Ce problème ne date pas d’aujourd’hui chez les bons élèves, mais cette année le problème prend de plus en plus d’ampleur.

Nous avons essayé en tant qu’enseignant de dire que l’erreur est impossible et qu’il y a au moins une double correction donc au niveau de la correction aucune erreur n’est possible mais le hic peut se poser lors de la saisie des notes et la recherche du numéro du candidat en effaçant son anonymat en fonction des matières lesquelles se trouvent dans plusieurs centres pour un même candidat avant d’être rassemblée dans un même centre.

Tout ce remue-ménage crée lors de la réforme de la correction ou la délibération est devenue informatiser et le manque de transparence et de confiance est flagrant.

Pour cela nous allons comparer la méthode utilisée avant et celle d’aujourd’hui.

Nous allons nous pencher sur la méthode utilisée dans tous les pays et où l’erreur était limitée et contrôlée.

· Dès le début de la correction chaque correcteur savait qu’il avait droit à au moins deux jurys à corriger et il était sûr de délibérer l’un deux et par là vérifier aussi bien son écriture, sa signature et sa note car toute rature sur la note était mentionnée. La saisie des notes était toujours vérifiée manuellement par les correcteurs une première fois avant leur saisie et la déclaration des écarts qui dépassent 3,5 points était signalée par voie informatisée et manuellement une deuxième fois. Une fois la correction terminée les correcteurs étaient désignés en tant que membre de jury dans toutes les matières et ainsi vérifiées une troisième fois leur feuillet ou était reporté leur note avec leur signature et dans le cas des 09.99 ou 11.99 ou 15.99 ou 17.99 il pouvait intervenir sur leur feuillet à condition que le jury accepte pour sauver certains candidats qui le mérite : c’était une vrai délibération sans aucune faille. De plus les résultats avaient un charme puisque une fois que le jury termine sa délibération les enseignants allés vers leurs élèves pour leur annoncer la réussite ou l’échec et les élèves vivaient pendant deux jours un stress incroyable mais inoubliable qui marquera leurs esprit à vie. La crédibilité des résultats du Bac n’était pas mise en compte. Nous assistions à des explosions de joie, de pleurs, de rires et c’était la fête.

· Aujourd’hui, les copies d’un même candidat qui porte un numéro unique sont corrigées dans plusieurs wilayas pour être rassemblées dans un même centre et aucun travail manuel n’est fait pour la délibération seul le micro délibère et le risque de décalage dans les saisies ou les mauvaises saisies peuvent exister et le correcteur ne peut plus vérifier ses notes portées sur le feuillet. Donc la transparence et le charme des résultats du baccalauréat n’existent plus et les résultats sont souvent remis en cause.

· Nous nous posons souvent la question pourquoi avoir créé tout ce remue-ménage avec ces centres de rassemblement de copies et ces différents centre de correction pour la correction des copies du même candidat si ce n’est de l’argent et du temps perdu. Dans notre pays dans l’éducation on déforme dans la réforme et on casse tout ce qui marche.

· Partout dans le monde l’enseignant est respecté et aucune méfiance n’existe puisque dans des pays développés les sujets sont déposés 48 h avant dans les bureaux des proviseurs et les copies à corriger sont remises aux enseignants ayant les classes de terminale et la correction se fait ou bien d’une façon collective dans une salle par matière ou bien l’enseignant corrige son quota et les remets pour une deuxième correction avant les délibérations. Alors que chez nous on voit le trafic partout et tout le monde se méfie de tout le monde. Et ce manque de confiance a augmenté les tricheries

Hakem Bachir,

professeur de mathématiques au lycée Colonel Lotfi d’Oran