste-peintre face à la solitude qui sert de cadre d’expression artistique.

Nadour et Ghouar puisent leurs inspirations dans le soleil de leur pays d’origine, dans leur identité, dans les senteurs de leurs souvenirs et les écorchures de leur parcours pour parler le langage de l’universalité.

Les rumeurs de la nuit les réunissent autour d’une toile en vers, ou une aventure en verve. Dans la quiétude vespérale, ils créent, à quatre mains, une œuvre sous un effet miroir où le tableau réfléchit le poème et où le poème traduit les figures épileptiques de l’artiste-peintre. De la page blanche au bout de bois en passant par un empan de tissu ou d’étoffe, l’œuvre en vers ou en couleurs dépeint l’art comme une représentation du réel, de l’abstrait, du beau avec le souci rigoureux de l’équilibre.

Le Centre culturel algérien ouvre ses portes, du 15 septembre au 10 octobre, à ces deux artistes et met en lumière leur travail en organisant une exposition autour de la peinture de Ghani Ghouar ainsi que du livre d’art élaboré avec la poétesse Louisa Nadour. Le vernissage aura lieu le mercredi 17 septembre à 18h. Ce rendez-vous culturel drainera assurément un large public friand des belles créations poético-artistiques.

Farid Bouhanik

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