Rendez l’UGTA aux travailleurs !

Abdelmadjid Sidi Saïd, l'inamovible SG de l'UGTA, a fait de cette dernière un instrument totalement inféodé à Bouteflika et son clan.
Abdelmadjid Sidi Saïd, l'inamovible SG de l'UGTA, a fait de cette dernière un instrument totalement inféodé à Bouteflika et son clan.

Le Comité National de Réappropriation et de Sauvegarde (C.N.R.S-UGTA) est né. Il revendique la réappropriation de l'UGTA totalement caporalisée par Sidi Saïd au profit du pouvoir et de ses ambitions personnelles.

De 1956 à 1962, l’UGTA, sous le contrôle politique exclusif du FLN, s’est investie pleinement et entièrement dans la lutte pour l’indépendance nationale, repoussant à plus tard les objectifs de défense des intérêts matériels et moraux des travailleurs pour lesquels elle a été créée. Malgré l’indépendance, chèrement acquise et les espoirs de liberté et de démocratie qu’elle a suscitée, le pouvoir s’est employé et s’emploi toujours, avec tous les moyens dont il dispose à maintenir l’UGTA sous son emprise, empêchant toute forme d’autodétermination de cette organisation.

Dans un premier temps et plus précisément à partir de 1963, elle est mise sous séquestre du parti unique, faisant d’elle une organisation de masse assujettie à ses desidérata politiques. Dans une deuxième phase, après octobre 1988, elle est placée directement sous sa coupe ou plus précisément sous sa botte, en raison de l’affaiblissement du Front de Libération Nationale d’une part et d’autre part pour endiguer toutes les luttes syndicales et neutraliser toutes les formes de contestations sociales.

Malgré toutes les tentatives de renouveau, d’émancipation et de libération post-indépendance, menées par des groupes de militants syndicalistes à différentes périodes de l’histoire du mouvement syndical, pour extirper cette organisation du tumulte des luttes politiques partisanes – tentatives qui, malheureusement, ont toutes échoué - la situation ne cesse d’empirer. Le summum de l’inféodation, de la soumission la plus basse et de la trahison la plus abjecte a été atteint, après le lâche assassinat d’Abdelhak Benhamouda, avec l’intronisation de l’actuel secrétaire général à la tête de l’organisation.

Aujourd’hui, quel bilan et quels enseignements faudrait-il tirer de dix-sept années d’immobilisme, de collaborationnisme, de gabegies, de gestion autoritaire et de règne absolu ? Malgré les différents changements de façade, opérés sur la composante des secrétariats nationaux successifs et des commissions exécutives nationales, donnant l’illusion d’un changement démocratique, le "chef" actuel de l’UGTA avec quelques-uns de ses sbires, continue d’une part, d’entrainer cette organisation syndicale dans les méandres de la turpitude et de la compromission en la maintenant et en l’enfonçant d’avantage sous la tutelle du pouvoir politique et d’autre part, en réprimant toutes les velléités d’indépendance et de rupture.

Devenue la propriété d’un système politique finissant et antisocial qui a gravement altéré et affaibli le pouvoir d’achat de larges couches de la société. Utilisée comme instrument de propagande entre les mains d’une caste de carriéristes et d’un clan du pouvoir, responsable de la destruction du tissu industriel et de la fermeture de milliers d’entreprises publiques bradées au dinar symbolique au profit d’une véritable mafia politico-financière. Vidée de son énergie et de sa substance vitale qui ne sont autres que les syndicalistes jouissant aux yeux des travailleurs, d’une plus grande probité et de grandes compétences syndicales. Devenue une coquille vide, du fait de sa désertion par des pans entiers de travailleurs et de syndicalistes des secteurs de l’enseignement, de la santé et de l’administration pour ne citer que ceux-là. L’UGTA est otage d’un système politique corrompu et antipopulaire avec la complicité d’une poignée de collaborationnistes agissant de l’intérieur à sa destruction. En l’absence d’un sursaut salvateur, elle s’achemine inexorablement vers la disparition totale, chose qui privera le monde du travail d’un instrument de lutte pour lequel des centaines de chahides militants ont donné leurs vies.

Cette fratrie et ses affidés, infiltrés à tous les niveaux des appareils de l’UGTA et dont les intérêts sont profondément liés à la rente et aux intérêts occultes, empêchent de manière consciente, toute possibilité de réforme, de redressement et de changement démocratique des méthodes de gestion et de fonctionnement de l’organisation. Investie par le pouvoir d’une mission qui consiste a réprimer toutes les tentatives de rapprochement, d’édification et de jonction avec les autres syndicats en brisant dans l’œuf, le rêve tant espéré de milliers de travailleurs, pour l’unification des luttes, la construction d’un front syndical le plus large et la consolidation d’un outil de combat capable de fédérer toutes les énergies.

L’organisation syndicale d’Aïssat Idir, est aujourd’hui otage d’une poignée de pseudos syndicalistes jaunes, acquit à la seule cause de la défense de leurs intérêts et la préservation de leurs privilèges. Agissant dans l’impunité et l’illégalité la plus absolue avec la complicité et souvent la bénédiction du pouvoir en place, au mépris des dispositions contenues dans la loi sur l’exercice du droit syndical. Utilisant la répression, la terreur et l’exclusion comme moyens de coercition contre tous ceux et celles qui osent élever la voix et proposer une autre voie, autre que celle qui mène à l’impasse historique vers laquelle s’achemine cette organisation.

La responsabilité pleine et entière de cette situation, incombe en premier lieu à son "chef". Imposé au onzième congrès par un triumvirat d’hommes du pouvoir venus à son secours. Agissant en violation totale des statuts de l’organisation et des lois de la république. Obnubilée et acquis corps et âme à la défense d’un hypothétique quatrième mandat et d’une victoire aux présidentielles qui ne peut avoir lieu que par la fraude et le bourrage des urnes, rame à contre courant des souhaits et des attentes du monde du travail et va à l’encontre des vœux et des espoirs immenses des travailleurs.

L’UGTA de Sidi-Saïd fonctionne dans l’illégalité la plus totale avec des structures horizontales et verticales dont les mandats sont arrivés à échéance depuis plus de dix, quinze et vingt ans. Utilisant la pratique de la désignation aux postes et à tous les niveaux de responsabilité comme mode de gestion au mépris des choix démocratiques, libres et réfléchis des travailleurs. Instituant l’obédience, la soumission et le régionalisme comme normes de gestion et critères de sélection pour l’accès aux responsabilités syndicales.

Pour tout cela et bien plus encore, que la morale et l’éthique nous interdisent d’aborder, ce secrétaire général désigné et imposé, est comptable devant le congrès et la commission nationale exécutive. Il est responsable par devant toutes les structures et les adhérents du patrimoine de l’organisation, de ses finances, de son bilan matériel et moral et sur ses déviances. Il est responsable de l’état de déliquescence dans lequel elle se trouve. 

A cause essentiellement de cela, il doit partir et rendre l’UGTA à ses véritables propriétaires qui ne sont autres que les travailleurs qui se chargeront de l’épurer par les voies démocratiques des éléments responsables de son affaiblissement, de lui insuffler un nouvel élan, une nouvelle dynamique, de nouvelles mœurs, de nouvelles pratiques et une nouvelle politique syndicale.

Nous syndicalistes et travailleurs, venus d’horizons divers, rassemblés autour du seul objectif qui doit nous unir, à savoir la réappropriation de l’UGTA et sa restitution aux travailleurs ; appelons l’ensemble des cadres syndicaux, les militants et les patriotes soucieux du devenir de leur organisation à nous rejoindre pour cet ultime combat pour l’honneur, la dignité et le changement démocratique au sein de l’organisation. Pour honorer aussi, l’héritage qui nous a été légué par feu Abdelhak Benhamouda et Aïssat Idir et tant d’autres martyres.

Nous déclarons solennellement que la réunion tenue aujourd’hui 09 avril 2014 à 10 h 30 à Alger est l’acte fondateur du Comité National de Réappropriation et de Sauvegarde de l’UGTA. (C.N.R.S).

Appelons l’ensemble des travailleurs et les syndicalistes intègres, soucieux du devenir de leur organisation à créer des comités locaux (C.L.R.S), de wilaya (C.W.R.S) et régionaux (C.R.R.S) ainsi que des comités au niveau de toutes les entreprises, administrations et espaces de travail.

Le Comité National de Réappropriation et de Sauvegarde

(Le C.N.R.S-UGTA)

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Commentaires (5) | Réagir ?

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karim haddad

igawawen (les zwawas du djurdjura) ont fournit a l'algerie les plus valeureux des heros... mais aussi les plus laches et les plus abjects des traitres du genre de nana said.. ouyahya.. ait mokhtar.. ould ali el hadi... hannachi.. hmara benyoumes etc......

a quand un CNRS-FLN... ???

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madjid ali

le valet et son maitre

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