Projet de Constitution : des contradictions dans les versions arabe et française

Ouyahia chargé par Bouteflika de mener les discussions sur le projet de constitution.
Ouyahia chargé par Bouteflika de mener les discussions sur le projet de constitution.

Les versions arabe et française du projet de constitution comportent quelques différences notables.

C’est toujours difficile de traduire un poème d’une langue à une autre car outre la traduction du sens, il faut aussi garder le côté esthétique des vers. Mais qu’en est-il de la traduction de textes juridiques et surtout quand il s’agit de la constitution d’un pays ?

Dans le projet de la constitution remis aux invités aux consultations d’Ahmed Ouyahia par ailleurs mis en ligne sur le site de la présidence (www.el-mouradia.dz), on constate une différence entre la version en arabe et celle en langue française. A croire que les augustes traducteurs ont quelque mal à ajuster leur vocabulaire.

Exemple : dans l’article 19, un amendement de l’article 73 de la Constitution, qui précise les conditions pour la candidature à l’élection présidentielle. Dans la version en français, on peut lire dans la 7ème clause de l’article : "Justifier de la non-implication des parents du candidat né après juillet 1942, dans des actes hostiles à la Révolution du 1er Novembre 1954". Cette clause a été étrangement omise dans la version en arabe. Ce qui a poussé certains à avancer que le projet de Constitution va permettre aux fils de harkis de se présenter à la candidature pour la présidentielle.

Est-on en présence d'une mauvaise traduction ? D'une omission ou d'un acte volontaire de jeter le trouble et semer la polémique ? Dans tous les cas de figure, cela relève d'une erreur impardonnable à ce niveau de responsabilité. Surtout quand il s’agit du texte référence de la loi algérienne émanant de la plus haute autorité dans le pays, la présidence de la république.

Madjid Serrah

PRESENTATION GENERALE DES PROPOSITIONS D’AMENDEMENTS POUR LA REVISION CONSTITUTIONNELLE

et en arabe عـرض عـام حول اقتراحـات تتعلـق بالتعديل الدستوري

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Commentaires (9) | Réagir ?

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rach bou

Bis repetita placent

La constitution réserve aux deux chambres (le parlement) l’exercice du pouvoir législatif, il élabore et vote la loi souverainement

De ce fait, La dissolution du parlement n’est pas souhaitable pour Monsieur Bouteflika (à vrai dire le clan du président), compte tenu de son aliénation (majorité acquise au service de sa majesté le président).

Le rôle du parlement actuel, pour que le projet de révision constitutionnelle obtienne les 3/4 des voix des membres des deux chambres du parlement, est crucial, quant à l’application de l’article 176 :

A priori Le scénario (bis repetita) des élections du 17 avril serait plus qu’évident ;

Dans la mesure ou le conseil constitutionnel se réserve la charge d’émettre un avis motivé sur le bon fondé du projet, élaboré par le sergent Ahmed Ouyahia (comme ce fut le cas sur la maladie du président) et que « le Président de la République peut directement promulguer la loi portant révision constitutionnelle sans la soumettre à référendum populaire si elle a obtenu les trois-quarts (3/4) des voix des membres des deux chambres du Parlement. »

Donc le passage forcé de la révision constitutionnelle est plus qu’envisageable.

A fortiori, la révision constitutionnelle est entaché d’une nullité au vu de l’article 178 alinéas 4.

Au préalable, il faudrait mettre en adéquation l’article sus-cité par rapport aux articles 3 et 3bis réunis :

Voir les trois articles, en fonction de leur importance:

Art. 178- Toute révision constitutionnelle ne peut porter atteinte:

1 - au caractère républicain de l'Etat;

2 - à l'ordre démocratique, basé sur le multipartisme;

3 - à l'Islam, en tant que religion de l'Etat;

4 - à l'Arabe, comme langue nationale et officielle;

5 - aux libertés fondamentales, aux droits de l'homme et du citoyen;

6 - à l'intégrité et à l'unité du territoire national.

7 - à l'emblème national et à l'hymne national en tant que symboles de la Révolution et de la République.

Art. 3 - L'Arabe est la langue nationale et officielle.

Art. 3 bis - Tamazight est également langue nationale.

Il découle de cette analyse que l’article 178 porte atteinte à la langue tamazight qui n’est pas citée dans cette liste exhaustive.

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Atala Atlale

"L’ex-chef de l’Armée islamique du salut (AIS), Madani Mezrag, a annoncé hier le retour du FIS dissous sur la scène politique après la révision de la Constitution. La nouvelle inquiète les internautes sur les réseaux sociaux qui refusent le retour du parti dissous" (source Tsa). L'invité de M. Ouyahia !

Est-ce la dernière carte des fraudeurs du 4e mandat ? Cette carte va t-elle affaiblir les opposants aux 4e mandat dans leurs efforts de construire une réelle alternative en lieu et place de cette monarchie en gestation ?

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