Bouteflika propose de limiter les mandats présidentiels !

Bouteflika fait ce qu'il veut du nombre de mandats.
Bouteflika fait ce qu'il veut du nombre de mandats.

"Faites ce que je vous dis ne faites pas ce que je fais". voilà qui résume les décisions de Boutefika concernant la révision de la constitution.

Par Hassane Zerrouky

Limiter à deux le nombre de mandats présidentiels et renforcer les pouvoirs du Premier ministre, c’est ce que propose le président Abdelaziz Bouteflika à travers les propositions d’amendement de pas moins de 47 articles de la Constitution.

Le projet de révision partielle de la constitution - les 47 propositions d'amendements – a été distribué jeudi aux partis politiques, accompagnées d'invitations à une large concertation nationale sur la révision constitutionnelle dont les premières réunions sont prévues en juin. En clair, après avoir fait sauter le verrou constitutionnel limitant à deux le mandat présidentiel en 2008, ce qui lui avait permis de se faire réélire dans les conditions que tout le monde connait en 2009 pour un troisième mandat et en 2014 puis pour un quatrième mandat, le président Bouteflika a donc décidé de passer la main. Mais en interdisant à ceux qui prendraient la relève de tenter de battre son record de longévité au pouvoir. Autrement dit, plus de mandat à vie pour ses successeurs : faites ce que je vous dis (contentez-vous de deux mandats ) et ne faites pas ce que je fais (présidence à vie), tel est le sens de cette révision partielle (1).

Bien évidemment, malgré l’habillage juridico-constitutionnel dont est paré le projet de révision soumis au dialogue, visant à faire accréditer l’idée d’une alternance au pouvoir que les tenants du système politique ont de tout temps refusés, personne n’est dupe. Une révision constitutionnelle qui ne scelle pas un contrat politique basé sur des principes minimums garantissant les libertés fondamentales (libertés de conscience, d’expression, de la presse, d’organisation et de réunion, le pluralisme politique et identitaire…) fruit d’un consensus entre les différents acteurs de la société algérienne, n’en est pas tout à fait une. D’autant que parmi les articles proposés, la réconciliation nationale est élevée au rang de "constante nationale", la liberté de la presse est garantie mais elle ne saurait "être utilisée pour attenter à la dignité, aux libertés et droits d’autrui", une formule alambiquée, dans laquelle on peut tout mettre, destinée au fond à maintenir sous le coude les médias et les journalistes ! Qui plus est, sur le fond, le pouvoir ne lâche rien. Le chef de l’Etat reste seul maître à bord, le Premier ministre, n’est pas chef de gouvernement : il ne peut que recevoir du président de la république "une délégation du pouvoir règlementaire"…

Et à part Farouk Ksentini, qui s’est dit "ravi", et les obligés du système politique, le FLN, le RND et tous ces petits partis et autres acteurs sociaux qui n’existent que parce qu’ils gravitent autour du pouvoir politique, le projet de révision constitutionnelle n’a pas suscité l’enthousiasme escompté. C’est le moins qu’on puisse dire.

H.Z

(1) En 2008, Abdelaziz Belkhadem avait qualifié la limitation des mandats présidentiels de «verrou antidémocratique»

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Commentaires (20) | Réagir ?

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amazigh zouvaligh

C' est une insulte à la mémoire des martyrs qu'un imposteur comme Bouteftef, dont on ignore même l'identité, les parents, et la nationalité se retrouve à la tête du pays qui a enfanté Abane, Ben M hidi, Ben Boulaid;Amirouche et tous les autres révolutionnaires de la premeiere heure!

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Khalida targui

il nous prend pour des cons et on est des cons basta

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