13 raisons de ne pas maudire une élection maudite, et le jour d’après

Dessin de Madjid Kemila
Dessin de Madjid Kemila

Préalable à une véritable résolution impulsive de conversion et à une réelle détermination de reconstruction, cette maudite élection simulée, vient, tout compte fait, nous augurer meilleur devenir pour l’Algérie, ou en tout cas, des jours sans nos bourreaux restés un peu trop longtemps, ce, sous réserve de la patience qui est due à tout combat juste et dispendieux.

Treize raisons de ne pas maudire ladite élection

1. Des actions et des insurrections partielles apparaissent et s’agglutinent en revendications ici et là, avec des constats de plus en plus justes et précis, et des requêtes de mieux en mieux formulées.

2. Le mur de la peur n'est plus, et les chapes de silence sont bien entamées, en plus de la voix 2.0 qui échappent presque aux décideurs artisans de cette impasse.

3. Des guéguerres de clans au grand jour, qui, comme une pâte sortie de son tube contenant, ne retournera point à l’intérieur, la chambre des secrets est bien entrouverte.

4. Des visages et des dossiers, au vu et au su, même exhibés le plus souvent pour les mauvaises raisons et par les plus infectes des logiques, là aussi la marche-arrière est très limitée.

5. Des consciences, même les plus insensibles ou indifférentes, sont nourries par cette effervescence de controverses à tous les niveaux et dans toutes les couches de la société civile. (En bonus extrinsèque, l’air géopolitique définitivement renouvelée)

6. L’exagération du et autour du candidat de la présidence à la présidence, Bouteflika, en particulier suite à sa maladie, produit l’effet inverse y compris auprès des partisans qui ont capitulé lors des précédents scrutins.

7. Le bénéfice du doute, plus que jamais pour les derniers bernés, quant à qui est et qui se fait secourir par la tant galvaudée « main étrangère ».

8. La scission franche, visible, risible et presque irréversible des décideurs autour de l’accoutumé candidat consensuel dit du système.

9. Des honorables ou semi-estimables, qui, se détachant à temps ou presque de ce conglomérat de mafias, rejoignent les voix de la démocratie et les rangs de l’opposition, ou du moins des réquisitoires lâchés.

10. Une occasion inespérée pour le compte de la rémission de la métastase du désert et de la désertification «politique» programmée, et pour la déconstruction de l’indifférence nourrie.

11. Les fronts opposants se multiplient, au bénéfice du combat bien sûr, mais surtout au discrédit et à l’obsolescence des accusations quant à la diabolisation de l’opposition et à la «menace» du chaos.

12. Les tensions de la «campagne» menée par le «fan club» du chef de l’état sortant a fini par démontrer qu’il n’y a pas que le candidat qui est essoufflé, mais la cohésion des courtisans aussi.

13. La démesure des clans en panique est l'occasion pour d'autres, si ce n'est les derniers parmi la société civile, à se rendre compte qu'on les prend, eux et leurs semblables, pour des attardés sans aptitude patriote depuis des décennies.

Le jour d’après

C'est fatalement la fin, les artisans et les courtisans de tout le système en place depuis 62 jouent aux prolongations. Transition, dites-vous ? Quelle transition ? Déjà sur les rails, la mutation est là, elle n’attend plus que son rythme de croisière, place à la reconstruction. Hors ‘’votre’’ bénédiction, ça sera.

Ça sera difficile, tout le monde en est conscient, ce peuple a en effet de l'appréhension au sacrifice, car les souvenirs, certains, sont encore trop frais. "Maintien de l’ordre et de la stabilité" fut le nom officiel de la guerre d’Algérie, durant des années, et de la part des autorités coloniales Française, et ça a toujours été la duperie des dictateurs. Halte au chantage à la «stabilité».

Le peuple n’a nulle part où aller, Il n’y a point de peuples qui veulent du mal à leur pays, il y a que des dirigeants qui veulent du mal à ce qu’ils considèrent comme leurs peuples. Halte au chantage au patriotisme. Les moustiques disparaissent de fait avec l'assèchement des étangs, les enfants de cette terre, les véritables, mangerons cette terre quand pétrole il n’y en aura plus et reconstruiront ce pays.

Enfin, et nous avons tout fait pour vous faire partir avant le 17. Nous boycotterons et déconsidèreront dans la mesure du possible aujourd'hui le 17 – Vous tricherez comme de tradition – Et nous n’irons nulle part après jeudi le 17 avril !

Mohand (H) Arezki

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Commentaires (6) | Réagir ?

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gtu gtu

merci pour les informations

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El habib BOUMAAZA

je vous suggère de voir ce lien et no comment

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