Révision constitutionnelle : les propositions du PST

Le PST a rendu publiques ses propositions de sortie de crise. Photo : La présidence.
Le PST a rendu publiques ses propositions de sortie de crise. Photo : La présidence.

Le Parti socialiste des travailleurs (PST) a fait parvenir un mémorandum à Ahmed Ouyahia. Document.

Le PST a reçu, le 16 mai 2014, les documents relatifs à la révision de la constitution. Il est demandé à notre parti de présenter, au 31 mai 2014, des propositions d’amendements «sans limites préalables hormis l’article 178 relatif aux constantes nationales ainsi qu’aux valeurs et principes fondateurs de notre société». Par ailleurs, il est proposé à notre parti une rencontre durant le mois de juin, à la présidence de la république, «en vue d’un échange sur nos commentaires et propositions» dans le but d’aboutir à «une révision constitutionnelle consensuelle».

Une révision constitutionnelle sans … le peuple !

Dans la forme, comme en 2011 sous la conduite de M. Bensalah, les concertations confiées à M.Ouyahia se dérouleront à huis clos dans un bureau de la présidence, sans aucun débat public libre et équitable. Encore une fois, le peuple algérien est écarté du débat et de l’élaboration de sa propre constitution et sa souveraineté, consacrée dans toutes les constitutions depuis le recouvrement de l’indépendance nationale, est bafouée.

Lorsque les dispositions de l’article 178 de la constitution, relatives aux fameuses «constantes nationales et les valeurs et principes fondateurs de notre société», ne sont pas concernées par ces concertations et sont exclues du débat au sein du peuple algérien, on est en droit de savoir qui a décidé à la place du peuple de ces «constantes»? Lorsqu’on qualifie la future constitution révisée de «consensuelle», on est en droit de savoir quelles sont les autres parties de ce consensus pour lesquelles, le peuple souverain, doit faire des concessions ?

Enfin, le délai de deux semaines accordé aux participants à ces concertations, afin de transmettre leurs propositions, traduit le caractère expéditif de cette opération de «révision constitutionnelle» qui est ainsi réduite à une démarche de pure forme.

Dans le fond, les propositions d’amendements transmises par les autorités se réduisent à des réaménagements techniques, tel que le retour à la limitation des mandats présidentiels, qui concède une alternance formelle alors que les questions essentielles qui préoccupent et mobilisent quotidiennement les masses populaires ne sont pas abordées. Or, aucun progrès n’est proposé au sujet des droits sociaux, tels que le logement, l’emploi, la santé, l’éducation et au pouvoir d’achat, etc. Aucune avancée n’est consacrée au sujet des droits démocratiques, tels que l’officialisation de Tamazight ou l’égalité des droits entre les hommes et les femmes. La lutte contre la corruption, qui saigne l’économie nationale, est évoquée formellement et aucune disposition n’est proposée pour la protection de la propriété collective de la prédation des intérêts privés et étrangers qui se frottent les mains pour s’accaparer du secteur public et des richesses naturelles nationales.

Une révision constitutionnelle sans … libertés démocratiques !

Au moment où la révision constitutionnelle est présentée par les autorités comme une volonté de réforme politique dans le but de «contribuer au renforcement de l’entente nationale» à travers «une démarche participative sincère», dans la pratique, ces mêmes autorités musellent les libertés démocratiques, tels que la liberté de manifester, la liberté de s’organiser, la liberté de faire grève, la liberté d’expression, l’accès démocratique aux médias lourds, … Ces mêmes autorités répriment le mouvement des chômeurs, les rassemblements des contractuels du pré emploi, les syndicalistes combatifs, les manifestants du 20 avril dernier en Kabylie et les citoyens protestataires dans les différentes régions du pays. 

Cette pratique autoritaire vide la révision constitutionnelle des intentions de réformes démocratiques proclamées et s’éloigne de l’instauration d’un climat politique permettant au peuple algérien de décider en toute liberté de sa constitution et de son devenir.

Sans l’instauration d’un débat public libre et équitable permettant au peuple algérien de choisir librement le contenu de sa constitution et sans la levée de toutes les entraves et les limitations aux libertés démocratiques, ces concertations n’auront aucune crédibilité. Sans ces conditions démocratiques élémentaires, notre parti a décidé de ne pas participer à ces concertations.

Propositions politiques du PST

Pour le PST, seul un débat national libre dans un contexte où toutes les entraves à la liberté d’expression, d’organisation, de manifestation et de grève sont levées, constitue les conditions minimales permettant au peuple d’exercer librement sa souveraineté.

C’est dans un tel contexte que le peuple peut élire à la proportionnelle nationale une Assemblée Constituante représentative des aspirations de la majorité du peuple, des travailleurs et de démunis. Une assemblée qui mettra en place une Constitution à la mesure des attentes des exploités, des exclus et des opprimés de notre pays qui sont le plus grand nombre.

Cette Constitution qui sera adoptée par le peuple, consacrera la liberté d’organisation, d’expression, de manifestation et de grève sans entrave et sans contrainte disqualifiant les agréments, les autorisations et les procédures de préavis de grève. Comme elle garantira les libertés d’opinion et de conscience, la séparation de l’Etat et de l’école avec la religion. Elle édictera l’égalité totale entre les citoyens, et en particulier entre les hommes et les femmes, abrogeant toute législation inégalitaire, tel le code de la famille et fixant la parité hommes-femmes comme seul horizon pour toutes les représentations et les postes d’autorité. Elle imposera le respect de la diversité culturelle en instituant tamazight et l’arabe comme langues nationales et officielles.

Aucun critère idéologique ou politique ne peut être opposé sinon l’exigence de respecter la liberté des autres, liberté protégée par les lois ordinaires. Imposer un standard idéologique conduit aux incohérences comme celles qui agréent des organisations islamistes par le simple changement de dénomination. Cela conduit à l’arbitraire, instituant les fonctionnaires en tuteurs politiques du peuple en imposant leurs interprétations. Quant à la représentativité, c’est au peuple de la donner. C’est au peuple d’accorder son mandat à ces représentants pour les rendre représentatifs et non au constat d’huissier.

La levée des contraintes anti démocratiques signifie l’abrogation des autorisations et permettre à ces groupes politiques, associatifs ou syndicaux de se déclarer auprès des autorités désignées pour ce faire, pour jouir de leurs droits et permettre de protéger ceux des autres.

Une Constitution démocratique est celle qui garantit aux citoyens les droits naturels qui sont les préalables aux libertés formelles. Droit à la vie, à la santé, à l’alimentation, à l’emploi, au logement à l’éducation, droit au loisir et droit à un environnement saint…

Une Constitution démocratique est celle qui préserve les richesses naturelles du pays, les secteurs stratégiques de l’économie et les services publics essentiels de toute logique de profit, de toute appropriation privée. Elle doit exiger l’arrêt immédiat des concessions, la nationalisation ou la renationalisation de toutes ces terres, de toutes ces richesses du sous-sol, de toutes ces infrastructures, de tous ces industries de base cédées, concédées ou abandonnées aux multinationales et aux fortunes locales, de tous ces services publics permettant à des intérêts privés de ponctionner les citoyens.

Au niveau institutionnel, le PST considère qu’il faut donner tout le pouvoir aux élus que ce soit au niveau local où une large décentralisation doit permettre l’autonomie des régions et des communes, que ce soit au niveau central ou aucun sénat, aucun détenteur de pouvoir, président de la république ou wali, quel que soit son mode de désignation ou d’élection ne doit pouvoir contester la souveraineté totale des représentants du peuple.

Un programme d’urgence démocratique et social.

Au moment où il est proposé au peuple algérien un processus de réformes avec l’objectif proclamé de disposer d’institutions représentatives et légitimes, il nous faut signaler l’inanité du pouvoir de ces futures institutions qu’on nous dit enfin démocratiques, quand, tous les jours, des décisions engageant l’avenir des générations futures sont prises par les gouvernants actuels. Quand les terres agricoles sont concédées pour quarante ans, quand les ports les aéroports, la production et la distribution de l’eau, le téléphone mobile, la production d’électricité, sont offerts à des multinationales, quand la sidérurgie, les entreprises publiques de mécanique, le patrimoine foncier sont abandonnés à des intérêts privés, quand les gouvernants actuels engagent l’économie dans une dépendance définitive par les accords avec l’UE, avec l’OMC, la Zale, que reste-t-il de pouvoir aux institutions légitimes qui nous sont promises ?

Pour le PST, la mise en place d’un programme d’urgence démocratique et social, est un préalable à tout progrès sur le plan de la légitimité politique des institutions de l’Etat et à l’exercice effectif du peuple algérien de sa souveraineté politique et économique.

1- Mesures d’urgence sociale en avançant vers le rétablissement du pouvoir d’achat des travailleurs et des pensionnés compromis par la politique libérale agressive depuis le programme d’ajustement structurel de 1994. 20 000 DA d’augmentation pour tous, salaire minimum à 45 000 DA, titularisation de tous les auxiliaires, interdiction des emplois sous-payés du filet social et remplacement par de vrais emplois décents, mobilisation des institutions de l’Etat pour bannir le travail non déclaré.

2- Assainissement du climat malsain de corruption et d’arbitraire par la levée du secret bancaire, l’ouverture des livres de compte et la mise en place d’un contrôle populaire. Levée de l’impunité.

3- Moratoire sur les privatisations et sur les mesures d’abandon des biens de la collectivité nationale à des intérêts privés. Gel des traités inégaux avec l’UE, l’OMC et la Zale. Suspension des concessions sur les richesses minières, pétrolières et sur les infrastructures. Gel du projet de suppression de la médecine gratuite (contractualisation), et du projet du nouveau code du travail (précarisation) et de la loi relative à l’exploitation du gaz de schiste. Suspension des négociations et des engagements pris avec les multinationales occidentales ou du Golfe, tels que Mittal, … Renault, le projet qatari de Bellara, etc.

4- Levée immédiate des entraves législatives et réglementaires aux libertés d’organisation associative, partisane ou syndicale, libertés d’expression, de manifestation et de grève. Cessation immédiate de toute poursuite et annulation de toute sanction contre les protestataires. Reconnaissance immédiate de tous les partis, syndicats et association qui se déclarent comme tels. Interdiction de la pratique actuelle de déni de service public qui refuse la délivrance du récépissé de dépôt.

5- Ouverture d’un débat national sans exclusive sur les changements politiques, prise en charge de tous les points de vue de la société dans le cadre d’une obligation de service public exigée de tous les médias et notamment accès aux médias lourds, radio, et télé. Car la liberté de la presse ce n’est pas seulement la liberté des journaux. C’est surtout celle de la liberté des citoyens à s’exprimer par le biais de la presse. Liberté de création de périodique et de publication sans délai ni entrave sur simple déclaration.

6- Après un débat libre, dans un climat libéré de toutes ces contraintes économiques et toutes ces pressions politiques, élection de représentants du à la proportionnelle nationale intégrale des points de vue exprimés dans la discussion nationale pour former une Assemblée Constituante. Il reviendra à cette assemblée constituante souveraine représentative des intérêts de la majorité travailleuse et démunie de discuter et proposer le projet de constitution au vote du peuple et de gouverner le pays dans cette transition.

La direction nationale du PST

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Commentaires (2) | Réagir ?

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Massinissa Umerri

Ce dont il y a lieu, c'est de BRULER tout texte ecrit en Arabe, dans laquelle langue, la signification des expressions

"Liberte' d'expression et d'association" ne veut RIEN dire...

"Citoyen: veut dire soumis aux desiratas d'un pedophile analpabet sanguinaire du 7eme siecle.

"Charlatant" veut dire savant...

etc. etc. etc.

Les lois arabo islamiques sont contre-natures en Afrique, ni plus ni moins.

Les cultures orientales n'ont pas de place en occident...

Le federalisme est la seule solution, que les arabaise's forment leur hamam, les allahistes leur enfer, les autres chacun son etat sa republique.

Cette mascarade n'a d'autre destine'e que le federalisme - qu'il y a de negotier dans la paix ou dans la guerre. C'est une question, et les moyens seront egaux des la fin de la rente, c. a. d. bientot.

La republique islamique, ou arabe ou khalaphite n'aura JAMAIS lieu en Afrique.

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yacine AITLBACHIR

algerien s fiere de l que nous etions. POURQUOI FAIRE DE LA COSTITUTION?CE N EST PAS CETTE CONSTITUTION QUI SUR EST ECRIT NUL N EST CENSE D IGNIORE LA LOI?RESPECT DES DROITS DES ALGERIEN NES EGAUX DEVANT LA LOIS?MAIS OU MESSIEURS LES PRESIDENTS DES PARTIS ET GOUVERNEMENT ET SYNDICAT UGTA D ALGERIE. ?EN ALGERIE?LES PARAMEDICAUX ALGERIEN NES AUJORD HUI SPOLIER VOLER DESCRIDITE DE LEURS DROITS ABSOLUES. CES INFIRMIERS BREVET ES DITE I B. SOMMES NOUS ALGERIEN NES?POURQUOI ALORS TANT HEINE ET SEGREGATION DANS NOTRE STATUT GENERAL DES TRAVAILLEURS ALGERIENNES CELUI DE LA CORPORATION DES PARAMEDICAUX?CETTE CONSTITUTION ET LIGISLATION DE TRAVAIL EST ELLE JUSTE. DROIT EGAUX DES TRAVAILLEURS DEVANT LA LOIS?OU EST CA ALORS?IL EST INCONCEVABLE ET INADMISSIBLE POUR UN CORPS COSTITUE PLUS DE 600000 INFIRMIERS ERES QUI SONT LA COLONNE VERTEBRAL DE LA SANTE EN ALGERIE DONT ON EST VICTIME D UNE SEGREGATION DANS L APPLICATION DE NOTRE STATUT. TOUT LES CORPS AYANT BENEFICIE D UNE CATEGORIE ET DE PRIME DE RESPONSABILITE SAUF NOTRE CORPS DITE BREVETEES. DONT NOUS ETIONS LES PLUS SOUFFERT DANS L EXERCICE DE FONCTION. CES IDE OU ISP ET SAGES FEMMES, ANESTHESITES ET MEDICAL MEDECINS. (QUI DIRA LE CONTRAIRE°) NE SONT UN FRUIT DE NOTRE ENCADREMENT AVANT LA CREATION DES CES GRADES SUS CITEs. NOUS NOUS ADRESSONS A QUI DE DROIT ET AUX PARTIS POLITIQUE ET SOCIETE CIVIL D INTERVENIR AUPRES DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE AFIN QU ONT SOIT RETABLIT DANS NOS DROIT EN TANT QUE ALGERIEN NES APART ENTIERE. DONC POUR AVOIR UNE COSTITUTION QUI GERERA LA NATION IL FAUT D ABORD RECONNAITRE CES FILS ET BANIR LA HOGRA ET LA SEGREGATION ET L INJUSTICE DEVANT LA LOIS. VIVE L ALGERIE GLOIRE A NOS MARTYRS.