Algérie-corruption pétrolière : Où va une partie des recettes ? (1ère Partie)

Algérie-corruption pétrolière : Où va une partie des recettes ? (1ère Partie)
Un nouveau rapport de Transparency International démontre que les compagniespétrolières et gazières devraient mieux rendre compte de leurs paiements faits aux Etats

Dans le Rapport 2008 sur les Performances des Compagnies Pétrolières et Gazières, premier du genre et qui vient d’être rendu public, Transparency international (TI), ONG de lutte contre la corruption, évalue 42 des principales compagnies internationales et nationales, dont SONATRACH opérant dans 21 pays, dont l’Algérie, en matière de transparence, particulièrement pour les versements effectués aux gouvernements pour les droits d’extraction de ressources.

Le rapport, qui se fonde sur des données rendues publiques par les compagnies, classe celles-ci en trois catégories : performances hautes, moyennes ou faibles. Seulement un tiers des compagnies évaluées affichent des performances hautes.

La transparence dans les secteurs du pétrole et du gaz combat la pauvreté : Aujourd’hui soixante pour cent des personnes les plus pauvres vivent dans des pays riches en ressources. La plupart des constitutions accordent aux citoyens l’ultime appartenance des ressources naturelles de leur pays. Cependant, la majorité des données sur les versements effectués par les compagnies pour les droits d’exploitation de ces ressources et sur la manière dont cet argent est dépensé par les gouvernements d’accueil, ne sont pas publiées.Lorsque les compagnies et les gouvernements sont entièrement transparents, citoyens, journalistes, société civile et enquêteurs divers peuvent suivre le flux des recettes et tenir les agents publics comptables, décourageant ainsi la corruption. Avec les prix du pétrole battant tous les records et au regard des prévisions pour les pays de l’OPEP, selon lesquelles les recettes de l’industrie pétrolière seront de presque US $ 1 trillion (mille milliards) en 2008, la question de la transparence n’a jamais été aussi cruciale.« La richesse en gaz et pétrole, si elle était correctement gérée, participeraient à de meilleurs services publics et infrastructures. Elle devrait conduire à une meilleure qualité de vie pour tous les citoyens. C’est le devoir de la société civile de travailler avec les compagnies et les gouvernements pour libérer ce potentiel, » a affirmé Huguette Labelle, présidente de Transparency International, lors de la publication de ce Rapport.

L’appel aux compagnies Les compagnies doivent agir rapidement et réaliser des reporting proactifs sans attendre que les lois les y obligent. En identifiant les plus performantes, le rapport de TI démontre que les reporting sur les paiements effectué pays par pays constituent la meilleure pratique possible. Comme les compagnies affichant les meilleurs résultats le démontrent, la transparence et la profitabilité ne s’excluent pas mutuellement. Au contraire, une plus haute transparence peut rehausser la confiance des marchés financiers ainsi que celle des parties prenantes.

Performances des compagnies une pièce seulement du puzzle Faire l’analyse de la performance des compagnies constitue seulement une pièce du puzzle. Bien qu’il soit très souhaitable que le secteur privé augmente la transparence des paiements, les gouvernements des pays d’accueil sont au final responsables de la gestion de ces revenus. Ils doivent ainsi mener le mouvement d’une exploitation plus équitable de la richesse en pétrole et en gaz, en se dotant des règlementations nécessaires. Les prochains rapports deTransparency International s’intéresseront aux rôles des gouvernements des pays riches en ressources ainsi qu’à ceux des pays d’origine des compagnies extractives les plus importantes.

La Sonatrach en très mauvaise position Ce Rapport sur la transparence des revenus des Compagnies gazières et pétrolières utilise une série d’indicateurs fiables pour mesurer et comparer le degré de transparence des revenus qu’affichent actuellement une sélection d’entreprises de l’industrie du gaz et du pétrole.La Compagnie algérienne SONATRACH obtient de très mauvaises performances, ce qui n’est pas une surprise, au vu de l’opacité qui caractérise la gestion de cette entreprise et des scandales de corruption qui y ont éclaté (affaire BRC, octroi de marchés publics, achat et constructions des tours d’Hydra, actuel siège du ministère de l’énergie et des mines, etc.), et surtout du fait du haut niveau de corruption qui prévaut au sein des Institutions de l’Etat algérien.L’étude définit trois groupes d’entreprises réalisant des performances élevées, moyennes ou faibles en termes de transparence. Ce classement peut permettre à certaines entreprises de faire pression sur leurs concurrents afin qu’ils s’alignent sur des standards de transparence élevés, plaçant ainsi l’ensemble des entreprises de l’industrie pétrolière et gazière sur un pied d’égalité. Un tel effort constitue un impératif pour l’industrie. Il faut également noter que malgré les efforts entrepris pour associer les entreprises à tous les stades de l’étude, plus de 30 entreprises, dont Sonatrach, ont choisi de ne pas procéder à la vérification de leurs résultats.

Dans le résultat global des entreprises, Sonatrach fait partie des Compagnies pétrolières nationales (CPN), qui réalisent une performance moyenne, c'est-à-dire qui divulguent peu d’informations relatives aux paiements et aux programmes de lutte contre la corruption, et pour qui de nouveaux progrès supposent de publier plus d’informations sur les politiques et les systèmes de gestion, et d’améliorer la communication dans tous les domaines relatifs à la transparence des paiements (cela concerne particulièrement les sociétés non cotées).Les autres CPN à performance moyenne sont : Gazprom, KazMunaiGaz (KMG), NationalIranian Oil Company, Nigerian National Petroleum Company (NNPC), Petronas, Qatar Petroleum, et Rosneft. Des Compagnies pétrolières internationales (CPI) sont aussi classées « performance moyenne » parce qu’elles divulguent des informations sur les paiements agrégées principalement par grandes zones géographiques, pour un nombre limité de pays, et que pour elles de nouveaux progrès supposent de publier des informations plus complètes, détaillées pays par pays, pour la totalité des pays d’opérations et d’améliorer la communication relative aux programmes de lutte contre la corruption. Ces CPI "moyennes », dont la plupart sont installées en Algérie, sont: BP, Chevron, Conoco- Phillips, Eni, Hess, Marathon Oil, Repsol YPF, Total, Woodside. En matière de transparence des paiements, des programmes de lutte contre la corruption par groupe, et des réglementations et politiques d’achat, Sonatrach dégringole dans la catégorie des CPN à performance faible

A Suivre : 2è partie

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Commentaires (1) | Réagir ?

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Aissa

comment voulez vous qu'un système fermé comme le notre peut divulguer quoi que ce soit concernant la rente pétroliere?