1. Il vous faut dépasser le syndrome hollandais pour atteindre un taux de croissance de 7% en 2020

1. Il vous faut dépasser le syndrome hollandais pour atteindre un taux de croissance de 7% en 2020

La bataille de la relance économique future de l’Algérie et notre place dans la compétition mondiale se remportera grâce à la bonne gouvernance, notre capacité à innover au sein du grand Maghreb. Un taux de croissance se calcule par rapport à la période antérieure, un taux de croissance élevé en TL'Algérie aura t-il un taux de par rapport à un taux de croissance faible en T0 donne cumulé un taux relativement faible. Dès lors, l’Algérie réalisera t-elle un taux de croissance en terme réels de 9/10% reposant sur des segments dynamisants, sans de profondes réformes inconstitutionnelles et micro-économiques, pour atteindre 7% en 2020, telle est l’objet de cette présente contribution.

La dépense publique entre 2000/2013 (budget d’équipement et de fonctionnement) a été environ 630 milliards de dollars pour un taux de croissance moyen de 3%,environ 3,5% en 2014 pour le FMI contre plus de 4,5% selon les prévisions du gouvernement, alors qu’il aurait du dépasser les 10%. L’Algérie selon les normes internationales dépense deux fois pour pour avoir deux fois moins de résultats par rapport aux pays similaires de la région MENA. En cette année 2014, l’Algérie est toujours après plus de 50 années d’indépendance politique une économie rentière où tant la société (70% du pouvoir d’achat des Algériens) que l’économie dépend de la rente des hydrocarbures. Je m’en tiendrai à l’indice du produit intérieur brut –PIB –bien que l’indice de développement humain (IRH) soit plus significatif. L’IRH combine l’éducation, l’espérance de vie à la naissance et le RNB/par habitant (PPA) où l’Algérie étant passé de la position 96ème au niveau mondial en 2012 à 93ème classement 2013. Mais cet indice en Algérie est artificiellement gonflé par les transferts sociaux et les subventions généralisées sans ciblage. Ainsi, le produit intérieur brut PIB a évolué de 2005 à 2013 étant passé de 42 milliards de dollars à prix courants ( devant déflater par l’indice des prix à la production pour avoir des prix constant) à 220,6 milliards de dollars. Certes selon un calcul statique, les hydrocarbures dans le PIB varie est de 40% et que hors hydrocarbures nous avons environ 60%. Mais ces derniers segments sont induits par la dépense publique directement ou indirectement. Avec la technique de la triangularisation l’on peut démontrer qu’à peine 20% de la valeur ajoutée provient des entreprises publiques et privées dont le taux d’intégration ne dépasse pas 15%, 80% étant l’effet de la dépense publique via la rente des hydrocarbures.

Pour preuve selon les statistiques officielles les services marchands représentent 35% du PIB, les services non marchands 28%, le BTPH 16% soit au total 79% et l’agriculture qui connait une nette amélioration bien que les prix soient élevés (fruits/ légumes, viandes) contribue à 14% en 2013. Selon l’organe officiel de la statistique ONS la superficie économique globale est représentée par plus de 83% des petits commerce-services. L’industrie représente environ 5% du PIB mais est constituée à 95% de petites PMI-PME peu initiées au management stratégique. Les réserves de change ont clôturé à 194 milliards de dollars fin 2013 non compris les 173 tonnes d’or ayant rapporté entre 4 et 4,5 milliards de dollars d’intérêts. Entre 83/86% sont placées à l’étranger en grande partie en bons de trésor américains et en obligations européennes à un taux fixe 2,5 à 3% et une fraction dans des banques privées cotées dites AAA à un taux supérieur mais avec plus de risques. Le taux de chômage est estimé à 10% mais gonflé par les emplois administratifs, les emplois rentes temporaires et la sphère informelle représente 53% des actifs qui approchent les 12 millions selon l’ONS, sous estimant d’ailleurs l’emploi féminin. 

Le taux d’inflation fluctuerait entre 4/5% ( 8,9% en 2012 du au versements de salaires en partie) mais compressé artificiellement par les subventions généralisées représentant plus de 12% du PIB. Qu’en sera t-il donc en cas d’épuisement des recettes d’hydrocarbures traditionnels et de la prévision d’une chute des recettes entre 2017/2020, en cas de non découvertes substantielles avec un coût compétitif du fait de la forte concurrence internationale, pouvant découvrir des milliers de gisements non rentables. L’Algérie a environ 12 milliards de barils de pétrole de réserve. Avec une exportation prévue 2 de millions de barils jour et une consommation intérieure de pétrole entre 6/8 millions de barils /jour avec les nouvelles raffineries, la durée serait entre 10/15 ans. Pour le gaz les exportions qui peinent actuellement à atteindre 55 milliards de mètres cubes gazeux, une chute par rapport aux années précédentes, il est prévu de 85 milliards de mètres cubes gazeux, les partenaires étrangers demandant une baisse des prix. Avec une consommation intérieure entre 2017, estimée à environ 70/75 milliards de mètres cubes gazeux ( doublement de la production d’électricité à partir de turbines de gaz) allant à 100 milliards de mètres cubes gazeux horizon 2025/2030 pour des réserves variant ente 2500/3000 milliards de mètres cubes gazeux( non pas de 4500 données de BP année 1999 non réactualisées), le pic serait atteint entre 2025/2030 comme l’a annoncé le premier ministre en ce mois de juin 2014, au moment où la population algérienne tendra vers 50 millions d’habitants. D’où l’urgence, pour la sécurité nationale d’aller vers la transition énergétique reposant sur un MIX énergétique.

Dr Abderrahmane Mebtoul
Professeur des Universités Expert International 

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klouzazna klouzazna

Toute personne qui a eu à manipuler d'une manière ou d'une autre des chiffres et qui a un peu de notions de la statistique sait que ces pourcentages (%) qu'on nous balance à la figure NON AUCUN SENS !!! 7% par là... 9 % par ci...

quel paradoxe... au moment où les pays industialisés peinent à réaliser 1% de développement malgré toute leur rigueur budgétaire, des pays sans industrie, rangés par la corruption et soumis à l'importation nous anonçent des pourcentages mirobolants de soi-disante croissance... 10% par ci... 15 % par là.

Il est juste utile de rappeler que 1000% de zéro, c'est toujours Zéro !!!