Cherif Hamani se mêle du foot !

Cherif Hamani.
Cherif Hamani.

Mon titre ment, ce n'est pas vrai, Hamani aime les mots et le ballon. Il aime la JSK, j'aime le NAHD.

Cherif Hamani, contrairement à mon titre, ne ment pas. Il parle vrai. Très loin des chanteurs de raï, des vendeurs de rythmes, il navigue sur les cimes de nos préoccupations. Il a été le premier à briser un tabou, s'adresser à la mère, lui parler, lui avouer que son fils, son protégé est un soulard: "Inas iyemma". C'est la chanson qui l'a révélé. Pourtant, Chérif Hamani a existé bien avant, il y a un demi-siècle, en 1974, il a tenté l'émission de Mohamed Belhanafi "Les chanteurs de demain". Il a raté son passage comme il a raté son bac. Cette fracture ne l'a pas empêché de devenir Cherif Hamani, un chanteur aimé, adulé, suivi...

Justement, à la fin de cet été, il a programmé la sortie d'un album, une petite bombe dans la veine de Slimane Azem, des textes, des chants dont il ne veut pas livrer la primeur, ici. Chérif, par contre, dit tout du contenu de sa colère, l'enfant de Aït-Mahmoud, dans la commune de Béni-Douala, le fils de Tagrara, ces rugueuses rocailles qui nous ont pourri les fesses...

Il dit tout, il dit surtout ces chemins qui ne mènent à rien, ces venelles qui conduisent aux impasses bouchées par l'absence de solidarité et la jalousie. Chérif dit qu'il est passé par les petits chemins, je le crois. Nous sommes tous passés par ces sentes ardues qui mènent toujours quelque part.

Nous voici livrés au sport, aux paris, aux gains. Nous avons été liquidés par l'Allemagne en foot, revoilà cette grande nation en cyclisme. Kittel endosse le maillot jaune le premier jour du Tour de France, en Angleterre, il le perd le lendemain.

Qu'à cela ne tienne ! Il nous demeure l'important, les gardiens de la mémoire. Hamani en fait partie. 

Un jour, il y a plus de vingt ans, Chérif lève les yeux et regarde la canopée et dit :"Chez nous, on appelle ça "assgharssif", le peuplier, ça faisait longtemps que je n'avais pas entendu quelqu'un parler ce kabyle nucléaire, comme dirait Matoub.

J'aime Chérif Hamani, j'aime le foot. Il aime le chant, il aime le foot.

Que demande le peuple sinon l'extase !

Meziane Ourad

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R A M E S S E S II

"Akhehkough Ayassgharssif Idyezgan Dekhal Bassif, Deg Nevdhu Tarwidh Amen" Le Kabyle Nucléaire, ou le Kabyle du Terroir, n'est pas le Victor Hugo Kabyle n'importe le qui! Slimane, disait dans l'une de ses chansons,

"Avuqal Mara Yenghel, Math Refdhetid Sla3qel, Atafadh Ulach Sgess, Aken I Miss Lassal, Ghess Yefham Yet3aqal, Atsadhsan La3wayar degss"

je traduis vulgairement : "Une jarre qui se renverse, si vous la reprenez doucement, vous allez vous rendre compte qu'elle est vide", une vanne au kabyle nucléaire"

Je veux juste rappelé à Mass Cherif un mot qu'on a eu l'occasion de discuter dans un café la Tour avec Ramdane l'handicapé, en arabe c'est quoi le synonyme de "CHKOUPI", l'image un peu frisé de notre football qu'on aime par dessus politique, même si 90 % de l'équipe est née en dehors de l'Algérie et ne parle ni Tamazight nucléaire, ni l'arabe Pétrolier Algérien, le paradoxe du CHKOUPI Frisé!

RMII