La scandaleuse attitude du Canada face à l’Ukraine

La scandaleuse attitude du Canada face à l’Ukraine

Quand Charles de Gaulle a dit que les États n’ont pas d’amis, que des intérêts, il ne pensait sûrement pas qu’un pays allait amener son commentaire dans les bas-fonds les plus abjects de la bassesse humaine.

C’est pourtant ce que fait actuellement le Canada en poussant l’Ukraine à la guerre contre la Russie. Pour pouvoir mieux vendre son pétrole bitumineux sale, que de plus en plus de pays rejettent, il joue les boutefeux à l’autre bout du monde.

Présentement en visite en Europe, Stephen Harper cri sur tous les toits que son pays peut aider en cas de crise énergétique. Or il crée lui-même cette crise en insultant publiquement le président de la Russie et en assurant l’Ukraine de son support indéfectible. Le premier ministre canadien omet cependant de dire que tout ce cirque est pour vendre son pétrole sale une fois que tous les liens de l’Europe auront été brisés avec les Russes.

La stratégie canadienne a pourtant été éventée par le journaliste Stéphane Parent qui publiait le 28 mars un texte intitulé « Profiter de la crise ukrainienne pour vendre à l’Europe le pétrole de l’ouest canadien. » Il y mentionnait que cette crise politique avait tout le potentiel pour se changer en bonne occasion d’affaire pour le Canada. Les propos de Stephen Harper lors de sa visite en Allemagne ne laissaient aucune place au doute. Ce dernier affirmait que si l’Occident imposait des sanctions visant le secteur énergétique russe, le Canada pourrait aider les Allemands. Le ministre canadien des Affaires étrangères, John Baird, avait surenchéri et affirmé que l’hypothèse d’un approvisionnement canadien en Europe prend davantage forme. Or, le pétrole que le Canada veut vendre aux européens est le pire qui soit. Au mois de mai 2013, le projet européen de directive sur la qualité des carburants en Europe classait le pétrole albertain parmi les carburants les plus sales de la planète. II est indécent que le Canada joue les boutefeux dans l’espoir que la situation empirera en Ukraine et qu’il puisse finalement vendre sa saleté.

Cette situation est d’ailleurs amorale à plusieurs points de vue. Non seulement, l’attitude canadienne est bassement motivée par le lucre, mais elle entraîne un durcissement des positions et une augmentation des combats ce qui cause des morts sur le terrain. Il faut dire que le respect des droits de l’homme et des vies humaines et même des faits n’est pas vraiment le point fort du présent gouvernement canadien. Bien que personne ne le croit, il continue à mentir honteusement au sujet de la pollution causée par l’extraction du pétrole des sables bitumineux qu’il veut vendre aux Européens. Il s’entête à dire que le Canada a réduit ses émissions de gaz à effet de serre de 26% depuis 1990 alors que ses propres scientifiques affirment qu’elles auraient en fait plus que triplé entre 1990 et 2011.

Cette exploitation rend invivable pour les autochtones canadiens un immense territoire où aucun descendant d’européen n’avait mis le pied avant que n’y soient exploités ces sables bitumineux. Que leur taux de cancer monte en flèche n’émeut pas plus Stephen Harper que les innocentes victimes que pourrait engendrer sa rhétorique enflammée en Europe. L’Ukraine ferait donc mieux de négocier avec la Russie pour trouver pacifiquement un terrain d’entente. Ce sont des conseils empoisonnés que lui donne le chef de l’état canadien.

Michel Gourd

Plus d'articles de : L'actu en Algérie et ailleurs

Commentaires (0) | Réagir ?