Bouteflika fait encore du neuf avec du vieux

La prestation de serment a été très abrégée pour Bouteflika.
La prestation de serment a été très abrégée pour Bouteflika.

Abdelaziz Bouteflika rejoue la même partition des réformes et promet encore une fois des lendemains qui chantent.

Lundi à l’occasion de la très brève prestation de serment, le président a encore une fois promis qu'il relancera "sous peu" le chantier des réformes politiques pour aboutir à une révision constitutionnelle "consensuelle".

Que n’a-t-il promis que les Algériens n’ont pas entendu depuis ces 15 longues années au pouvoir ? Comment un président malade peut-il réaliser en cinq ans ce qu’un président en bonne santé n’a pu faire en trois mandats ? Les questions coulent de source et les réponses avec.

Il n’y a que les étourdis ou les amnésiques intéressés qui ont oublié que le même Bouteflika, mais en plus fringant, avait déclaré à maintes reprises qu’il allait réformer le pays, redonner à la justice toute sa liberté d’agir, permettre aux journalistes d’exercer librement. Résultat ? Le pays dépend toujours à 98 % des hydrocarbures, la corruption est une institution depuis que l’argent du pétrole coule à flot, et la liberté de la presse demeure un vœu pieux. Que penser de sa volonté d’approfondir la pratique démocratique après avoir organisé la fraude du siècle et réduit l’expression de l’opposition à sa plus simple expression ?

Rien de ce qu’il a annoncé aujourd’hui n’est nouveau. Il fait du neuf avec du vieux. "C'est avec la volonté résolue de renforcer notre entente nationale et faire franchir de nouvelles étapes qualitatives à la démocratie, que je relancerai sous peu, le chantier des réformes politiques qui aboutira à une révision constitutionnelle consensuelle", a souligné le chef de l'Etat dans un discours écrit distribué aux journalistes présents au palais des Nations.
Le président Bouteflika a ajouté que "les forces politiques, les principales représentations de la société civile ainsi que les personnalités nationales seront conviées à s'associer à cette entreprise de première importance". Ironie du sort, le président fait cette déclaration au moment même que sa police réprimait d’une manière ignore des manifestants pacifiques à Alger.

Mais ne dit-on pas que les promesses n’engagent que ceux qui y croient. Cette fois, nous avons quelques raisons de penser que rares ceux qui lui accorde une once de crédit.

Yacine K.

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Commentaires (4) | Réagir ?

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Massinissa Umerri

La reforme bouteflika, c'est le passage de discours-fleuve sur ecran electroniques, a des mensonges crus sur papier. Vous verrez, tous les parkings marque' handicape' seront vides tout le temps, a moins que le superman, trouve le moyens d'etre partout et nulle-part au meme moment. C'est tout de meme malheureux ce qui arrive aux algeriens !

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karim Aït Aïssa

S’il est vrai que chacun de nous, Algérien et Algérienne, a le droit plein et entier à contribuer pour le changement dans notre pays, assumer la Responsabilité des conséquences qui en découleront se doit d’être une règle intransigeante : c’est aussi cela le Code d’honneur.

Initier un projet qui se dit fédérateur de toutes les forces vives du pays et dans un même temps opéré à une sélection qui plus est des plus incongru quand à ceux qui doivent participer frôle l’imposture :

Commencer par inviter Messieurs Hamrouche et Sid Ahmed Ghozali -des personnalités somme toute respectables-, voir le pouvoir qui vient d’effectuer son énième coup de force, au lieu et place de ceux qui appellent de toute leurs forces à une période de transition à l’instar de Messieurs Zenati, Aït Larbi et d’autres est tout simplement une faute qui doit être dénoncée.

A mon humble avis, la Coordination ne peut se targuer d’aucune légitimité quand à poursuivre un projet qui intéresse le Peuple Algérien dans son ensemble. ck

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