La crise ukrainienne offre le quatrième mandat à Bouteflika

Tassé dans son fauteuil roulant, Bouteflika a juré sur le Coran de respecter la Constitution qu'il viole allègement.
Tassé dans son fauteuil roulant, Bouteflika a juré sur le Coran de respecter la Constitution qu'il viole allègement.

La violation de l’ordre du mérite est un trouble de comportement qui suscite pitié, exprime une pauvreté intellectuelle, et justifie l'incompétence à pouvoir obtenir l'adhésion du monde extérieur avec le délire de l'obsession.

Bouteflika indétrônable, fort en calcul mental et puissant en élasticité politique, il défie et bat à plate couture et avec complaisance ses adversaires politiques. Il récupère l’opportunisme de certaines personnes qu’il braconne de la sphère de l’humiliation pour les remettre dans les arènes d’Arles. Ces gladiateurs, assoiffés et fascinés par le langage du pouvoir, ses sucreries et ses convoitises, sont dirigés de suite à détruire des cibles patriotiques pour sculpter le chemin de la solidification du pouvoir et la glorification de son image.

Bouteflika est né sous bonne étoile, se momifie à la tête de son pouvoir dans l’attente d’une canonisation à l’empreinte de l’ange de la paix. Il demeure confortablement assis et sans inquiétude sur son trône dans l’attente de rencontrer la grande Ourse. Entre la mythologie grecque et la version arabe, cette constellation est porteuse de significations indicatives qui peuvent éclairer notre peuple sur les schémas de son avenir.

Bouteflika débarque en selle pour libérer le pays de ses enfants et se faire bâtir une armature de l’homme fort sur les cendres de notre liberté, de la faiblesse et la division de nos acteurs politiques. Il réconcilie la terreur avec le terrorisme, la corruption avec la justice, la souveraineté nationale avec une présidence à vie et la jeunesse avec une retraite anticipée ou un débarquement sur les rives nord de la Méditerranée pour aller respirer l’air de la liberté et de la démocratie.

Son premier mandat est un cafouillage artistique pour libérer la peur de son ombre et restituer au peuple son droit à la pauvreté et à l’injustice. Il met en place le concept de la paix ou la démocratie, se place au-dessus du parti historique, ses électrons libres et les institutions de la nation. Bouteflika impose son premier mandat à toutes les parties en conflit qui lui prêtent le serment d'allégeance sur le compte du peuple et s’offre le pays d’El-Mouradia à vie. L'Algérie plonge dans le deuil de voir sa chance de vivre en démocratie extorqué par l'égocentrisme d’un homme, d’un clan et d’une histoire.

Le malheur de notre peuple fait le bonheur du Raïs

Son deuxième mandat coïncide avec la troisième guerre du Golfe, la guerre d'Irak qui a bouleversé le statu quo, lié à la géopolitique du pétrole, a provoqué des hausses des prix du pétrole sur le marché mondial et a mis la société occidentale dans la peur de vivre dans le froid et de plonger dans une crise énergétique similaire des années 70. Le malheur du peuple irakien fait le bonheur du Raïs en usant de notre gaz et notre pétrole pour négocier son mandat et aligner l'Occident sur sa politique de rester à la tête du pays. M. Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des mines catalyse les relations avec les États-Unis d'Amérique et apporte la caution de passage à 85%.

Le malheur de l’Irak fait le bonheur du Raïs

Le troisième mandat est un sursaut antidémocratique. La constitution est souillée par un changement infondé et anticonstitutionnel pour reconduire le Rais à la tête de la magistrature suprême. Ce geste reste un antécédent grave et sans mesure pour le respect des fondements et la consolidation des fondations de la république. Une chacalisation sans éthique pour accommoder les caprices d’un homme à ne pas perdre le titre du président. L’argent du pétrole coule à flot, couvre l’ensemble des événements marquants ce feuilleton mélodramatique de l’histoire de notre peuple. Des chèques à blanc sont mis à la disposition de tous les inducteurs et les conducteurs de ce projet qui a guillotiné la démocratie à la longévité de notre Rais. La corruption a atteint des niveaux très profonds dans notre société, fait partie de la culture de l’État. L’argent de notre peuple paye les bruits silencieux de certains acteurs et le vacarme avorté de ceux qui prêchent le discours de la paix à la place de la démocratie.

Dans ce désordre national, les scandales de la famille du pouvoir s’accumulent et restent impunis, l’argent des richesses nationales est partagé entre copains et copines devant un peuple qui fume la misère et survit à la sadaka et à la générosité du Raïs.

Le malheur de notre peuple fait le bonheur du Raïs

Le quatrième mandat reste une offensive brutale et un forcing contre la volonté de notre peuple et est à l’encontre des valeurs démocratiques. La crise en Crimée ouvre de nouvelles perspectives pour notre gaz et place l’Europe devant une situation de psychose et de redressement stratégique pour trouver une source d’approvisionnement rassurante et permanente. L’Union européenne mise sur notre Algérie pour réduire sa dépendance gazière vis-à-vis de la Russie et le quatrième mandat tombe dans le berceau de cette équation pour négocier en faveur du pouvoir en place afin de s’assurer de la stabilité du pipeline qui dessert une partie de l’Occident. La visite de la diplomatie espagnole à quelques jours avant la date du scrutin est une preuve irréfutable de la supercherie de ces présidentielles.

La corruption continuera son ascension vers la haute sphère du pouvoir pour créer de nouveaux richissimes, le peuple creusera en profondeur dans la misère dans l’attente d’un messie qui nous garantira nos droits pour une vie décente. Le malheur de l'Ukraine et de notre peuple fait le bonheur du Raïs. Dans la perspective de cette relation triangulaire entre le pouvoir, le pétrole /gaz et les forces internationales.

Sommes-nous libres de choisir les hommes qui gouverneront notre pays ?

Le peuple est-il souverain ?

Avons-nous le droit de disposer de nous-mêmes ?

Avons-nous la chance de gagner la bataille de la démocratie ?

Brahim Gater

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Commentaires (5) | Réagir ?

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bachir annabi

toujours pareil rtien ne changera sauf si boutef et ses comparses decident de foutre le camp a jamais

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sarah sadim

Non, Monsieur B Gater, vous avez analysé conjoncturellement un fond de conflit latent entre la russie et les USA, participant à une reconfiguration stratégique et un remodelage géographique post Yalta.

Ce conflit trouvera sa solution rapidement entre deux super puissances nucléaires et militaires, c'est vrai que vous croyez que l'actualité à fait passer au second plan ce cirque électoral algérien.

Toutefois, l'ingérence flagrante et sans commune mesure de la france en algérie, et, en regard de la réserve discréte des autres puissances dont la Russie, les USA, La Grande Bretagne et l'Allemagne véritable driver de l'union européenne, pose sérieusement probléme.

La future crise "Ukraininn" avc un zest syrien, lybin, égyptin et aussi tunisin, sera bientot à Alger, aucun échappatoire politique ou économico-social, ne soustraira l'algérie à sa "Crise de Cinquantaine", et ca sera sérieux.

Je pense qu'aucune crise d'actualité dans le monde ne va ravir la vedette prochaine à ct état continent d'afriqu du nord, avec ses 40 millions d'habitants et ses immnses richesses, pire la situation géostratégique de l'algérie pour l'afrique, la Méditéranné sud et le moyen orient est imparable.

Enfin c'est votre opinion, mais le retour de manivelle vous révelera des vérités internationnales tres étranges bientot, c'est la réalpolitik ou la "Froideur des états monstres".

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