Les djihadistes progressent, Maliki refuse un gouvernement de salut

Les djihadistes gagnent du terrain.
Les djihadistes gagnent du terrain.

Les rebelles sunnites irakiens qui marchent sur Bagdad ont conquis jeudi de nouveaux territoires mais le Premier ministre chiite Nouri al Maliki rejette l'idée d'un gouvernement de salut national susceptible de faire front face à l'insurrection.

La présidence irakienne a convoqué le Parlement en session inaugurale le 1er juillet, ce qui déclenche formellement la procédure de formation d'un nouveau cabinet. Nouri al Maliki a déclaré que l'aviation syrienne avait bombardé cette semaine des insurgés en territoire irakien, près de la ville frontalière d'Al Kaïm, une information pourtant démentie par les médias officiels syriens ces derniers jours.

Le Premier ministre irakien a précisé ne pas avoir sollicité cette intervention mais a salué tout "coup" porté contre les djihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) dont l'objectif est d'établir un califat en Syrie et en Irak.

L'offensive éclair lancée début juin par l'EIIL et d'autres milices sunnites, constituées notamment par d'anciens membres du Parti Baas de Saddam Hussein, a abouti à la prise de Mossoul, deuxième ville d'Irak, le 10 juin, et à celle de Tikrit le 12 juin.

Selon un responsable de la sécurité présent dans l'ancien fief de Saddam Hussein, des combats se déroulaient jeudi dans le complexe universitaire de la ville, où trois hélicoptères de l'armée de l'air irakienne ont atterri.

Un raid nocturne de l'aviation irakienne sur le sud de Mossoul a également fait un mort et six blessés, rapportent les services de sécurité. Les rebelles se sont emparés dans la nuit de la ville de Mansouriyat al Djabal, qui abrite quatre gisements gaziers, et se trouve à une heure de route de Bagdad.

Sadr appelle à la mobilisation

Face à l'offensive de l'EIIL, les appels se multiplient aussi bien en Irak que dans la communauté internationale en faveur de la formation rapide d'un gouvernement après les élections du 30 avril remportées par le parti Etat de droit de Maliki, sans majorité suffisante pour gouverner sans alliés.

A compter du 1er juillet, le Parlement aura 30 jours pour nommer un président et 15 jours supplémentaires pour désigner un Premier ministre. En théorie, car il avait fallu neuf mois en 2010 pour former un nouveau gouvernement.

Les Etats-Unis réclament que le futur gouvernement représente les diverses communautés du pays alors que Nouri al Maliki est accusé par ses détracteurs d'avoir marginalisé la minorité sunnite, contribuant ainsi à l'insurrection de l'EIIL. Le secrétaire au Foreign Office William Hague est arrivé jeudi à Bagdad pour des entretiens avec des responsables, deux jours après la visite du secrétaire d'Etat américain John Kerry.

Nouri al Maliki a jusqu'ici rejeté ces appels à la formation d'un "gouvernement de salut national". L'imam chiite Moktada al Sadr, un adversaire de Maliki, a réclamé lui aussi mercredi la formation d'un gouvernement "avec des personnalités de tous bords, sans quotas religieux".

Moktada al Sadr, chef de l'Armée du Mahdi, une milice chiite qui fut à la pointe des combats contre l'occupant américain au milieu des années 2000, a dans le même temps exhorté les Irakiens à se rassembler derrière l'armée. Dans un sermon prononcé mercredi soir, il a appelé à la mobilisation contre "l'ignorance et le radicalisme"

Reuters

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